Présentée mardi 13 septembre, la saison 2022.23 de la HAG de Blois a fait saliver les cinq cents personnes présentes dans l’amphithéâtre. Préparée par Catherine Bizouarn, elle sera mise en musique par Frédéric Maragnani, nouveau directeur expérimenté en place depuis avril.
Par Jean-Luc Vezon
Virginie Capizzi et ses reprises du répertoire de Claude Nougaro ont formidablement lancé la saison 2022.23. Crédit photo Jean-Luc Vezon.
Lieu emblématique de la vie culturelle blésoise et loir-et-chérienne, la Halle aux Grains- Scène nationale a donc lancé sa saison. Au pupitre, le Landais Frédéric Maragnani s’est d’abord présenté aux aficionados. Biberonné par les Centres Dramatiques Nationaux de Montpellier puis Bordeaux, c’est d’abord un homme de théâtre qui a mis en scène une vingtaine d’œuvres.
Se définissant comme « un passeur de culture », il est notamment passé par la Manufacture atlantique de Bordeaux (centre de développement chorégraphique) avant de diriger la scène conventionnée de Chelles en Seine-et-Marne.
C’est donc un grand professionnel, ami des arts et de la culture, qui va piloter la Scène nationale blésoise avec pour feuille de route, la construction d’un théâtre. Comme il l’a confié à Magcentre.fr, ce nouvel équipement culturel devrait être érigé au sein même de la HAG : « Il permettra de recevoir beaucoup plus de spectacles et notamment des pièces de théâtre car à ce jour 60 % des œuvres ne peuvent être présentées ».
Devant « le tout Blois culturel », Frédéric Maragnani n’a pas manqué, pour son baptême du feu de saluer, les grands partenaires financiers de la HAG (Région, Département, DRAC, Agglopolys et Ville de Blois) mais aussi les membres de l’association qui portent le projet culturel et tous les partenaires de ce « cœur vivant d’interactions, de rencontres et de dialogues » que constitue la Scène nationale.
Cette année encore, les artistes vont donc envahir de nombreux lieux de Blois, de son agglomération mais aussi se produire à Vendôme (l’Hectare), Vineuil, Saint-Gervais-la-Forêt, Cheverny et même Lamotte-Beuvron. Faire vivre la culture hors les murs de la Scène nationale, soulever questions de société comme celle du dérèglement climatique ou ouvrir les consciences sur le genre, les relations homme-femme ou la diversité, tels sont quelques-unes des ambitions de la HAG. Et surtout, comme le dit justement Frédéric Maragnani, proposer des oeuvres culturelles « pour s’inventer une vie »
Une programmation by Catherine Bizouarn
Entre Le jazz et la java, Virginie Capizzi et ses musiciens Michel Berelowitch et Thomas Cassis ont revisité, avec humour et talent, le grand Nougaro. Crédit photo Jean-Luc Vezon.
C’est depuis sa Bretagne natale que Catherine Bizouarn a présenté « sa treizième et dernière saison », une saison éclectique, riche et bien dans l’air du temps avec de nombreuses propositions touchant le genre ou le climat. On notera son orientation très musicale avec un fil rouge et temps fort autour des cordes grâce à la présence artistique de Marie Salvat, violoniste virtuose. Il y aura également les ouds du Trio Joubran et la mandoline à l’honneur chez les Flamands B’Rock.
On retiendra également un clin d’œil à l’Italie avec Fabrizio Rosselli, Avi Avital ou Alvise Sinivia. Entre théâtre, musique et performances, ces artistes sont surprenants. La jeunesse se reconnaîtra avec plusieurs temps forts (Génération Climat) et thématiques actuelles sur l’écologie et le genre. Avec Borderline(s) Investigations, spectacle sur la collapsologie de Frédéric Ferrer ou Dicklove, création sur le genre de Sandrine Juglair, on s’interrogera avec gravité.
Le public pourra également se régaler avec de grands auteurs, Jack London, Victor Hugo, ou Marguerite Duras, des chorégraphes emblématiques : Régine Chopinot et Béatrice Massin, des interprètes virtuoses : Nathalie Dessay dans une nouvelle aventure et Vincent Dedienne, caustique à souhait.
Des rendez-vous importants hors les murs sont également proposés : Circ&plus pendant les vacances de la Toussaint, le groupe acrobatique de Tanger à Vendôme (avec l’Hectare) et une fête de la danse à Chambord en fin de saison. Une saison de plaisir pur en somme. Avec, dès L’Eté sans fin, le magistral et hilarant Les Gros patinent bien de Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan qui a reçu le Molière du théâtre public en mai dernier.