Le conseil régional et le Ceser tiennent une séance commune ce mercredi 30 avril à Orléans autour de deux initiatives : le « pacte pour répondre aux enjeux de santé publique en région Centre », et les assises de l’alimentation organisées le 7 octobre. Une occasion pour montrer le consensus de tous les acteurs de ces politiques.
Pas d’hôtel régional pour la prochaine séance du conseil régional qui sera exceptionnellement délocalisée au BRGM. Photo Magcentre
Par Jean-Jacques Talpin.
Il y a quelques semaines encore, les Ceser (Conseil économique, social et environnemental régional) défendaient leur existence face à une offensive parlementaire dénonçant leur inutilité et prônant leur suppression. Finalement sauvés (seul dans la région le député d’Eure-et-Loir Guillaume Kasbarian avait voté pour leur disparition) les Ceser veulent donc poursuivre leur activité de conseil, de représentation de la société civile et de catalyseur d’initiatives. Et pour bien montrer que Région et Ceser parlent d’une même voix ou presque, une séance commune est organisée ce mercredi au BRGM au sud d’Orléans. Bien sûr seul le conseil régional dispose de la compétence délibérative, alors que le Ceser a une vocation consultative. C’est pourquoi cette séance sera consacrée à l’examen de deux communications : l’une sur la santé, l’autre sur l’alimentation et donc sans vote.
Région toujours sinistrée, mais…
Pour la santé, après le plan « ma région 100% santé » de 2019 et le « pacte régional pour répondre aux enjeux de santé publique » adopté en 2022 à la fois par la Région et le Ceser, place désormais à « une nouvelle étape ». Certes, le Centre-Val de Loire selon le mot de François Bonneau est toujours « sinistré » (« juste derrière Mayotte » ironise Pierre Allorant, président du Ceser) mais des avancées ont été enregistrées : transformation du CHRO en CHU, faculté de médecine à Orléans et d’odontologie à Tours. La région de son côté a lourdement investi dans les maisons de santé, le salariat de médecins, le développement des capacités d’accueil des élèves-infirmiers.
Le président de la Région, François Bonneau, et celui du Ceser, Pierre Allorant, avancent dans la même direction. Photo Magcentre
Alors même si « la situation reste préoccupante », des chiffres montrent une légère amélioration : ainsi entre octobre 2023 et octobre 2024, le nombre d’arrivées de soignants a été supérieur à celui des départs. Le doyen de la faculté de médecine de Tours, le cardiologue Denis Angoulvant, ainsi que Martial Jardel, fondateur de Médecins solidaires, viendront apporter leurs témoignages.
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« Changer de paradigme »
À ce sujet le réseau de Médecins solidaires (un médecin s’engage à exercer une semaine par an en zone sous-dotée) va s’étendre. Après le Cher et l’Indre, les quatre autres départements vont être progressivement couverts. C’est vrai encore avec le projet de création de 14 maisons de santé et de 6 centres de santé, tandis que le Ceser propose de créer des maisons de santé sur les campus universitaires. Malgré ces avancées, il faut désormais « engager une nouvelle étape » et « changer de paradigme » : ouverture du second cycle à la fac de médecine à Orléans, création d’une première année santé dans les six départements, création d’une école de masseurs-kinésithérapeutes à Chambray-lès-Tours, etc. Il s’agit en fait de renforcer l’attractivité de la région en matière de santé pour attirer des jeunes dans les filières spécialisées, mais aussi pour inciter les jeunes partis étudier la médecine en Roumanie ou en Belgique à revenir se former et se spécialiser dans la région.
Pour une « sécurité sociale alimentaire »
Rapidement les deux facultés de médecine devraient accueillir au total près de 500 futurs médecins. Des mesures qui font partie de dix demandes adressées au Premier ministre par François Bonneau et Pierre Allorant. Toujours avec la volonté de « traiter à bras-le-corps les problèmes de la vie quotidienne et les préoccupations des habitants », Région et Ceser veulent faire de l’alimentation une question centrale puisque touchant toutes les politiques publiques : la santé, le social, l’agriculture, l’éducation (la part du bio a été triplée dans les cantines), l’industrie, le tourisme. La région veut à la fois favoriser l’innovation (comme pour la « sécurité sociale alimentaire »), le soutien aux différentes filières et la promotion. C’est pour rassembler tous les acteurs de ces activités que des « assises de l’alimentation » seront organisées le 7 octobre prochain.
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