Dans un cadre économique fragile, le Festival du Film de Demain fondé par Louis-Julien Petit, avec Mathieu Petit Bonnefond et Camille Carteret, se déroulera du 4 au 8 juin. La 4e édition comptera cependant une journée de projection supplémentaire. La mise en écran de talents, d’œuvres pour un autre regard de la société, un questionnement sur le vivre-ensemble s’inscrit aussi dans l’ADN de Vierzon, de son passé, et de son avenir. Anouk Grinberg présidera le jury 2025.
Le cinéma Lumière accueillera durant 5 jours le FFD. Photo Magcentre
Par Fabrice Simoes.
Au cœur de l’hiver, les créateurs du Festival du Film de demain exprimaient publiquement les craintes liées à la fragilité économique de ce type d’événement. Certains s’étaient alors offusqués de l’importance des aides publiques attribuées à la manifestation. Alors que de nombreuses collectivités ont fait de la Culture une variable d’ajustement économique, quelques mois plus tard, le FFD 2025 aura bien lieu. À Vierzon, les financeurs, publics comme privés, ont pérennisé leurs soutiens. Une exception, une de plus, dans la deuxième ville du département. Comme l’expliquaient les organisateurs du festival sur le blog local, souvent caustique, Vierzonitude, « Vierzon, c’est aussi, au fil des années, devenu un symbole, celui de la culture qui peut aussi exister, sans s’excuser, en milieu rural ». Et, comme l’avait laissé entrevoir Louis-Julien Petit, l’un des fondateurs, après la cérémonie de l’édition 2023, avec un an de décalage, le FFD de cette année comportera bien une soirée supplémentaire.
Avancer la soirée d’ouverture au mercredi, créer le concept de l’Atelier Particulier avec une figure du monde du cinéma, maintenir les Rencontres avec des références du cinéma hexagonal, proposer des avant-premières mondiales, des compétitions pour longs et courts métrages, pour documentaires aussi, et même une sélection Pitchoun pour les plus petits, le programme 2025 du FFD ne fait pas dans la demi-mesure et se veut ambitieux. La preuve en est l’intégration d’une sélection dédiée aux 3-10 ans, hors compétition, la sélection Pitchoun, le renouvellement du FFD Challenge, concours national de courts-métrages sur le thème de l’amour. Une bourse CNC Talent de 3 000 € sera remise au lauréat.
Pour dépasser largement le cap des 10 000 spectateurs – de 4 000 cinéphiles en 2022, ils étaient 9 800 l’an passé – outre une soirée de projection supplémentaire, un tarif jeune est pour la première fois mis en place (-20%) pour les moins de 20 ans sur le pass week-end.
Un prix de la femme de l’année
Dans le complexe du Ciné Lumière, près des verrières de la Société Française, six films seront proposés en avant-première dont, pour l’ouverture du festival, Moi qui t’aimais de Diane Kurys, en première publique, mais aussi Un château en Espagne de Corinne Masiero (présidente du jury en 2022), en première mondiale, qui a fait de Vierzon, depuis la création de la manifestation, un de ses rendez-vous de printemps privilégiés.
Corinne Masiero présentera son film Un Château en Espagne. Photo Magcentre
Outre les films, en compétition ou non, quatre rencontres sont proposées avec Antoine Duléry, Cédric Klapisch, Lucien Jean-Baptiste et Anouk Grinberg. L’actrice, écrivaine, artiste peintre et femme de combats sera, par ailleurs, présidente d’un jury où l’on retrouvera Victor Solf, Esther Garrel, Louis Cattelat, Elsa Bennett et Nessim Chikhaoui. Pour la sélection des longs-métrages en compétition, les femmes seront à l’honneur puisque sept des huit films en lice ont été réalisés par des femmes. Cette année, en plus des distinctions habituelles du Meilleur film, Meilleure réalisation, Meilleure interprétation, Meilleur scénario, Meilleure musique originale et Prix du public ainsi que Meilleur documentaire et Meilleur court-métrage, le festival s’est associé au réseau de soutien dédié aux femmes du secteur audiovisuel, Girls support Girls, pour la création d’un prix de la femme de l’année. « Une distinction qui entend valoriser des trajectoires et des corps de métier inspirants ». Avec le soutien de la Galerie Capazza de Nançay, c’est aussi une femme, l’artiste sculptrice Juliette Leperlier, qui a imaginé le nouveau trophée pour cette édition.
Dimanche, à l’issue de la cérémonie de remise de ces trophées, c’est 13 jours, 13 nuits de Martin Bourboulon, avec Roschdy Zem, en première publique, qui clôturera ce festival, rendez-vous désormais incontournable dans le calendrier culturel en région Centre-Val de Loire et au-delà.
Tout le programme du festival sur https://filmdedemain.fr
Plus d’infos autrement :
Michèle Laroque invitée du festival du Film de Demain 2025