Casque d’or, succès de cinéma, énorme succès du film de Jacques Becker avec Simone Signoret et Serge Reggiani dans les rôles principaux!
Un mythe cette Casque d’or! Signoret en son temps aussi célèbre que Marion Cotillard aujourd’hui. Mais, qui était Casque d’or. Elle s’appelait Amélie Hélie. Elle était née en 1878 à Orléans. Tout le monde l’a oubliée. Frédéric Diéfenthal l’a retrouvée. Dans le livre qu’il a co-écrit avec Paul-Henri Moinet “Paris capitale du crime”, il lui consacre un chapitre.
Amélie qui n’est pas encore Casque d’or a à peine quinze ans lorsqu’elle arrive à Paris.
Elle s’est enfuie de chez ses parents avec une jeune serrurier, plus ou moins son fiancé. La donzelle est précoce. Son père, un ferblantier orléanais, envoie la maréchaussée aux trousses des tourtereaux et la belle passe quelques mois en maison de correction. Cela ne la ramène pas pour autant à Orléans. Elle débute dans la vie galante.
Elle atterrit à Belleville chez une mère maquerelle lesbienne, qui s’est rebaptisée Hélène de La Courtille pour faire chic. Il faut croire qu’Amélie savait plaire car Hélène tombe éperdument amoureuse de sa nouvelle pensionnaire et elles deviennent amantes.
Mais Amélie préfère les hommes. Sur le trottoir , ses cheveux blonds relevés en chignon, d’où casque d’or, elle attire. Une sacrée gagneuse, qui dans le bistrot de La Pomme au lard, rencontre Bouchon, un petit gars de Charonne. Mais, un beau jour de 1902, dans une guinguette du bord de Marne perd la tête pour Manda, chef de la bande des Orteaux.
Amélie défend les vertus de la prostitution
On imagine déjà la suite, d’autant plus que sans tarder elle ajoute un Corse à sa collection. La guerre ne tarde pas à se déclarer et Amélie ne déteste pas que les hommes se battent pour elle. Quand tous ces messieurs ont fini de sentre-tuer, Casque d’or raconte l’épopée dans la presse en feuilleton à répétition.
Le crime, l’amour mêlés çà marche et çà rapporte. Les rivaux finissent au bagne, Amélie défendra les vertus de la prostitution et finira en dame respectable. On est loin de la version Becker et la réalité dépasse de loin la fiction. Femme en mission qui trace sa route, Amélie, c’es la Jeanne d’Arc de Belleville, en moins pucelle que la vraie. Diefenthal, comédien qui a beaucoup joué les flics a retrouvé quelques figures emblématiques du crime et tente, dans ce livre de démontrer que le quartier et l’époque où ils vivent les modèlent.
Françoise cariès
“Paris, capitale du crime”
Michel Lafon ; 318 pages, 18,50