Ça s’agite dans les officines politiques du département où l’on commence à préparer le casting et programmes pour mars 2026. Objectif : déboulonner Marc Gricourt, maire de Blois qui devrait viser un 4e mandat, Jeanny Lorgeoux, l’inamovible « Lion de Sologne », maire de Romorantin-Lanthenay depuis 1985, et le centriste Laurent Brillard à Vendôme.
Jeanny Lorgeoux a fêté ses quarante ans de mandat de maire de Romorantin-Lanthenay. Crédit photo Jean-Luc Vezon.
Par Jean-Luc Vezon.
Le sujet alimente déjà les déjeuners de famille et les débats dans les cercles partisans. Si dans de nombreuses petites communes, les candidats ne sont pas toujours légion, ce n’est pas le cas dans les préfectures, sous-préfectures et autres villes-centres, sièges d’une intercommunalité par exemple.
À Blois, 48 000 habitants et « capitale » du département, on attend fébrilement l’annonce de candidature de Marc Gricourt, le maire socialiste, qui devrait une nouvelle fois en découdre en visant le rassemblement des Gauches ou presque, car on le voit mal dérouler le tapis rouge aux Mélenchonistes de LFI qui l’ont privé d’une candidature méritée à la députation(1). Et cela, d’autant plus qu’en 2020, sa liste avait été élue dès le 1er tour.
Les écolos prêts à défier Marc Gricourt ?
Mais les choses semblent moins simples qu’il n’y paraît. Chez les écologistes en effet, la tentation est grande de challenger Marc Gricourt au premier tour, voire de faire monter les enchères pour de bonnes places sur la ligne de départ. Hélène Menou et Nicolas Orgelet, leurs leaders tous deux membres du conseil municipal, sont bien décidés à jouer la carte d’EELV, ce qui serait une grande première depuis l’élection du maire PS en 2009.
Dans les coulisses, un collectif de citoyens composé de militants de Génération.s et de sympathisants non encartés préparent un programme bien vert. « Nous souhaitons que de nouvelles têtes émergent et sortir du carcan de l’entre-soi », déclarait ainsi le duo à notre confrère de la NR Henri Brissot le 23 mars dernier. La décision finale devrait être actée à l’automne prochain à l’issue d’une assemblée plénière.
À droite, on misera sur la lassitude des Blésois, l’usure du maire mais aussi quelques dossiers qui font polémique comme le projet commercial de Carré Saint-Vincent pour relancer un centre-ville qui agonise, ou encore le coût élevé (19 M€) du futur théâtre qui hébergera la Scène nationale. En attendant, on tente de faire l’union.
Un quarteron d’ambitieux composé de Mathilde Desjonquères (suppléante MoDem du député Marc Fesneau), de l’élue blésoise Anne-Sophie Aubert-Ranguin (sans étiquette), l’Udéiste Anis Sabri-Lebaron et du républicain Michel Pillefer, lui aussi membre du conseil, a scellé un accord. Ce sera l’union ou rien au grand dam des deux leaders de l’opposition, Étienne Panchout (MoDem) et Malik Benakcha (LR). Le choix de la tête de liste viendra plus tard.
7e mandat pour le Lion de Sologne ?
Pris de vitesse et sans doute au piège, on voit mal désormais ces derniers faire cavaliers seuls. Quid de Gildas Vieira, « l’omni-candidat », ex-adjoint de Marc Gricourt en 2009. Ce dernier observe et attend son heure pour choisir son alliance. Enfin, côté RN, les objectifs semblent limités compte tenu du faible score de 2020 (Mathilde Paris, 7,29 % des voix). C’est Marine Bardet qui devrait porter les couleurs de l’extrême droite pour tenter de faire aussi bien que Michel Chassier, présent au second tour en 2014.
À Romorantin-Lanthenay, Jeanny Lorgeoux, maire depuis avril 1985, briguera un 7e mandat. Un sacré bail pour ce social-démocrate qui fut proche de François Mitterrand. Le solognot partira une nouvelle fois avec une longueur d’avance et pourra se prévaloir de sa gestion. Il devrait se retrouver face à ses deux opposants au conseil municipal : le MoDem Louis de Redon, ancien conseiller du ministre de l’Agriculture et Didier Dhenin, son ancien 1er adjoint.
À Vendôme, le centriste (UDI) Laurent Brillard tentera la passe de deux. Celui qui est aussi président de Territoires Vendômois devra surveiller sur sa droite une potentielle tentative de retour de Pascal Brindeau qui lui avait cédé son siège en janvier 2019 pour siéger au Palais Bourbon. À gauche, on devrait retrouver Christophe Chapuis, premier secrétaire fédéral du Parti socialiste 41. Tandis qu’un collectif citoyen baptisé « Dynamique vendômoise » prépare activement une liste. La tête de cette dernière sera choisie à l’automne. L’affaire des Justes pourrait toutefois causer préjudice à Laurent Brillard.
(1) Le candidat islamo gauchiste Reda Belkadi pris en flagrant délit de tweets antisémites a été privé d’investiture NFP à quelques jours du scrutin.
Laurent Brillard, maire de Vendôme, se prévaut d’un bon bilan économique à l’image de l’arrivée de Sisley Industrie sur la zone TGV. Crédit photo Jean-Luc Vezon.
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