Savonnier installé à Mareau-aux-Près, près d’Orléans, Cyrille Lejemble développe depuis cinq ans une gamme de savons cosmétiques et ménagers à base d’huiles végétales et d’huiles essentielles bio. Dernier en date : le « Hilairois », un savon à la pulpe de cerise, hommage à Saint-Hilaire-Saint-Mesmin, la capitale loirétaine du fruit rouge. Rencontre.
Installé dans son laboratoire à Mareau-aux-Près dans le Loiret, Cyrille Lejemble a lancé il y a 5 ans La Savonnerie des Muids, savonnerie à base d’huiles végétales et d’huiles essentielles bio. Photo EB
Par Estelle Boutheloup.
Au départ, une histoire personnelle. Celle d’un enfant atteint depuis la naissance d’eczéma aigu. « Mon fils en avait sur tout le corps et les crèmes n’y faisaient rien ou alors l’effet était immédiat mais pas sur le long terme », explique Cyrille Lejemble. Ennuyé, le jeune papa va alors se plonger dans les livres et s’intéresser de près à l’univers de la saponification et du savon, jusqu’à en créer un pour son fils en 2014 : « Et en 15 jours, plus rien ! » Pour cela, il utilise des huiles nobles très chères comme l’argan, l’avocat ou encore la nigelle « de telle sorte à obtenir un savon très doux, le plus surgras possible. » Une vraie révélation pour cet ancien massicotier en imprimerie, mais qui finalement va le rapprocher de sa formation et de son parcours initial : la pépinière, le maraîchage, l’horticulture et les espaces verts.
En autodidacte, Cyrille Lejemble se met ainsi à fabriquer ses propres savons et produits ménagers pour son usage personnel. Et sur cette lancée, s’il allait plus loin ? En 2019, il fait une formation pour asseoir ses acquis et faire le plein de nouvelles connaissances sur cet « antibactérien dont la recette (huile d’olive, graisse animale et cendre) remonte à plus de 40 000 ans. » Dès lors, il se jette à l’eau, et un an après crée « La Savonnerie des Muids » à Mareau-aux-Près, au sud-ouest d’Orléans.
Hommage à la capitale de la cerise
« Il existe bien des boissons et du chocolat à la cerise, alors pourquoi pas du savon ! » Fort de cette réflexion, Cyrille Lejemble repart à son labo et crée un nouveau savon à la pulpe de cerise, Le Hilairois, en hommage à la capitale de la cerise, Saint-Hilaire-Saint-Mesmin. Et pour s’approvisionner en matière première, il n’y a pas plus court en circuit local ! « Je récupère les cerises auprès de la Confrérie gourmande des Mangeux de Cerises. Et une fois dénoyautées, je mixe finement la pulpe et la peau des cerises – 3 kg de pulpe pour environ 100 savons – avant d’entamer le process de saponification. » Fabrication de la pâte, séchage pendant 24 heures dans un moule, puis démoulage, coupage des pains et mise au repos durant 21 jours pour une cure de séchage. Quant à l’effet ? « Avant tout hydratant et antioxydant pour le visage, le corps et les cheveux. »
Aujourd’hui avec une gamme de 6 savons cosmétiques (de 6€ à 7,50 € et 8€ pour les shampoings), 10 savons ménagers, lessives et paillettes, Cyrille entend développer sa savonnerie en apportant une nouvelle dimension à son activité et se démarquer des autres savonniers. Aussi cette année, il a fait l’acquisition d’un terrain sur Saint-Hilaire-Saint-Mesmin. « 5 000 m² pour cultiver mes propres plantes pour la fabrication de mes macérats huileux, hydrolats et huiles essentielles. L’idée est de maîtriser ainsi mes propres matières premières. » Une nouvelle étape pour une nouvelle ambition : « Que mes produits soient référencés en grandes surfaces. Je suis adhérent à l’Association des Nouveaux Savonniers, ce qui signifie que mes savons sont élaborés à froid avec un gage de grande qualité des matières premières, sans pétrochimie ni bondillons, ces granulés de savon à base d’huile de palme. » Un nouveau produit local et éco-responsable à faire rentrer d’urgence dans vos cuisines et salles de bain.
Rubrique parrainée par CODIFRANCE.
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