La Compagnie de l’Eau qui dort présente ce vendredi au Théâtre d’Orléans, son nouveau spectacle conçu par Jérôme Marin et intitulé “Lâme au diable”
Accompagné de Marianne Baillot et de Daniel Larrieu, Jérôme Marin commence son nouveau spectacle de music hall, en revisitant quelques fleurons choisis de la chanson coloniale qui nous rappellent, pour ceux qui les auraient oubliés, les bienfaits civilisateurs de la colonisation… S’ajoutent ensuite quelques beaux textes sexistes et/ou homophobes (ça va souvent ensemble) et parfois pas si anciens..
“Lâme au diable” nous plonge ainsi, avec ses trois interprètes qui associent leurs talents, dans une sorte d’inconscient collectif du racisme dans sa version “légère”, gentillette, plutôt paternaliste, où le divertissement sert de support à une idéologie qui avance masquée. Le linguiste orléanais Gabriel Bergounioux le rappelait lors de sa conférence au Cercil ce lundi, le langage est souvent le premier prétexte pour se moquer de l’Autre (souvenez-vous de “Tintin au Congo”) et la chanson comique de s’en délecter…
Et comme le dit Jérôme Marin, les musiques sont de qualité et les interprètes de l’époque souvent très connus… Du coup ce spectacle nous interroge, car autant dans son spectacle précédent (“Cabaret Berlin”), Jérôme Marin par une certaine distance historique introduisait une distanciation des textes, autant “L’âme au diable” nous trouble et nous inquiète, tant tout cela nous semble si proche.
L’actualité est trop prégnante, on a envie de crier “ça suffit !”, et pourtant il nous faut écouter avec attention ce que nous disent ces infernales chansons pour rire…
Gérard Poitou
Vendredi 20 décembre 20h 30
Théâtre d’Orléans Salle Barrault Renseignements et location au 02.38.62.75.30