L’Auvergne à notre porte: trois jours à Clermont-Ferrand #3

Clermont-Ferrand pour le commun des mortels c’est Michelin. Encore en partie vrai, mais pas que. Car l’ancienne capitale régionale est aussi une belle ville animée et gaie avec ses 40 000 étudiants et sa scène rock. Et il fait bon y vivre à l’ombre du non moins célèbre Puy de Dôme, autre star locale. (Suite et fin)

Par Bénédicte de Valicourt

Jour 3

1-En avant pour le Puy- de- Dôme

Le temple de Mercure restauré @I.Comolet

A Clermont-Ferrand on le voit de partout où presque. Il faut dire que le Puy-de-Dôme (1465 m) , l’un des plus hauts sommets de la chaîne des Puys, alignement de 80 volcans endormis (orientée nord-sud) n’est qu’à 5 kilomètres de la ville. On peut y grimper à pied en 1h30 ou en trois quarts d’heure par deux chemins plus ou moins raides. Où par le « Panoramique des dômes » un train à crémaillère ouvert en 2012 pour protéger le site de la pollution des voitures.

De là-haut, la vue à 360° sur la chaîne de volcans, nés d’une seule phase éruptive, sur près de 35 kilomètres est époustouflante. Parfois on voit même jusqu’aux monts du Cantal, un énorme ancien volcan de 11 millions d’années à la pierre plus solide qui reste en volume. Quand il fait beau…

Tout autour sur les terrains privés, boisés et exploités depuis toujours, on aperçoit des cratères, des cônes, des dômes arrondis ou des coulées de lave, une géologie d’exception qui lui a valu d’être classé sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Depuis, un secteur va être déboisé partiellement pour remettre les cratères au jour. Il y aussi un troupeau de mouton mobile pour garder la végétation basse.

Temple de Mercure d’après une aquarelle de Louis Clementin Bruyère @BdV

Au sommet une autre surprise de taille : un temple de 3 600 m2 dédié à Mercure, dieu des commerçants des voyageurs, des voleurs, des athlètes. Il a été découvert en 1872, lors de la construction d’un observatoire météorologique, l’un des premiers au monde, toujours en activité et dont les instruments sont à voir au musée attenant. On a aussi retrouvé quelques pierres d’un temple plus ancien. Construit au IIe siècle après JC, c’est l’un des plus importants sanctuaires de montagne de la Gaule romaine construit sur le point le plus élevé de la voie Agrippa, qui reliait Lyon à Saintes dont l’aura aurait largement dépassé le territoire des Arvennes. Les murs d’origine en pouzzolane sont encore visibles, mais il ne reste rien de l’élévation du temple qui a cependant fait l’objet depuis 2014 de différentes campagnes de restauration, d’aménagement et de protection, jusqu’à la reconstruction d’une partie de l’enceinte sud-est, qui a complètement transformé le site. Une rénovation pour le protéger et le renforcer mais qui reste discutable. Il suffit pour s’en rendre compte d’aller voir l’état du temple au XIX e siècle dans le musée attenant. Il a été peint à l’aquarelle par Louis-Clémentin Bruyerre, architecte des Monuments historiques qui dirigea les fouilles trois ans après la découverte du site. Il y a là aussi un film en 3D bien fait qui donne une bonne idée de ce qu’était ce sanctuaire et de son grand rayonnement. Également tous les mercredis en été une visite en réalité virtuelle permet de pénétrer dans l’enceinte du sanctuaire dans la peau d’un pèlerin du IIe siècle. Les statues exposées sont des copies, dont les originaux sont visibles au Musée Bargoin.

