C’est la quatrième année que le festival La Connexion déploie sa programmation au cœur de Blois, dans les jardins de l’évêché. Ce jeune festival post-Covid, initié à la base par des étudiants et destiné à reconnecter les artistes et le public, est désireux de s’ancrer durablement sur son territoire.
Un moment de partage au festival La Connexion (créd. Louis Lesaulnier)
Par Olivier Joriot.
Le festival La Connexion vise à éveiller la curiosité des festivaliers en pariant sur des artistes émergents qui sont dans leur première tournée ou qui sortent leur premier EP. Avoir une proposition éclectique autour d’artistes qui seront peut-être les têtes d’affiche de demain est une des lignes directrices des organisateurs dont Valentin Calori fait partie. « On a pu constater que pas mal d’artistes qui étaient venus à la Connexion ont eu un parcours assez riche par la suite. Je pense par exemple à Théodora qui a explosé cette année. En même temps qu’une diversité musicale affichée, nous recherchons à avoir une parité femmes/hommes assumée dans notre programmation. »
La Connexion, c’est une équipe permanente d’une douzaine de personnes pour faire les choix artistiques mais aussi une cinquantaine de bénévoles pour le montage, les deux soirées du festival et le démontage. « On travaille avec le Chato’ Do (salle de musiques actuelles de Blois) qui nous apporte un soutien logistique précieux et des échanges fructueux. Après nous avoir donné une carte blanche au Hangar l’année dernière, c’est nous qui les invitons sur le festival en programmant Jako, une artiste blésoise qu’ils soutiennent », ajoute Valentin Calori.
Un public plutôt régional
En accueillant entre 1 000 et 1 200 festivaliers sur les deux jours, La Connexion ambitionne, en trouvant des financements pérennes, de se professionnaliser avec des salariés, tout en continuant à développer des actions sur le territoire blésois et à construire des liens solides avec les acteurs locaux (municipalité, SMAC, Scène Nationale).
Comme le souligne Valentin Calori, « le festival attire des gens comme nous, plutôt jeunes adultes ou étudiants. On a un bon « mix » avec des personnes plus âgées, curieuses, qui viennent rejoindre les aficionados du festival. On a vocation à rester sur une petite jauge raisonnable (700 personnes par jour) car j’ai tendance à penser que c’est plus éco-responsable et que l’on profite mieux du moment. »
L’écrin du jardin de l’évêché pour le festival blésois. (créd.Louis Lesaulnier)
Des nouveautés et de fortes convictions
Ce sera la première année où le festival proposera deux scènes dont une à 360° sur laquelle joueront Attention le tapis prend feu (pop-electro) et Ronnie, une artiste grenobloise à la pop folk apaisante. Il y aura aussi un petit village qui regroupe toujours plus de créateurs/trices, d’associations et d’artisans locaux. En plus d’être un festival ancré localement, La Connexion se veut également éco-responsable et inclusif comme le souligne le jeune organisateur.
« C’est dans l’ADN, la sensibilité de l’équipe. On essaie de travailler en circuit le plus court possible, de proposer une restauration bio, végé locale, d’être attentifs à la gestion des déchets, aux mobilités (accueil vélo sécurisé, covoiturage et billets de train à prix réduit, Yeps pour les jeunes). On tente de privilégier la mutualisation du matériel pour les artistes. On a aussi une logique de système D et de réemploi d’une année sur l’autre (bannières, signalétique) jusqu’au merch’, basé sur la seconde main. On propose aux gens d’apporter leur t-shirt vintage et de le faire sérigraphier sur place. Sinon, on fournit un t-shirt qu’on a acheté en friperie ».
Et la prog’ alors ?
Côté programmation, Valentin ne cache pas sa joie d’avoir le groupe parisien Kids Return en tête d’affiche.
« Ce sera le groupe qui a un peu plus de bouteille que les autres, qui vient de sortir son second album, qui a fait l’Olympia en mai, qui a tourné aux USA et jouera à Londres à la rentrée. C’est déjà une belle carte de visite et en plus, je crois que c’est leur premier concert en région Centre-Val de Loire. On est plutôt fiers de les avoir.
J’ai aussi des coups de cœur personnels comme En attendant Ana (indie pop influences années 1990) et No Sex Last Night, groupe vendéen délivrant un savant mélange de synth pop et de new wave industrielle et dont c’est la toute première tournée ».
Quand on ajoute à cela la techno imparable des Tourangeaux de Double Vitrage et la pop aux influences French Touch de Bellboy, le festival a mis tous les ingrédients pour attirer un public curieux, rompu aux émotions et aux expériences musicales façon montagnes russes.
La Connexion ne manque ni d’originalité ni d’atouts dans son jeu et a d’ores et déjà réussi son pari de devenir un véritable rendez-vous musical et culturel. Avec des tarifs abordables pour tous, des gratuités (pour les moins de 10 ans, pour les festivaliers accompagnant des personnes en situation de handicap), le festival blésois mérite le détour, histoire de clore en beauté les vacances d’été et d’en prendre « plein les mirettes » ! (dixit Double Vitrage)
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