Cela fait huit ans que le son électro fait vibrer les vieilles pierres du XVIe siècle du château de La Ferté-Saint-Aubin. Un mix temporel qui rameute les fêtards de la région Centre Val de Loire et bien au-delà.
Un écrin historique au service de la musique électro. Photo Guettapen
Par Olivier Joriot.
C’est en 2017 que l’aventure commence pour le Cocorico et dès la première édition, ce sont 10 000 personnes qui répondent au chant du coq et du DJ Offenbach. Depuis, le festival n’a cessé de grandir, avec l’appui sans faille de la ville de La Ferté Saint Aubin et de ses services techniques. En huit ans la logistique, notamment au niveau des voies d’accès, s’est fluidifiée, et le festival est arrivé aujourd’hui à un rythme de croisière. Les commerçants et la collectivité profitent des retombées économiques de l’évènement. « On fait parler de La Ferté-Saint-Aubin au-delà du Loiret avec des festivaliers qui viennent de la France entière et de certains pays européens. Certains Fertésiens qui percevaient d’un mauvais œil l’arrivée de cohortes de festivaliers voient maintenant leurs petits-enfants revenir au pays, chez leurs grands-parents, pour participer à cette manifestation. Cocorico peut se targuer de pouvoir proposer, en un seul évènement, le patrimoine, la musique et la pyrotechnie sur un territoire éloigné des villes », précise Lancelot Guyot, l’un des trois co-fondateurs du festival.
Des coûts artistiques en hausse
La programmation se veut la plus large possible car la musique électro propose une multitude de courants. Mais les cachets artistiques ont explosé (entre 100 et 150 000 euros pour les artistes les plus connus) et l’équipe du Cocorico doit travailler avec des têtes d’affiche qui rentrent dans l’enveloppe budgétaire. Il faut donc trouver un juste milieu pour ne pas devoir proposer des billets à des prix prohibitifs, d’autant plus que le site n’est pas extensible et se limite à 8 000 spectateurs par jour. Avec 1 300 000 euros de budget, et même si le Cocorico reçoit une aide par le dispositif PACTE, l’équilibre du festival repose principalement sur la vente des places et la bonne centaine de partenaires qui soutient l’évènement.
Un dispositif huilé revendiqué éco-responsable
Avec deux scènes (scène rivière et scène château), le festival permet d’offrir, sur deux sites différents, deux styles de musique radicalement différents afin de contenter le plus grand nombre de festivaliers. Cette seconde scène permet de faire découvrir des talents émergents, mais aussi des DJ féminins ou des talents locaux comme DJ Cast qui assureront les ouvertures du festival.
L’ancrage local est très important. Les différents partenaires publics, privés ou prestataires sont de la région. « Privilégier les acteurs locaux est au cœur de notre action depuis le début. 97 % des prestataires se trouvent dans un rayon de 50 km », avance Lancelot Guyot. D’autre part, l’évènementiel n’a pas la réputation d’avoir un impact écologique positif. « C’est notre responsabilité de répondre à cette problématique. Par exemple l’ensemble des contenants plastiques du festival a été pour la première fois (l’année dernière) totalement recyclé et pas incinéré », détaille Lancelot Guyot.
Le festival se déploie au bord du Cosson. Photo Flex Réalisation
Le festival a également travaillé avec la région Centre-Val de Loire pour mettre à disposition des navettes (par le rail ou la route), déjà utilisées par 11% des festivaliers, soit environ 2 500 personnes. Enfin, le camping est mis exceptionnellement à disposition des festivaliers pour éviter de reprendre la route.
Beaucoup de nouveautés
Les organisateurs souhaitent créer des ponts entre musique et cinéma et ont finalisé un partenariat avec le cinéma de La Ferté-Saint-Aubin. Cela offre, par exemple, la possibilité de projeter des films sur l’histoire de la musique électro, avec notamment le film sur la vie et l’œuvre de Laurent Garnier (parce qu’il le vaut bien).
Au niveau du son, le partenaire technique du festival a investi dans un système son très abouti, digne des plus grands festivals mondiaux permettant une qualité sonore et une immersion optimale du spectateur. La scénographie, à laquelle s’ajouteront des shows pyrotechniques, sera, comme chaque année, renouvelée et inédite. Un espace végétarien verra le jour au bord du Cosson, proposant des produits fertésiens gourmands ainsi qu’un espace « jardin secret » dédié au bien-être. On pourra s’y faire maquiller, masser, tatouer, coiffer, raser ou bien encore s’initier au yoga. La totale !
Et la prog’ alors ?
Côté programmation, on est gâté. La liste des artistes est pléthorique et couvre les différents styles de la musique électro. « On est content cette année d’avoir Kungs qui a failli être notre tête d’affiche en 2020 (Covid oblige) et après qui on courait. Il y a aussi Polo&Pan, un binôme emblématique de la scène électro française et internationale », se réjouit Lancelot Guyot.
On peut ajouter Bon Entendeur à la liste des têtes d’affiche, un collectif électro chill qui a su fusionner l’électro aux inspirations disco-funk, et patrimoine sonore français. Irène Drésel (techno), qui a sorti il y a peu son troisième album « Rose fluo » sera de la fête ainsi que la valeur montante chez les DJ, Nathalie Duchene. À noter la présence du natif d’Orléans Mack Swell, lauréat du tremplin du Set Electro d’Orléans en 2017 et qui a fait ses débuts au Gardel’s sous le nom de Face A Face B.
Pour connaître le reste des réjouissances sonores et dansantes du festival, mieux vaut se connecter au site du Cocorico ci-dessous. Avec plus de 200 bénévoles de 18 à 72 ans qui œuvrent pendant trois jours, le Cocorico Electro démontre qu’une petite commune peut être attractive et se tailler une solide réputation parmi les festivals du genre.
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