Certains n’hésitent pas à trouver ridicule le choix d’un journaliste, certes populaire, pour présider les fêtes johanniques d’Orléans. Le vivier politique national est-il si pauvre qu’il faille se rabattre sur un choix discutable ? Avec le risque de discréditer un peu plus ces festivités.
Nelson Monfort est l’invité d’honneur des fêtes johanniques. Archives PB
Par Jean-Jacques Talpin.
Genevoix, de Gaulle, Pompidou, Malraux, Giscard, Mitterrand, Rocard, Chirac, Macron et… Nelson Monfort. Cherchez l’intrus ! Chaque année la ville d’Orléans choisit un invité d’honneur pour présider ces fêtes johanniques et notamment le grand défilé du 8 mai qui commémore la libération de la ville par la Pucelle le 8 mai 1429. En présidant ces fêtes, ces grands hommes (les femmes sont rares !) conféraient une certaine dignité et une reconnaissance indiscutable à cette célébration, avec un discours toujours attendu sur leur vision de Jeanne d’Arc.
Tout cela est-il terminé ? La ville a en effet retenu cette année Nelson Monfort, un animateur, journaliste polyglotte qui a fait les belles soirées du petit écran en passant élégamment de la langue de Molière à celle de Shakespeare pour commenter le patinage artistique ou les épreuves sportives…
Journaliste au discours parfois graveleux
Nelson Monfort est sans doute un professionnel honorable, populaire auprès du public, excellent dans son métier de journaliste-amuseur et capable d’incarner le côté populaire dont la ville d’Orléans veut affubler ces fêtes johanniques réputées un peu tradis et gnan-gnan. Difficile de cerner la psychologie de Serge Grouard quant au choix de cet invité d’honneur : est-il lui aussi amateur de flip et de double axel que maîtrisait parfaitement le journaliste quand il commentait les compétitions de patinage artistique avec l’ineffable Philippe Candeloro ? Ou M. Grouard a-t-il voulu montrer que cet invité pouvait attirer les foules orléanaises avides des commentaires parfois graveleux du journaliste qui n’hésitait pas à apprécier (ou pas) les formes féminines ? Une performance qu’il aura du mal à renouveler à Orléans avec les contours de la jeune femme incarnant Jeanne dissimulés sous une lourde armure !
L’appétence télévisuelle du maire d’Orléans
Évidemment Serge Grouard nous répond du tac au tac qu’il a déjà fait dans le populaire télévisuel en invitant Patrick Poivre d’Arvor qui n’aurait peut-être pas reculé à aller voir sous la cuirasse de Jeanne mais aussi Audrey Pulvar, journaliste qui a mal viré en devenant une égérie de la gauche parisienne, et même Stéphane Bern qui avait certes l’atout de défendre le patrimoine. Mais quel rapport entre Nelson Monfort, le patrimoine et Jeanne d’Arc, sinon celui de souligner l’appétence télévisuelle du maire d’Orléans qui un temps officiait régulièrement sur CNews ? Pourtant Serge Grouard peut faire de bons choix comme pour les trois dernières éditions des fêtes où étaient invitées une réalisatrice ukrainienne, une écrivaine iranienne et l’athlète paralympique Marie-Amélie Le Fur. Mais Nelson Monfort ???
Qui pour le 600e anniversaire ?
Alors on oubliera rapidement ce choix des 596es fêtes pour inviter M. Grouard, qui entend se représenter aux municipales, à préparer d’ores et déjà le 600e anniversaire de la libération d’Orléans en 2029 que l’on annonce fastueux. Comme les écologistes d’Orléans qui lancent une consultation pour renouveler ces fêtes, Magcentre entame sa propre recherche : qui pour présider ces 600es fêtes : Michel Drucker, Jean-Pierre Foucault, Arthur, Nikos Aliagas, Julien Lepers, Laurent Ruquier ? Mais d’ici là, le temps aura peut-être fait son choix !
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