2- En redescendant pause à la Maison du site

Le musée au sommet du Puy de Dôme@I.Comolet.fr

Au niveau de la gare au départ du train : y passer un moment permet de tout comprendre de cet espace protégé de 242 kilomètres carrés à laquelle s’adjoint une zone tampon de 163 kilomètres carrés. On y apprend que la chaîne des Puys, est l’un des rares témoignages au monde du phénomène de rupture continentale (rift), l’une des 5 étapes majeures de la tectonique des plaques. Contrecoup de la formation des Alpes, la fracture s’est opérée il y a 35 millions d’années. Le Puy de Dôme est ainsi posé sur le plateau des dômes, ancien socle continental fracturé et aplani par l’érosion. La faille de Limagne (700 M) qui est un bassin d’effondrement, sépare le plateau de la plaine et la chaîne des Puys, est le résultat de la remontée des magmas, via les fissures nées du rift.

3- Déjeuner bien mérité

Au Village Auvergnat à Orcines, sur la route du Puy- de- Dôme. Menus et cuisine traditionnelle dont le fameux saucisson des Combrailles.

4. Visite de Saint Saturnin et du fort villageois de la Sauvetat

Le Chateau à Saint Saturnin @I.Comolet

En quittant le Puy-de Dôme, on peut se rendre en voiture à Saint Saturnin, un ancien fort médiéval perché sur un éperon basaltique, autrefois entouré de remparts. On monte vers la très belle église romane en arkose blonde typique du style roman auvergnat. Elle est dédiée au premier évêque de Toulouse Saint Saturnin, martyrisé au IIe siècle et saint patron du village. Un peu plus loin, un impressionnant château du 13e siècle qui fut la propriété de Catherine de Médicis et de sa fille Marguerite de Valois, la reine Margot au XVIe siècle. C’est désormais un hébergement de luxe de fin avril à mi-novembre. Le village a aussi été investi par des artisans et des brocanteurs comme « Le grenier de la reine Margot », rue des Farges. Puis pause au Bistrot d’ici, qui organise de nombreux concerts. Autre curiosité historique pas loin de là : le fort villageois de La Sauvetat et son imposant donjon. Il a été édifié par la communauté villageoise pour se protéger des pillages pendant la guerre de Cent ans. Son histoire est lié aux hospitaliers de St Jean de Jérusalem qui y ont établi une commanderie au XVe siècle.

Carnet de route

Y aller

Depuis Orléans compter 4 heures minimum avec deux changements. A partir de 50 euros environ l’allée simple. Depuis Paris, train Intercités de Paris-Bercy ou Paris-Austerlitz en 3 h 26, quand cela fonctionne. A partir de 36 euros.

Où manger ?  

A côté du Puy de Dôme
Village Auvergnat. Cuisine régionale simple mais bonne, 92 route du Puy- de- Dôme à Orcines.

Où dormir ?

Hôtel littéraire Alexandre Vialatte, superbe emplacement et vue imprenable sur la chaîne des puys et la cathédrale dans cet hôtel très agréable dédié à l’auteur auvergnat Alexandre Vialatte. Chambre double à partir de 112 euros. 16, place Delille.

A voir, à faire

-Le Puy- de-Dôme. Une navette vous y conduira. Elle part devant la gare du 30 mars au 3 novembre. De là, le Panoramique des Dômes, un train à crémaillère, monte au sommet : 18,60 euros l’aller-retour. L’espace muséographique est gratuit.

Et aussi

– A quinze kilomètres au sud de la ville, à la Roche-Blanche, le Musée de Gergovie, est à 15 kilomètres de Clermont-Ferrand sur le site de la bataille et de la victoire de Vercingétorix racontée par Jules César dans La Guerre des Gaules et reconstitué en 3D. Accessible par les bus 10, 3, 5, C, 32 et les trains C71, C40.

-La station thermale de Royat est accessible par le Bus B . On peut visiter autour le beau quartier Belle Epoque avec hôtels baroques, casino et villas décorées.

Thermes de Royat © CAT

Se renseigner

Auvergne Destination www.auvergne-destination.com/puy-de-dome

Office de tourisme Clermont Auvergne Volcans place de la Victoire www.clermontauvergnecolcans.com

A lire : L’Auvergne à notre porte: trois jours à Clermont-Ferrand #2

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