La France insoumise a lancé vendredi soir sa campagne avec une première réunion publique et la désignation de deux « co-chefs de file ». Une partie du programme a également été dévoilée. Un rapprochement éventuel avec la gauche est envisagé pour le second tour.
Manon Isaac et Valentin Pelé seront à la tête de la liste LFI pour les municipales à Orléans. Photo Magcentre
Par Jean-Jacques Talpin.
La France insoumise ne veut pas renouveler « l’amateurisme » de 2020 quand sa liste pour les municipales avait été invalidée au dernier moment. Cette fois le mouvement mélenchoniste prend les devants et lance, comme tous les autres collectifs, sa campagne municipale avec la désignation de deux chefs de file : Manon Isaac (38 ans), chimiste et néo-orléanaise en provenance de Grenoble et Chicago, associée à Valentin Pelé (34 ans), salarié des élus LFI à la Région et au Département. « Nous n’y allons pas pour faire de la figuration, affirment les deux responsables, nous voulons arriver en tête de toute la gauche au premier tour, pour gagner au second ». La liste « Orléans en commun » qui sera rendue publique à l’automne se présente sous le seul parrainage de LFI même si « elle est ouverte à tous, à d’autres groupements ou collectifs pourvu qu’ils partagent nos engagements programmatiques ».
Rupture avec la gauche de gouvernement
Des discussions pourraient ainsi s’engager avec le Parti animaliste comme en 2020 voire avec le NPA. À l’origine, La France Insoumise avait prévu de s’engager avec le collectif « Maintenant Orléans » qui regroupe toute la « gauche de gouvernement » (PS, PC, PRG, Générations, Place Publique, etc.) avant brusquement de larguer les amarres il y a quelques semaines « car nous ne pouvions cautionner une tête de liste du Parti socialiste qui n’était pas prêt à s’engager en faveur d’un programme de rupture ». La rupture semble aujourd’hui définitive même si LFI reconnaît que des négociations interviendront après le premier tour pour constituer une liste unique « y compris dirigée par un socialiste ». D’ici là, « Orléans en commun » va battre le pavé, rencontrer les habitants sur les marchés ou en porte-à-porte tout en organisant des réunions.
« Il est temps que la page Serge Grouard se referme à Orléans », espèrent les deux responsables. « De toute ma vie politique, poursuit Valentin Pelé, je n’ai connu que Serge Grouard à la mairie. Il faut que cela cesse ».
Contre-projet des mails
L’été va être mis à profit pour affiner un programme dont le « livret 1 » vient d’être édité avec les principaux engagements : organisation de votations citoyennes, transparence des dépenses publiques, gratuité des premiers M3 d’eau, création d’un service public municipal des pompes funèbres, d’une régie maraîchère municipale et d’un réseau de centres de santé. Pour les transports, l’objectif est de rendre les transports publics 100% accessibles et de « planifier l’accès gratuit aux transports en commun » avec notamment une « régie publique des transports ». Pour l’urbanisme : contre-projet des mails pour préparer l’arrivée ultérieure d’une nouvelle ligne de tram et interdiction de toute publicité numérique et lumineuse dans les rues. D’autres propositions : cantines et fournitures scolaires 100% gratuites, mise en place du récépissé de contrôle d’identité, audit de la présence de nuisibles (punaises de lit, etc.).
Un objectif de 15% des voix
Enfin une partie du programme est réservée à la condition animale : avec création d’une délégation « protection animale » au conseil municipal, d’un service vétérinaire public et d’une « politique de gestion non létale des animaux liminaires ». Avec ces engagements et d’autres en préparation, LFI veut donc créer la surprise en visant 15% des suffrages, ce qui lui permettrait d’imposer ses choix à la gauche pour le second tour et peut-être pour la future équipe municipale…
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