Loin du surtourisme et des sentiers battus, un village de l’Indre situé entre Loches et Châteauroux offre des trésors et surprises diverses à qui aime la découverte et la flânerie.

En route vers le donjon, par “la chemise” sur le tracé de la “courtine”. Photo AC Chapuis
Par Anne-Cécile Chapuis.
Tout est fait pour accueillir le visiteur : un office du tourisme, un parcours balisé dans les vieilles rues, un donjon du XIIe siècle aménagé pour y grimper et accéder au panorama, une rivière propice à la pêche ou à la balade… Mais de touristes, point !
Le village est calme, presque désert, surtout à l’heure du déjeuner où l’on peut néanmoins trouver une terrasse pour la pause gourmande. Et ce n’est pas pour déplaire aux chanceux qui ont su s’aventurer aux confins de la Touraine et du Berry.
Une histoire riche et dense
On trouve mention de Châtillon dès le Xe siècle, et c’est au XIIe que Henri II Plantagenêt fait ériger le donjon et les murailles dont il persiste de beaux restes. Le château fait ensuite l’objet de tractations entre les souverains lors des conflits et alliances diverses, servant successivement de prison, de domaine royal puis vendu en parcelles pour résidence privée. À la période contemporaine, il devient château d’eau, puis salle de spectacle ou lieu d’accueil pour les réfugiés espagnols. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le village est un haut lieu de la Résistance.

Du haut du donjon, à 30 mètres de hauteur, un panorama à découvrir. Photo AC Chapuis
Un village médiéval
De nombreuses maisons anciennes sont conservées dans ce village médiéval qui a gardé un plan circulaire qui emmène de l’église au donjon. Malheureusement peu entretenues pour certaines, elles offrent cependant des détails architecturaux qu’il fait bon découvrir au détour d’un virage ou d’un portail entrouvert.

L’église romane Saint Austrégésile. Photo AC Chapuis
Une église impressionnante
Le clou de la visite est sans hésiter la collégiale Notre-Dame dédiée à Saint Austrégésile. Édifiée sur plus de 100 ans, du XIe au début du XIIIe, elle couvre ainsi toute l’évolution de l’art roman, du chevet à la façade occidentale. En extérieur ou intérieur, elle contient une profusion de modillons ou chapiteaux sculptés qui méritent qu’on lève la tête et que l’on s’y attarde. Tout l’art et l’humour des sculpteurs anonymes du Moyen Âge s’y étale comme un véritable livre d’images.

Un des nombreux chapiteaux de l’église de Châtillon-sur-Indre. Photo AC Chapuis
Après une pause fleurie au bord de l’Indre, entre bignonias et fleurs de la passion, au fil des jardins potagers et cliquetis de la rivière poissonneuse, le détour peut conduire vers Loches ou Valençay, où l’on retrouve le grand public et l’animation touristique.
Châtillon-sur-Indre – ses vestiges, sa tranquillité, ses panoramas – laisse en tout cas de beaux souvenirs à partager sans modération !
Pour en savoir plus : www.berry-touraine-valdeloire.com
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