À Orléans, le quartier de la Source est un sujet inépuisable pour qui s’y intéresse. Didier Thomas, l’un de ses habitants, en a fait le héros d’une série photographique originale exposée cet été dans le hall de l’hôpital.
Didier Thomas expose ses photos urbaines au CHU d’Orléans. Photo Magcentre
Par Jean-Luc Bouland.
« Au départ de cette série commencée en 2020, je voulais photographier les différentes architectures que l’on rencontre en suivant la ligne de tram qui remonte vers le centre d’Orléans, mais je me suis arrêté à la station de l’Indien » explique Didier Thomas. Habitant du quartier et désormais retraité, Didier Thomas prend le temps de s’adonner à sa passion commencée très jeune, à 12 ans, la photographie. Et là, au hasard des rues et des allées, entre architecture et vie des habitants, il a redécouvert tout un univers qu’il a voulu traiter à sa façon, avec un fil rouge original : la très grande majorité des 30 images présentées en noir et blanc a été réalisée en fin de journée, à 17h. Pourquoi 17h ? « Pas seulement parce que je n’aime pas me lever tôt, mais aussi pour profiter de la meilleure lumière, tous les bâtiments, à part deux, étant tournés vers l’ouest ».
Pour lui, ces lumières de fin d’après-midi sont belles. « Elles étirent les ombres et renforcent les contrastes mettant en valeur l’architecture tant des grands ensembles que celle des bâtiments publics ou des lotissements ». Didier Thomas aime l’architecture et, au fil de ses promenades, a appris à regarder autrement les habitants, même s’il reconnaît que c’est toujours difficile de les photographier, surtout avec l’intention de les exposer. Dans son esprit, ce regard porté sur la Source veut mettre en valeur les différents lieux du quartier en y ajoutant une valeur esthétique. Une recherche personnelle flagrante pour qui sait regarder ces images, douces et soignées, aux nuances de gris comme aux contrastes savamment dosés.
Le CHU exposé au CHU. Photo Magcentre
En se promenant ainsi dans le grand hall du CHU, en s’attardant sur les trois espaces qui lui sont dédiés à partir du point rose, on comprendra aussi que la passion de Didier Thomas pour la photographie n’est pas qu’un amusement du dimanche. Après avoir fréquenté quelques clubs de la région, il a franchi un cap en 2020 en suivant des formations dites « pointues », notamment à l’ESAD, et offrira quelques autres exemples de sa signature dans une exposition sur la Sologne dès ce 12 juillet à la médiathèque Maurice Genevoix. Mais là, ce sera avec le collectif APArté, créé en 2022, qui réunit des photographes d’Orléans et d’ailleurs.
« Adolescent, je voulais être photographe reporter mais à l’époque, l’école de photo la plus proche était à Paris et il fallait se loger soi-même. Mes parents n’ayant pas les moyens, j’ai dû abandonner cette idée », explique-t-il sur son site et sur celui de Corridor Eléphant. Ses récents stages lui ont ouvert le champ des possibles, comme il dit. Difficile de ne pas s’en rendre compte en regardant ses images. Et en redécouvrant ainsi le quartier de la Source d’un autre œil, avec une furieuse envie d’y aller pour l’apprécier par nous-même.
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