Tout en réfutant les accusations de « greenwashing », le groupe pétrolier amorce son virage dans les énergies renouvelables avec cinq nouveaux projets de fermes photovoltaïques dans la région et 11 autres à l’étude. Total s’engage également avec l’université et la ligue de rugby.
TotalEnergies souhaite multiplier les projets photovoltaïques en région Centre-Val de Loire. (Image d’illustration Freepik)
Par Jean-Jacques Talpin.
« Ne dites pas que nous faisons du greenwashing alors que nous investissons autant dans les énergies bas carbone ! ». Isabelle Patrier, directrice France de TotalEnergies en a assez que l’on accuse le groupe français, 4e entreprise mondiale pour la production d’hydrocarbures, de verdir ses activités alors qu’elle serait « dans le top 5 mondial pour la production d’énergies renouvelables ». Isabelle Patrier, présente ce vendredi 16 mai à Orléans pour signer des partenariats avec l’université d’Orléans et la Ligue régionale de rugby, veut d’ailleurs montrer ses engagements avec la mise en œuvre de cinq nouvelles fermes voltaïques. Le groupe qui exploite déjà 11 installations dans la région (dont deux éoliennes) va en effet investir (pour certains les travaux sont déjà en cours) dans plusieurs projets : Preuilly-sur-Claise et Truyes (37), Vierzon, Beauce la Romaine (41) et Saint-Hilaire-les-Andrésis (45).
Des projets trop longs à finaliser
« Et nous avons 11 autres dossiers à l’étude », se réjouit Annick Noble, directrice régionale Centre-Val de Loire du groupe, dont l’un dans le Loiret, sera orienté agrivoltaïsme (centrale solaire et exploitation agricole).
D’ores et déjà les installations de TotalEnergies alimentent 53 000 foyers régionaux. « Mais nous pourrions faire plus, soutient Isabelle Patrier, s’il n’était pas aussi compliqué de monter des dossiers : 5 à 7 ans d’études pour une ferme solaire, 9 à 10 ans, pour une ferme éolienne soit le double de l’Allemagne ». En plus de pétrolier, Total veut donc « devenir électricien » en visant le « zéro émission nette de CO2 à l’horizon 2050 ». Pour cela il lui faut multiplier les projets même si le groupe vient d’annoncer une baisse des 500 millions d’euros (4,5 milliards au lieu de 5) dans la production d’énergies renouvelables sur un total d’investissements de 17,5 milliards. Certes le groupe gagne moins d’argent avec des bénéfices réduits de 24% en 2024, mais tout en restant quelque peu suffisants pour alimenter les actionnaires dont les dividendes ont progressé de 7,6%.
Isabelle Patrier, directrice France de TotalEnergies, justifie la strétégie de son groupe. Photo Magcentre
Une entreprise « climaticide » ?
Des éléments qui permettent à certaines associations et ONG de mettre en doute l’engagement éthique et durable du pétrolier – et de ses investissements pétroliers – qui fait l’objet depuis quelques jours de nouvelles plaintes pour « climaticide ». D’où la nécessité aussi d’améliorer l’image de marque de Total par la recherche de nouveaux partenariats signés ce vendredi. L’un avec l’université notamment pour favoriser les stages et l’alternance, l’autre avec la Ligue régionale de rugby pour favoriser le sport féminin. Un double ancrage régional pour essayer de montrer que TotalEnergies qui vit très bien de l’or noir est aussi une « entreprise verte et citoyenne ».
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