Magcentre est allé à la rencontre des personnes qui, régulièrement ou ponctuellement, s’emploient à valoriser ce que l’on nomme du terme générique « les Beaux-arts », organisant expositions, salons ou festivals. En centre-ville ou à la campagne, ils font découvrir les artistes les plus renommés comme les plus discrets. C’est ainsi une galerie (sic !) de portraits que Magcentre se propose de réaliser au fil de l’actualité, des territoires et des événements.
Portrait n°1 : Jean-Bernard Rouilly et Gil Bastide, de la galerie La Tour Saint-Étienne.
Jean-Bernard Rouilly (à G) et Gil Bastide devant la galerie La Tour Saint-Étienne. Photo AC Chapuis
Par Anne-Cécile Chapuis.
La galerie « La Tour Saint-Étienne » a une histoire. Construite sur l’enceinte de la ville d’Orléans, on peut y observer des vestiges savamment mis en valeur par le propriétaire, Jean-Bernard Rouilly. Mais, après avoir hébergé des bureaux et administrations, ce dernier l’a aménagée en galerie d’art juste après le Covid et y organise régulièrement trois à quatre expositions par an.
Associé aujourd’hui avec Gil Bastide, un galeriste bien connu des Orléanais, ces deux amateurs d’art font vivre un espace vivant et accueillant, dans un lieu à la fois proche du centre-ville et un peu retiré, au détour d’une calme rue piétonne dans le centre ancien d’Orléans. Mais si leur activité est commune, leur parcours et profils sont différents.
Gil Bastide (à G) et Jean-Bernard Rouilly devant les tableaux de Cédric Vannier (à G) et Pascale Simon. Photo AC Chapuis
Jean-Bernard Rouilly est un esthète. Il a démarré une carrière dans l’industrie puis a très vite pris le chemin de sa passion, l’Antiquité et la Renaissance, intéressé par la peinture, le dessin, la sculpture. Il cherche, il se documente et de fil en aiguille, devient antiquaire. Il travaille à Saint-Ouen et Orléans, guidé par ses passions et coups de cœur. « J’ai toujours été marginal dans le métier », précise-t-il. De belles découvertes en belles rencontres, il se spécialise dans le monde de l’art où il fait autorité, mais garde toujours sa ligne faite de passion pour une œuvre qu’il aime dénicher et parfois sauver de l’oubli, voire de la destruction. Il fourmille d’anecdotes passionnantes sur sa vie consacrée à l’art.
Gil Bastide, lui, est un Orléanais de souche. Issu d’une famille de bijoutiers/joailliers, ce dernier a commencé dans l’atelier de son père où il a travaillé pendant sept ans. Gil développe son art du dessin et de la création de modèles lorsqu’à 29 ans, il devient responsable d’un atelier de joaillerie couplé à sa première galerie d’art. Il ouvre ensuite la célèbre galerie de la rue de Bourgogne à Orléans. Un espace de 200 m² où il exposera de nombreux artistes jusqu’en 2015, moment où il part dans le sud de la France. Parallèlement, il assure régulièrement des commissariats d’exposition pour le théâtre à la Collégiale Saint-Pierre-le-Puellier.
Une galerie à deux voix
Jean-Bernard Rouilly a aménagé la galerie « La Tour Saint-Etienne » en 2021. Passionné par le peintre Rolf Hirschland – un peintre méconnu en France – il y expose les nombreux tableaux de sa collection personnelle. L’exposition remporte un vif succès. D’autres projets voient le jour (comme l’exposition consacrée à Bernard Foucher). Mais organiser des expos n’est pas sa spécialité. « Je n’ai pas les codes », avoue Jean-Bernard. Il contacte alors Gil Bastide : « J’ai une galerie, j’ai besoin d’un galeriste ». Commence alors une collaboration qui se concrétise avec l’expo consacrée à Jacques Ousson en 2024, et qui depuis, ouvre les lieux à de nombreux artistes proposés par l’un ou l’autre des protagonistes. C’est le cas actuellement avec « Ensemble », l’exposition consacrée à Pascale Simon et Cédric Vannier (que Gil Bastide a souvent exposé), à découvrir jusqu’au 8 juin 2025.
Chacun apporte ainsi son savoir-faire pour faire vivre une galerie aujourd’hui connue et reconnue qui, décidément, valorise les Beaux-arts, pour le plus grand plaisir du public.
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