À l’occasion du 25e anniversaire de l’association orléanaise Couleur Vinaigre, le collectif invite à découvrir un ensemble d’œuvres créées par vingt artistes, présentées au Campo Santo. L’exposition « Hybridation » manifeste une préoccupation environnementale de manière personnelle et poétique.
Sandrine Torterat et Daniel Caspar. Photo JDB
Par Jean-Dominique Burtin.
Parallèlement aux œuvres exposées,
Couleur Vinaigre présente une exposition rétrospective, reflet d’une belle aventure, composée de textes, d’articles de presse et de photographies. Pour la belle histoire, l’association Couleur Vinaigre a été fondée en 2000 par Catherine Auglans (art thérapeute), Philippe Legrand (psychologue),
Dominique Garros et
Daniel Caspar (artistes). L’idée première était de fonder un espace de rencontres et de création artistique, accessible aux personnes en difficulté psychique, appelées « passants » explique l’association. Grâce à une collaboration active et au soutien du
Centre Hospitalier Daumezon, l’association a investi un lieu au 69, rue du Colombier, à Orléans, où divers artistes animèrent divers ateliers. Au fil des ans, l’association longtemps présidée par Daniel Caspar, s’est affirmée comme un collectif d’artistes sans cesse innovant.
En cœur de ville, un atelier de création géant
Ces vingt-cinq dernières années, Couleur Vinaigre a exposé à Orléans et dans le Loiret : au Parc Pasteur et en la collégiale Saint-Pierre-le-Puellier d’Orléans ; dans les églises Saint-Etienne de Beaugency, Saint-Germain de Sully-sur-Loire, Saint-Etienne de Jargeau ainsi qu’à Notre-Dame-de-Cléry et à La Monnaye de Meung-sur-Loire. Depuis 2003, au Campo Santo, différents rendez-vous feront date. Entre autres : Socles en stock, Duos Duels, Élévation Chute, Passages Transparences, Miroir mon beau miroir, Danse avec le vent, Jeanne et Zane d’Amazonie, Art au cube…
Sur un cartel accompagnant les portraits de créateurs ayant exposé, le collectif souligne chaleureusement : « Enfin des têtes souriantes bien souvent, exprimant ce plaisir de créer ensemble. Certains n’ont pu participer qu’une ou deux fois, d’autres sont venus, revenus. Émouvante fidélité. Chaque été depuis vingt-cinq ans, nous avons déployé au cœur d’Orléans un art vivant, nous sommes sortis de nos ateliers et en avons inventé un géant : celui du Campo Santo redevenu à ce moment lieu sacré. »
« Notre monde devient de plus en plus hybride »
Ce vendredi 25 juillet, à l’occasion de l’exposition Hybridation, dont le vernissage s’est déroulé en présence de madame Régine Bréant, deuxième maire adjointe en charge de l’éducation, des connaissances, de la réussite éducative et des actions éducatives, Sandrine Torterat, présidente de l’association Couleur Vinaigre explicite en substance le titre de la nouvelle exposition : « Notre monde devient de plus en plus hybride, notre société et la nature elle-même sont dans l’hybridation et les artistes ont un langage qui permet de mettre en forme cette dernière. »
« Explosion florale », de Monique Attard. Photo JDB
En écho à ces propos, voici les mots de
Monique Attard qui expose « Explosion florale » : «
Explosion florale est une hybridation symbolique entre le monde végétal et le monde industriel, un dialogue entre le jardinier qui cultive la nature et l’artiste qui transforme cette nature en un objet esthétique et conceptuel ».
Daniel Caspar, flamme de Couleur Vinaigre
Daniel Caspar, fondateur de Couleur Vinaigre, peintre, enseignant et auteur, apportait, juste avant le vernissage, la dernière touche à son œuvre intitulée Hybridation :
« Il y a quatre planches verticales fortes. Des pierres lourdes armées de silex aux formes coupantes, fantasmagoriques. Il leur faut un lit, il est de fer et de béton, deux tasseaux vissés à mi-hauteur pour les recevoir. Je suis sidéré par la puissance de leur juxtaposition. Que peut-il naître de cette rencontre ? L’idée que ces pierres pourraient se désagréger jusqu’à devenir sable met les silex dans une colère noire : mille étincelles mettent les tiges de métal en fusion. Y aura-t-il vitrification ? Des verres de couleur vont-ils naître de cette rencontre ? »
Avis aux amateurs, la réponse à cette ultime question réside dans le regard que portera chacun, au Campo Santo, sur cette nouvelle intervention d’un bel artiste.
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