Après vingt années de réflexion autour de ce projet, la pose de cette première pierre marque le début des travaux – photo CC4V
Le futur musée Segeta, dont la première pierre a été posée en ce mois de juin, offrira une véritable immersion dans l’histoire. D’une superficie totale de 800 m², dont la moitié sera consacrée aux espaces d’exposition, il verra le jour d’ici 2027 à Sceaux-du-Gâtinais, village de 600 habitants situé au nord-ouest de Montargis.
Pour comprendre ce projet, il faut remonter près de 2000 ans en arrière, à une époque où Sceaux, alors appelée Aquae Segetae, faisait partie des 52 villes d’eau de l’Empire romain. Pèlerins et voyageurs y affluaient pour invoquer la déesse Segeta, divinité gauloise associée à la guérison et à la fertilité. Aujourd’hui, seuls quelques vestiges et le sanctuaire des eaux subsistent. « Nous savons qu’en sous-sol, nous avons la continuité du sanctuaire, un temple, un édifice de spectacle, des thermes curatifs ; toute une partie de l’urbanisation reste à découvrir, dans un état exceptionnel », nous confie Anastasia Delécolle, archéologue et responsable du projet. Le musée n’a pas seulement pour vocation de préserver les objets issus des fouilles, mais aussi de rendre visibles l’invisible : les fondations d’une agglomération de 25 hectares, dont une grande partie demeure enfouie sous nos pieds. À ce jour, seuls 4 % du potentiel archéologique du site sont connus.
Après l’ouverture, des fouilles, menées par des étudiants et des bénévoles, permettront au public de suivre en direct les découvertes et les secrets du site. En 2023, des fouilles préventives ont déjà mis à jour une zone urbaine inattendue, confirmant la richesse et l’étendue de cette ancienne cité.
Une infime partie du site est actuellement connue – photos CC4V