Darc, le stage-festival de Châteauroux, pour une soirée joyeuse au quartier Saint Denis

Le stage-festival de Châteauroux, ce sont 600 danseurs venus de France et d’ailleurs, huit soirées de concerts géants, huit fêtes au village dans toute l’Indre, mais aussi une fin d’après-midi dans un quartier. Ziako en sera le magicien. Rencontre.

Par Pierre Belsoeur.

« Ziako, c’était l’évidence pour ce concert à Saint-Denis. C’est un artiste généreux, humaniste, saltimbanque au bon sens du terme. Un compagnon de route de Darc, sur la grande scène, dans les villages, ce sera la neuvième soirée Darc au quartier, la première à Saint-Denis. » Eric Bellet, le directeur du festival Darc qui démarre sa cinquantième édition, le 10 août à Châteauroux, tient particulièrement à ce partenariat avec l’OPAC. « Notre rôle, c’est aussi d’apporter la culture dans les quartiers, au cours des neuf éditions de Darc au quartier, combien ai-je rencontré de spectateurs qui ne venaient pas aux concerts, souvent gratuits de la place Voltaire, estimant que ce n’était pas pour eux. » Si ces fins d’après-midi peuvent inciter quelques locataires HLM à sortir de leur quartier, Darc aura rempli sa mission.

Apporter de la joie à Saint-Denis

Le choix du quartier Saint-Denis n’est pas anodin, d’abord parce que Darc n’y était jamais venu. Et puis un fait divers tragique, une dispute mortelle entre jeunes, s’y est produite voici plus d’un an. Il ne s’agit donc pas de commémorer un drame, le nécessaire a été fait sous d’autres formes, mais de faire entrer la joie au cœur de la cité. Et effectivement, quel meilleur messager des bienfaits de la convivialité que Ziako, né dans un quartier de Châteauroux, associé à des missions d’aide internationales, en Inde notamment, qui chante le bonheur de vivre ensemble.

Son père le voyait boxeur

Étonnant parcours que celui de Ziako, fils d’un entraîneur de boxe, qui empocha un titre de champion de France scolaire. Une pratique sportive qui, à défaut d’en faire un athlète des rings, lui donna la force de supporter le travail en usine pendant une quinzaine d’années. Et puis voici dix ans, les enfants élevés et la maison payée, il a choisi de vivre à fond sa passion, la musique. Il a ramé, avec le sourire qui ne le quitte jamais (en public), et petit à petit, on lui a tendu la main, parce qu’il y avait dans sa démarche, ses mélodies, quelque chose de sincère qui méritait de l’attention, des rencontres. Jean-Claude Marchet, l’ancien patron des Bains-Douches de Lignières et du Pôle Chanson, a été l’un de ces accélérateurs de talents.

Ziako ne rêve pas d’Olympia, mais il vit de sa passion et, année après année, il n’est plus un intermittent du spectacle à la charge de la société. « D’avril à octobre le calendrier est de plus en plus chargé, janvier-février c’est plus calme. » Mais dans la vie d’un chanteur qui n’a pas une grosse structure derrière lui, il faut repérer les lieux susceptibles d’être intéressés par ses spectacles à un, deux, trois ou quatre musiciens, démarcher, relancer. C’est comme cela que l’on construit un réseau. « J’ai désormais des endroits où je passe régulièrement : Port Blanc, ou Quintin, un festival exceptionnel de chanteurs de rue où je retourne cet automne ». Mais pour être réinvité, rien de tel que la sortie d’un nouvel album. « Le 7ème continent, mon deuxième, est sorti en 2020 après le voyage en Inde. Le prochain arrivera en fin d’année… mais j’aimerais que ce soit un vinyle. »

Prévoyez chaises et pliants

Pour Ziako, comme pour Eric Bellet ou Pascal Longein le directeur de l’office public de l’habitat de l’Indre (OPAC 36), ce rendez-vous du 20 août, entre le dernier concert de la Place Voltaire et le spectacle final des stagiaires, est un rendez-vous particulier. Il s’agit d’offrir un vrai concert, avec une sono et des jeux de lumière professionnels, Ziako sera entouré de ses trois musiciens pour cette date, mais ce sera aux gens de s’approprier l’espace. Pas de chaises alignées devant la scène. L’espace est vide et on s’installe sur la pelouse, ou bien on apporte ses chaises et ses pliants. « Et au fur et à mesure les rangs du public s’épaississent », apprécie Pascal Longein.

Ziako avait une autre raison de participer à cette soirée, il était dans l’équipe du « Combat des régions », le jeu gastronomique de M6 qui opposa le Berry à l’Yonne en 2022, aux côtés de Christophe Marchais. Le restaurateur est le père du jeune homme qui a perdu la vie à Saint-Denis.

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