« Maintenant Orléans » veut mettre un frein à « la politique désastreuse du logement social »

Parc de logements insuffisant et mal adapté, reconstructions réduites, manque d’entretien, espaces publics abandonnés, la future liste de gauche aux municipales dénonce le bilan de Serge Grouard. Avec le « grand témoin » communiste Ian Brossat, elle annonce des changements radicaux en cas de victoire.

Les élus orléanais avec le sénateur Ian Brossat sur le terrain de l'Argonne
Maintenant Orleans sur le terrain de l’Argonne. Photo Magcentre


Par Jean-Jacques Talpin.


C’est l’un des paradoxes de la politique du logement social à Orléans : des dizaines de millions d’euros ont été injectés dans le domaine du social avec un grand programme de rénovation urbaine dans les quartiers de La Source, l’Argonne et les Chaises à Saint-Jean-de-la-Ruelle. Des dizaines de logements ont été démolis, d’autres reconstruits (mais parfois en accession sociale et non plus en location) et pourtant on pourrait parfois se croire en zone de guerre. C’est notamment le cas dans la résidence du Clos Boudard à l’Argonne où les belles façades des logements réhabilités ne donnent que sur des friches, des tas de gravats, des espaces défoncés où les enfants jouent tant bien que mal, des routes plus ou moins carrossables. C’est sur ces espaces publics abandonnés depuis plus de 18 mois que la future liste de gauche « Maintenant Orléans » s’est déplacée pour dresser un diagnostic de la politique municipale et communautaire.

Pas assez de logements sociaux dans la Métropole

« Nous en sommes encore au constat, et il n’est guère favorable », regrettent Baptiste Chapuis, chef de file des socialistes avec Ghislaine Kounowski et Jonathan Bruneau qui représentera les communistes. Les locataires de la Confédération nationale du logement, et notamment son président départemental Jean-Luc Monfort, sont venus valider le même constat et appuyer sur les points noirs. « Il y a un manque d’offre, expliquent tous ces élus, on a beaucoup démoli et trop peu reconstruit, ou alors des logements inadaptés, surtout à une population de grandes familles, de personnes âgées ou handicapées ». Sur la métropole il y aurait aujourd’hui un stock de 7 000 demandes de logement social avec des délais de réponse au moins de 18 mois, souvent plus. Chaque année l’État rackette les bailleurs sociaux (pour Orléans : les Résidences de l’Orléanais, Valloire ou Pierres et Lumières) qui se voient donc amputés de gros moyens et ce qui se répercute sur la qualité des entretiens.

« Tout est question de volonté politique »

« Il y a urgence à définir une vraie et ambitieuse politique du logement, insiste Baptiste Chapuis, qui prenne tout en compte, logement social et privé, parcours résidentiel, rénovation thermique et besoin de construire du logement social dans des quartiers ou des villes de la métropole qui préfèrent payer des pénalités plutôt que de construire du logement social ».

Baptiste Chapuis, Ghislaine Kounowski, Ian Brossat et Schahin Karagoz. Photo Magcentre


Tout est donc question de volonté politique. C’est le message qu’est venu faire passer Ian Brossat, sénateur communiste de Paris et ancien adjoint au logement durant 9 ans d’Anne Hidalgo à Paris qui tenait le soir même une réunion publique à Orléans. À ceux qui voudraient n’attribuer les difficultés du logement qu’à l’État, Ian Brossat rappelle qu’une « ville peut faire beaucoup de choses. C’est d’ailleurs avec le logement qu’on distingue quelle ville est de gauche et telle autre de droite ». Et quel meilleur exemple que celui de Paris où en 20 ans, sous l’action de la gauche, le taux de logements sociaux est passé de 13% à plus de 20%.

Des propositions à l’automne

Et le sénateur communiste d’insister : « Face à un gouvernement qui mène une politique désastreuse, les maires ont tous les outils pour réguler le logement, les zones à construire ou le cadrage d’Airbnb. Encore faut-il qu’ils veuillent les utiliser ».

C’est cette volonté politique que « Maintenant Orléans » veut afficher et affirmer. L’heure est encore au constat avant de dresser un diagnostic et des remèdes dans un programme qui sera dévoilé à la rentrée.


Plus d’infos autrement :

Municipales 2026 : la gauche orléanaise entend des voix

Commentaires

Toutes les réactions sous forme de commentaires sont soumises à validation de la rédaction de Magcentre avant leur publication sur le site. Conformément à l'article 10 du décret du 29 octobre 2009, les internautes peuvent signaler tout contenu illicite à l'adresse redaction@magcentre.fr qui s'engage à mettre en oeuvre les moyens nécessaires à la suppression des dits contenus.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Centre-Val de Loire
  • Aujourd'hui
    • matin 15°C
    • après midi 20°C
  • lundi
    • matin 10°C
    • après midi 20°C
Copyright © MagCentre 2012-2025