Alain Hérault n’a pas connu Oksana, mais s’est intéressé aux Femen depuis le début. Il était en 2018 dans la galerie parisienne qui a exposé ses œuvres après son suicide. Il y a rencontré le reporter et photographe Olivier Goujon, qui a écrit L’Histoire d’une trahison, paru en 2017. Et qui l’a mis en rapport avec Alain Margot, réalisateur de Je suis Femen, un documentaire sorti en 2014.

L’affiche du film d’Alain Margot et la couverture du livre d’Olivier Goujon.
Alain Hérault connait donc très bien l’histoire de ce mouvement que Charlène Favier a mis en film, dans une fiction qui sort sur les écrans, Oxana.
Il était intéressant de confronter documentaire et fiction, d’avoir l’avis d’Alain sur le film.
« Il est important de parler d’Oksana. Le film a une grande liberté chronologique, rassemblant des événements qui se sont passés sur plusieurs années. Mais il met très bien en évidence la trahison dont les fondatrices ont été victimes. » Tous les événements lui semblent justement reconstitués. Et sa vie difficile bien retracée. « On voit bien sa solitude et sa désespérance. La dimension sacrée, profonde, n’est pas assez marquée, pour moi. Dans le film, Oksana est peut-être trop normale, alors que tous ceux qui l’ont connue disent qu’elle était exceptionnelle. Certains l’ont même qualifiée de « nouvelle sainte ». Un côté mystique, spirituel, au-delà des religions. Un côté chamanique. »
Ce qui n’empêche pas Alain de trouver le film passionnant. Il va continuer, évidemment, à organiser des projections du documentaire d’Alain Margot, en présentant en même temps une expo de trente panneaux, reproductions des icônes d’Oksana. Ce dont nous rendions déjà compte en 2023.