En séminaire pour deux jours à Blois, les Conseils Économiques, Sociaux et Environnementaux régionaux (CESER) de métropole et ultramarins veulent tracer des chemins d’avenir dans un contexte de remise en cause de leur utilité.
Le maire de Blois, Marc Gricourt, a accueilli les représentants des 21 Ceser français au château de Blois. Crédit photo Jean-Luc Vezon.
Par Jean-Luc Vezon.
Les membres des 23 CESER de France ont poussé « un ouf » de soulagement quand, le 10 avril dernier, l’Assemblée nationale a rétabli les CESER qui avaient été supprimés en commission spéciale quelques jours plus tôt. Mais à l’heure de la crise des finances publiques, la menace n’est pas écartée et pourrait ressurgir.
C’est la crainte de Pierre Allorant, président du CESER Centre Val de Loire, au moment même où une autre instance de la démocratie participative, le CODEV(1), est remise en cause par le Sénat. « C’est une grave erreur de s’attaquer aux instances de concertation et de dialogue issues de la société civile en les rendant facultatives. La crise de confiance dans notre démocratie, la défiance envers le politique et les institutions en sortiraient-ils gagnants ? Je ne crois pas. Ce serait donner raison aux extrêmes » déclarait Pierre Allorant à Magcentre ce jeudi 3 juillet au commencement du séminaire annuel.
Le président rappelait au passage la plus-value de l’institution qu’il préside pour éclairer et évaluer les décisions politiques, mais aussi être force de proposition à l’image du rapport sur l’accès aux soins en région, présenté suite à une saisine citoyenne – prélude à la création d’une seconde faculté de médecine à Orléans – ou de celui sur la mise en œuvre des Services Express Régionaux Métropolitains (SERM) de l’Orléanais et de la Touraine.
Tracer des chemins d’avenir
Accueillis par Marc Gricourt, maire de Blois et 1er vice-président de la région, les président·e·s et directeur·e·s de 17 CESER ont donc d’abord pu mesurer le fort soutien de la collectivité régionale. « Vous jouez un rôle majeur d’accompagnement des politiques publiques. Vos analyses, vos expertises, votre diversité sont essentielles », a rassuré le premier magistrat.
À ses côtés, François Bonneau, président de Région, a salué des débats précieux pour la démocratie. « Ce n’est pas le cas dans toutes les régions. Vous enrichissez nos décisions, vous apportez de la contradiction. Supprimer les CESER serait une tragédie », s’alarme l’élu socialiste.
Président des CESER de France, le Réunionnais Dominique Vienne(2), chef d’entreprise issu du collège employeur (CPME), a lui aussi rappelé le rôle primordial de ces assemblées consultatives. « Nous contribuons à refaire société, territoire et nation. Les CESER recherchent l’intérêt commun et la conciliation d’avis divergents, pour s’éloigner des postures partisanes et proposer des solutions rationnelles aux politiques publiques régionales ».
(1) Il est obligatoire pour les intercommunalités de plus de 50 000 habitants de créer un conseil de développement.
(2) Président du CESER de la Réunion, il est le 1er ultramarin élu président des CESER de France en 2023.
Marc Gricourt, maire de Blois, Pierre Allorant, président du CESER Centre-Val de Loire, Dominique Vienne, président des CESER de France et François Bonneau, président de la région Centre le 3 juillet 2025. Crédit photo Jean-Luc Vezon.
CESER Centre-Val de Loire, des contributions utiles
Sous la conduite du président Pierre Allorant (université d’Orléans), pour sa deuxième année de mandat, les 100 membres du CESER Centre-Val de Loire ont engagé de nombreuses études. Touchant des domaines divers, des thématiques variées et des sujets de société majeurs, elles sont confiées aux commissions et sections ou à des groupes de travail ad hoc en lien avec les six chargés de mission.
Parmi la quinzaine d’études en cours au sein des 4 commissions de travail, citons : l’évaluation des premiers effets de la réforme de l’apprentissage en Centre-Val de Loire, la réindustrialisation et les nouvelles industries en région, le cheminement vers la réussite de Bourges 2028, capitale européenne de la culture, la levée des freins à l’enseignement supérieur, les modèles de développement pour que les nouvelles générations actives restent ou s’installent en Centre-Val de Loire ou la saisine régionale sur l’emploi culturel.
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La matière grise du Ceser au service des politiques régionales