Mathilde Paris fan de musique punk à l’esprit gaucho, personne ne l’avait vue venir. Et pourtant, l’ancienne députée RN se trouvait au Strange Festival de Châtillon-sur-Loire (Loiret), dans la nuit du 22 au 23 août. Venue s’éclater en couple,
dit-elle au journal La République du Centre, au rythme des punchlines et des sons rugueux du groupe Poésie Zéro réputé provoc’, la conseillère régionale Centre-Val de Loire a dû écourter sa soirée après avoir été insultée, bousculée et aspergée de bière. Selon le groupe RN-UDR, le chanteur a même multiplié «
les slogans anti-police, anti-France et anti-Rassemblement National », allant jusqu’à faire scander par le public : «
Le RN c’est de la merde ».
Sur scène, Mathilde Paris découvre un drapeau palestinien et des policiers gonflables armés de matraques. La goutte de trop pour l’élue, qui se dit encore « sous le choc », et raconte que « des festivaliers sont venus me parler à la fin et le service de sécurité m’a fait comprendre qu’il fallait que je parte. Quand je suis partie, des gens ont hurlé “casse-toi connasse“, il y a eu des doigts d’honneur et une personne qui m’a agressée physiquement a de nouveau cherché à s’en prendre à moi. » Le groupe RN-UDR ajoute que l’élue a été « traitée de sale pute, bousculée violemment » et a dû être exfiltrée. Elle a depuis déposé plainte pour agression et intimidation.
Si l’organisateur du festival, Germain Berton, reconnaît qu’un incident a bien eu lieu, il nuance cependant les faits, soutenant l’absence d’ « embrouilles » ou de « bagarres » alors que Mathilde Paris serait « repartie toute seule, avec ses amis, comme les autres spectateurs », minimisant ainsi la version de l’extrême droite.
Dans un communiqué, le groupe RN-UDR en a profité pour interpeller directement la Région Centre‑Val de Loire, qu’il accuse de financer un festival devenu, selon eux, une « tribune de haine politique et d’agressions ». Le groupe réclame désormais que le président François Bonneau « fasse toute la lumière sur le financement accordé au Strange Festival », ainsi que le retrait « sans délai » de ce soutien financier.