Nouveau préfet de Loir-et-Cher, Joseph Zimet s’est présenté à la presse locale ce lundi 25 août. Dans un exercice de style qu’il maîtrise évidemment à la perfection, l’ancien directeur de la communication de l’Élysée entend d’abord écouter les acteurs locaux.
Joseph Zimet possède une expérience interministérielle importante. Crédit SDCI 41.
Par Jean-Luc Vezon.
« Dans trois mois, je vous livrerai mon diagnostic, ce que nous appelons le rapport d’étonnement dans l’administration préfectorale. Il s’agira de ma feuille de route. Le temps d’un préfet est court (deux ans pour mes prédécesseurs), il faut donc définir des priorités tout en s’inscrivant dans la continuité », a précisé le haut fonctionnaire, entouré de Naïma Ben Ahmed, sous-préfète et directrice de cabinet, nouvellement nommée.
Habitué du Loir-et-Cher, et de Blois en particulier, où il a participé à plusieurs reprises aux Rendez-Vous de l’Histoire, Joseph Zimet s’est d’abord défini comme un historien (1), qui fut notamment en charge de l’organisation des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale en tant que directeur général (2011-2019).
Spécialiste de la Résistance et de la France libre, il a aussi révélé avoir connu l’ancien maire de Blois, Pierre Sudreau, alors président de la fondation de la Résistance, notamment lors d’un long déjeuner. Dans cet exercice convenu, on retiendra la volonté de Joseph Zimet, dont c’est la deuxième nomination en tant que préfet (après la Haute-Marne entre 2020 et 2022), de s’appuyer sur les services déconcentrés du département et de la région.
« J’entends travailler étroitement avec la préfète de région. Les directions régionales sont des leviers d’action importants pour accompagner les projets », a insisté le représentant de l’État, qui s’appuiera également sur sa forte expérience interministérielle et compte bien, malgré les élections qui s’annoncent (municipales en 2026 et présidentielles en 2027), « continuer à faire avancer » les différents dossiers.
Une rentrée agitée
En attendant, Joseph Zimet, qui vient d’achever sa mission à la tête de la cellule de crise sur l’accueil des réfugiés ukrainiens, va prendre son bâton de pèlerin pour rencontrer les acteurs judiciaires et de la sécurité, les responsables socio-économiques, et bien sûr les élus. Un déjeuner avec le député MoDem Marc Fesneau, puis un dîner avec le maire de Blois, Marc Gricourt, sont ainsi prévus.
Avec ce dernier, la question des effectifs de police du commissariat de Blois sera sans nul doute au menu. On sait qu’une polémique oppose ce dernier au ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Ce qui est certain, c’est que Joseph Zimet s’attend à une rentrée agitée, avec d’une part les actions des agriculteurs mécontents de la censure de la Loi Duplomb et, d’autre part, la journée de mobilisation du 10 septembre.
Le futur séminaire des préfets, qui se tiendra les 3 et 4 septembre prochains à Beauvau, devrait d’ailleurs aborder cette rentrée sociale redoutée par le gouvernement.
Père de trois filles (dont une avec l’ancienne secrétaire d’État Rama Yade, aujourd’hui en poste aux États-Unis, où elle travaille pour le think tank Atlantic Council spécialisé dans les relations internationales), Joseph Zimet s’installera avec sa conjointe dans la résidence préfectorale. Celui qui se qualifie d’ « homme de terrain » – comme tous ses homologues – entend enfin jouer la transparence et établir des relations de confiance et de pédagogie avec les médias.
(1) Il prépare d’ailleurs une thèse de doctorat sur Jacques Bingen, compagnon de la Libération.
Joseph Zimet, nouveau préfet de Loir-et-Cher (avec sa directrice de cabinet Naïma Ben Ahmed) a pris ses fonctions le 25 août 2025. Crédit photo Jean-Luc Vezon.
Plus d’infos autrement :
Xavier Pelletier, encore « un préfet de terrain » pour le Loir-et-Cher