Les Dernières nouvelles de demain : Un samedi soir sur la terre

La fête de la musique fait toujours recette. C’est de la musique et des musiciens, des feux d’artifices et des fusées de toutes les couleurs pour des éclairs de poésie dans le ciel. C’est aussi des fanfares militaires, des obus qui explosent et des bombes qui tuent et rasent pour la satisfaction des égos de Va-en-guerre de pacotille. C’est une fin de semaine comme les autres … ou presque.

Par Fabrice Simoes

La Rêveuse en concert salle Jean-Louis barrault au théatre d’Orléans. photo AC Chapuis

La fête de la musique, au temple d’Orléans, un samedi soir sur la terre, c’est vielle à roue, musette, théorbe (mélange de luth et de guitare portugaise, fado en moins et cordes en plus) et viole de gambe. Les ateliers de La Rêveuse profite de la nocturne pour sortir leurs instruments anciens. La musique baroque c’est leur crédo. Un bout de musique des XVIIe et XVIIIe siècles en ouverture, ça peut pas gêner. Des missiles et des drones viennent de frapper à Bila Tserkva, une agglomération située au sud de Kiev. Un miracle : un seul civil est mort.
Un samedi soir sur la terre, devant le château de Chambord, ils sont trente mille à taper du pied et se trémousser au son des Black Eyed peas. Un feu d’artifice illumine le vieux château de François 1er. Les fusées traversent le ciel étoilée et explosent … C’est le ciel de Tel Aviv. Le dôme de fer n’a pas tout arrêté. C’est le ciel de Téhéran. La parole de l’ayatollah Ali Khamenei n’a rien arrêté. Artificiers, artilleurs, bombardiers, même combat. La différence c’est simplement le nombre de morts ! Les leaders politiques montent sur leurs ergots de petits coqs. Les leaders religieux montent en haut des minarets. D’un côté comme de l’autre, ça gueule et ça braille mais ça chante pas,. Non ça chante pas.
Un lundi soir sur la terre, Pandi panda Donald Trump, malgré les efforts du représentant de la Georgie, Buddy Carter, qui portent en louanges ce merveilleux président qui possède «  à la fois courage et clarté, offrant au monde un rare aperçu d’espoir », voit s’éloigner son Graal de prix Nobel de la Paix. A trop vouloir chevaucher la moindre bombe GBU 57, à la manière déconnectée d’un docteur Folamour bien réel cette fois, la méthode du Si vis pacem, para bellum* ce n’est pas ce qui se fait de mieux pour convaincre un jury. A trop écouter Born in USA, il a pourtant longtemps cru que Bruce Springsteen l’avait écrite pour lui. Il lui suffisait d’aller au Lincoln Mémorial, à Washington DC, la semaine dernière pour réaliser que , comme le général Tapioca, Caramba encore raté. Joan Baez, et pas vraiment son électorat, comme Forest gump et accessoirement comme Martin Luther King, et The Boss étaient réunis pour « Voices for America ». La veille elle n’avait pas fait de rêve l’égérie anti-guerre du Vietnam. Elle a juste murmuré, mais Bowie l’a certainement entendu sur la planète Mars : « Je dois être là. L’Amérique est en train de devenir un pays terrible, mais votre voix nous donne encore de l’espoir. Le Boss a une reine rebelle à ses côtés ce soir. » Un discours peu audible, et probablement incompréhensible, pour un président dont le vocabulaire est aussi évolué que celui du Capitaine Crochet version Spielberg. Même « en bonne et due forme », cette sublime rencontre-là c’est déroulée un vendredi sur la terre, pas un samedi soir !
Un week-end sur la terre, à Clisson, les adorateurs du diable étaient réunis pour un gros week-end de Hellfest. C’était pour de rire, pour écouter de la musique bien fort dans les oreilles, du son bien lourd et bien gras. Bruno Retailleau a été très déçu parce que, comme d’habitude, c’était un festival pour s’amuser, pas pour manger les petits enfants. Bientôt, à Paray-le-Monial, se déroulera la 4e édition du « Jésus Festival », pour « trois jours exceptionnels de fête et de louange avec 20 groupes de musique chrétienne… ». Pourvu que personne n’ait prévu de mise en croix, ou alors à cause du trop plein de bières d’abbaye.
Un samedi soir, dans l’hexagone, au pied d’un immeuble de banlieue, juste avant le trop plein de picole et la douzième binouze, (modération ne sait décidément plus se tenir) on met le feu avec NTM (les vieux) ou JUL(les jeunes) à fond la caisse dans les haut-parleurs de la BM customisée. Pas de miracle. Dans le district de Chevtchenkivsko on décompte sept morts, civils, dans un immeuble incendié d’un quartier de Kiev.
Si seulement on avait écouté Francis Cabrel pour en rester à «  une histoire d’enfant, une histoire ordinaire » parce que finalement « On est tout simplement, simplement, un samedi soir sur la terre... »

*Si tu veux la paix, prépare la guerre

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Photo de une: Swing Guitar – Musique jazz Manouche cl Marie Line Bonneau (archives Magcentre)

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