Près de 3.000 spectateurs ont assisté au concert gratuit du violoncelliste le 10 juillet dernier à Châteauvieux. La commune du Val de Cher n’a jamais connu une telle affluence, preuve du renouveau du classique.
Gautier Capuçon vit la musique et en parle avec une passion qu’il communique au public. Crédit photo Jean-Luc Vezon.
Par Jean-Luc Vezon.
Gautier Capuçon, concertiste violoncelliste de renommée internationale, petit frère du violoniste Renaud Capuçon, interprétant l’Hymne à l’amour par une douce soirée d’été au pied du magnifique château Renaissance posé sur un éperon à quelques encablures de Beauval, la scène peut paraître étonnante pourtant elle est bien réelle.
On doit ce projet à Christian Saux, dynamique maire de cette commune de 530 habitants et vice-président mélomane du Val de Cher Controis (1). « J’ai contacté Renaud dont je suis un grand admirateur par l’intermédiaire de la directrice du festival de la Roche-Posay », explique l’élu en souriant. Banco ! Le violoncelliste est séduit par le cadre bucolique du village et bloque une date pour sa tournée d’été intitulée Un été en France.
Il s’agit d’un ensemble de 10 concerts gratuits, du 4 au 17 juillet, durant lesquelles Gautier Capuçon se produit dans des villes et villages de France, choisissant souvent des lieux atypiques. Créé en 2000, cet évènement, soutenu en mécénat par la Société générale et la Fondation du musicien savoyard, vise à faire découvrir la musique classique au plus grand nombre tout en mettant en avant de jeunes et talentueux artistes.
Depuis son lancement, ce sont ainsi 120.000 personnes qui ont assisté à des concerts en plein air dans 51 lieux mettant la lumière sur 60 jeunes talents. Très engagé dans la promotion de la culture classique auprès des jeunes générations, notamment avec l’association Orchestre à l’École dont il est l’ambassadeur, Gautier Capuçon aime partager, expliquer et surprendre en immergeant la grande musique au cœur de notre société.
À Châteauvieux, Gautier Capuçon était entouré de la violoniste Sarah Jégou-Sageman et de la pianiste Karen Kuronuma, lauréates d’un appel à candidatures avec Stella Almondo, Yiheng Wang, Quentin Vogel, Léon Haffner, Gatien Leray, Coline Moreau et Maxime Grizard. Les deux instrumentistes ont ainsi pu donner un aperçu de leur talent en interprétant avec passion les deux premiers mouvements d’une sonate pour piano et violon de César Franck.
Deux heures de pur bonheur musical
Prenant le relais, Gautier Capuçon a ensuite livré un concert exceptionnel de virtuosité avec son complice le pianiste Samuel Parent. Avec pédagogie, humour et une grande simplicité de ton, il a fait voyager son public dans l’univers des grands compositeurs : Mendelssohn « le Mozart du 19e », Beethoven, Chostakovitch, Benjamin Britten, Paganini, Barber, sir Edward Elgar ou encore Vittorio Monti. Du folklore hongrois à l’exigeant Olivier Messiaen, honoré avec un extrait de son Quatuor pour la fin du temps, une œuvre majeure du XXe écrite lorsqu’il était en captivité à Görlitz, Gautier Capuçon maîtrise tous les registres de son art.
Après plusieurs rappels et un tonnerre d’applaudissements, le violoncelliste, qui sortira un nouvel album en novembre intitulé Gaïa, a pris congé du public avec deux immenses morceaux du répertoire musical français : la Bohème de Charles Aznavour et l’Hymne à l’amour d’Edith Piaf. Un moment inoubliable pour des spectateurs conquis par un homme qui sait rendre toujours plus accessible la musique classique.
(1) Sous l’impulsion de son président Jacques Paoletti, la communauté de communes fait de l’accès à la culture pour tous l’une de ses ambitions.
Châteauvieux, magnifique village de la vallée du Cher, a accueilli ce concert exceptionnel grâce à son maire Christian Saux, le soutien de la communauté de communes du Val de Cher Controis et la mobilisation d’une cinquantaine de bénévoles du tissu associatif local. Crédit photo Jean-Luc Vezon
À lire aussi :
Ils dynamisent la musique à Orléans # 19 : Serge Ceccaldi