Ouvert en juin à Saint-Jean-de-la-Ruelle, le garage solidaire Solidarauto est unique dans le Loiret. Destiné à un public aux revenus très modestes, il s’appuie sur les dons et le bénévolat pour remplir à bien sa mission.
Après celui de Joué-lès-Tours, un second Solidarauto a ouvert en région Centre-Val de la Loire. Photo Magcentre
Par Jean-Luc Bouland.
« Nous sommes un vrai garage, pas une association d’insertion. Tous nos salariés sont qualifiés, tant le chef d’atelier que la secrétaire, actuellement en poste à Saint-Jean-de-la-Ruelle, et les 18 salariés de la structure de Joué-lès-Tours », explique Guillaume Florenson, le directeur de ces deux structures Solidarauto. Sa mission est de fournir à un coût moindre des véhicules aux personnes à faible revenu. « Il est difficile de trouver un travail sans avoir de véhicule, et difficile d’acquérir un véhicule quand on n’a pas de travail ». Ces services à tarif solidaire s’adressent aux personnes disposant d’un quotient familial inférieur à 950 € ou d’une fiche de prescription remplie par un acteur social et à tarif normal pour les personnes non éligibles.
« Ce sont les dons de véhicules et l’action des bénévoles qui assurent la réduction des coûts de fonctionnement. Toute personne ou structure qui donnent un véhicule obtient un rescrit qui permet une réduction d’impôts, comme pour don à une association ». Pour l’ouverture, début juin, Solidarauto a reçu 7 véhicules en don de la ville de Saint-Jean de la Ruelle. « Selon une démarche écologique et solidaire, les véhicules offerts par la commune seront révisés et remis en état avant d’être proposés à la vente à des tarifs réduits. Pour les voitures et utilitaires non réparables, les pièces détachées seront réutilisées pour entretenir d’autres véhicules », explique Fabien Rivière Da Silva, le maire de la commune. « Et nous avons aussi reçu une aide importante en matériel du groupe Bernier qui est actuellement en restructuration sur la métropole » précise Guillaume Florenson. Les professionnels de l’automobile ont compris que Solidarauto n’était pas leur concurrent, mais au contraire une structure complémentaire sur le marché des mobilités.
L’atelier du garage Solidarauto 45. Photo Magcentre
Une action caritative avérée
Créée en 2010 en Maine-et-Loire par le Secours catholique, Solidarauto s’est ensuite installé en Isère, Seine-Maritime, Puy-de-Dôme, avant d’arriver en Indre-et-Loire en 2018, où elle compte aujourd’hui une trentaine de bénévoles aux côtés des 18 salariés, et assure par an entre 400 et 500 véhicules. À Saint-Jean-de-la-Ruelle, les bénévoles sont environ une dizaine pour deux salariés sur le site, en dehors des cadres qui se partagent entre les deux départements. Pour le moment, l’équipe en place n’assure que la reprise et la mise aux normes des véhicules avant la vente. Elle ne proposera un service réparation qu’à partir de septembre.
« Tous nos salariés sont des professionnels qualifiés, opérant essentiellement à l’atelier ou à l’administration. Les bénévoles, pour leur part, se répartissent en trois catégories, ceux qui assurent la logistique, telle la récupération ou la livraison des véhicules, ceux qui aident à certaines charges annexes dans l’atelier, et ceux qui siègent dans l’administration de l’association ». Dans le Loiret, cette structure a été financée à hauteur de presque 500.000 euros entre acteurs du privé et du public (Département du Loiret, Métropole d’Orléans, Région Centre-Val de Loire, etc.).
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