La Capitale européenne de la culture de 2028 se prépare à recevoir des milliers de visiteurs supplémentaires. Le 6 juin 2025, l’équipe de Bourges 2028 a dévoilé son programme dans l’amphithéâtre de la Maison de la culture de Bourges : entre aménagement des espaces publics, réhabilitation des monuments de l’histoire berrichonne et accompagnement des porteurs de projets culturels.
Par Alexandra Adam
A trois ans du coup d’envoi, Bourges capitale européenne de la culture 2028 a fait un premier point d’étape à la Maison de la culture de Bourges, vendredi 6 juin 2025, devant plusieurs centaines de Berrichons. “Cet effort de transparence nous permet de rendre visible tout le travail réalisé par l’association depuis un an, détaille Frédéric Hocquard, adjoint à la mairie de Paris et délégué général de Bourges 2028, en s’adressant au public. Ce temps d’échanges aura lieu chaque année pour vous permettre de savoir où on en est et ce qu’on fait.“
Dans les locaux du 36 de la rue Moyenne, une équipe de 30 personnes – des salariés, des bénévoles, des commissaires artistiques et des prestataires externes -, majoritairement féminine avec une moyenne d’âge de 37,7 ans, travaille sur la programmation de la Capitale européenne de la culture 2028 soutenue par Bourges Plus, le Département du Cher et la Région-Centre Val de Loire.
Elle a notamment lancé l’académie du CR! le 5 mars 2025. Un projet participatif d’ampleur, destiné aux associations, aux collectivités, aux artistes et aux entreprises du réseau des villes de la matrice qui se sont engagés à soutenir BCEC 2028 telles que Angoulême, Avignon ou encore Nevers.
L’académie du CR! accompagne 401 porteurs de projets
“401 porteurs de projets ont constitué un dossier pour suivre l’académie du CR!“, annonce Elise Gousseau-Brisset, secrétaire générale de Bourges 2028. C’est l’opportunité d’ouvrir grandes les portes de la créativité !” Parmi eux, 68% sont des associations et 15% sont des artistes et auteurs résidant pour la plupart dans l’agglomération de Bourges Plus ou dans le département du Cher.
Chacun des porteurs suit actuellement un module de formation, composé de six ateliers de trois heures, afin d’être accompagné dans la réflexion et la conception de son projet jusqu’au dépôt de son dossier. Dans la Ville du Printemps, rien d’étonnant à ce que les projets musicaux arrivent en tête des demandes.
Toutefois, c’est à un jury exceptionnel, composé de citoyens et de personnes éloignées de la culture, que reviendra la tâche de départager les projets jugés les plus inclusifs. Pas de panique pour les retardataires : deux nouvelles promotions rouvriront en 2026 et en 2027.
Bourges commence sa transformation
L’ambition bas carbone de la Capitale européenne de la culture de 2028 pousse la municipalité à engager de nombreux chantiers dont certains ont débuté il y a plusieurs mois déjà. “Notre rôle est de participer à la transformation de la ville pour préparer la réception des millions de personnes supplémentaires qui vont venir à Bourges mais aussi pour préparer les écrins qui vont accueillir la Capitale européenne”, confirme Yann Galut, le maire de Bourges, rappelant que plusieurs musées ont fermé leurs portes pour être prêts à rouvrir en 2028.
Mais la réhabilitation des infrastructures ne se limite pas aux bâtiments : elle passe aussi par l’aménagement de l’espace public pour organiser et faciliter la circulation piétonne. “Nous travaillons sur le “Miles de la culture” qui va permettre l’accessibilité aux personnes en situation de handicap à un cheminement qui partira de la gare pour rejoindre notamment la Halle aux Blés et l’Hôtel Dieu, des Monuments Historiques qui portent l’histoire locale des Berruyers”, précise Pascal Keiser, commissaire général de Bourges 2028.
Pour créer des espaces d’exposition et de scénographie sous atmosphère contrôlée, habilités à recevoir des œuvres conservées par de prestigieux musées, l’équipe de BCEC 2028 innove. “Nous réfléchissons à la création de boîtes de 50 mètres de long et de 12 mètres de large qui seraient disposées de chaque côté de la Halle au Blé pour respecter son architecture“, détaille Pascal Keiser. Dans cet espace fermé de 1000 m2, le visiteur pourra vivre une expérience immersive inédite grâce à un casque capable de diffuser du son spatialisé et géolocalisé.
Le PMO in Bourges va intégrer un tiers-lieu au cœur du centre hospitalier George Sand de Bourges.
Un tiers-lieu au cœur de l’hôpital psychiatrique
Le Paris Mozart Orchestra (PMO in Bourges), par la voix de sa cheffe d’orchestre Claire Gibault, a eu un véritable coup de foudre pour le bâtiment Les Tilleuls, abandonné en plein cœur de l’hôpital George Sand. Un espace de 850 m2 qui deviendra un tiers-lieu au cœur duquel patients souffrant de trouble de la santé mentale et musiciens se côtoieront notamment lors de répétitions.
“Au-delà d’être une chance extraordinaire pour les patients et pour les artistes, c’est une extraordinaire chance pour l’hôpital en terme de facteur d’attractivité, annonce Marie Roux-Laty, directrice de l’hôpital George Sand. Ce bâtiment qui date de la fin du XIXe siècle est désaffecté, dans son jus et complètement vétuste. Il était un asile pour femmes dites aliénées et tranquilles. Le projet de tiers-lieu vient prendre à revers l’histoire de la psychiatrie, l’histoire de l’indignité de la prise en charge des soins en psychiatrie“.
Emblématique d’une nouvelle approche du soin, la musique n’a pas attendue 2028 pour trouver sa place à George Sand. En effet, certains musiciens jouent leur mélodie dans les chambres des patients quand les médecins psychiatres en forment d’autres à l’appréhension des troubles psychiques.
Pensé par des architectes spécialistes du design et du care en collaboration avec les soignants et les malades, ce projet de réhabilitation incarne l’ambition inclusive portée par BCEC 2028 : que chaque visiteur, patient, soignant, musicien ou artiste puisse partager un moment culturel, autour d’un café ou d’un repas, dans un lieu où les différences réunissent davantage qu’elles n’excluent.
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