Le Moulin des Brasseurs, la preuve castelroussine qu’il reste un peu d’argent pour le logement social

Construire cent logements sociaux en centre-ville, c’est possible. Trouver les sous représente une prouesse qui a mobilisé l’imagination des organismes financiers pendant six ans. Vivement 2028.

Voici le bâtiment qui viendra « boucher la dent creuse » sur l’ancienne avenue de Paris – (document SCALIS)


Par Pierre Belsoeur.


C’est une friche d’un peu plus d’un hectare au cœur d’un quartier résidentiel. Autrefois il y avait une supérette et une galerie marchande qui faisaient le bonheur des habitants du quartier. Et puis la supérette est devenue supermarché… mais à Déols, à deux kilomètres de la rue de la Rochette, qui donnait son nom à l’ensemble commercial. Avant encore, au XIXe siècle existait une brasserie, celle de la famille Grillon, qui offrit plusieurs maires à Châteauroux. La brasserie, dont subsiste le bâtiment qui abritait les bureaux, en bordure de l’ancienne avenue de Paris, était installée sur le coteau de la rive gauche de l’Indre dans lequel avaient été creusées des galeries qui ne sont pas toutes explorées. Un fait historique évoqué par les différents orateurs qui se sont succédé à l’occasion de la pose de la première pierre de ce mini quartier dans le quartier. Un pari technique pour Jean-François Thellier, l’architecte angevin choisi pour imaginer cet ensemble de 101 logements.

Du locatif en collectif et individuel

Cette mosaïque d’habitats – 17 individuels, 60 intermédiaires R+1, et 24 collectifs – il a fallu d’abord la financer. Et tout le monde s’y est mis : État, Région, Département et Châteauroux Métropole (pour la garantie des emprunts souscrits auprès de la banque des territoires).

Les élus avaient réussi à se libérer pour cette pose de première pierre… juste avant la période de réserve préélectorale. Sur le terrain les choses sérieuses débuteront en 2026 – Photo Pierre Belsoeur


Scalis, organisme de logements sociaux, propriétaire du terrain depuis 2020, apporte 2,5 M€ de fonds propres, bénéficie de 2,8 M€ de subventions (dont le Fonds Friches (1) et le dispositif Action Cœur de Ville) et emprunte 13,5 M€ à la Caisse des Dépôts et consignations et à Action Logement (1) pour mener à bien ce projet de 19 M€. Un travail de dentellière pour faire cohabiter les différents organismes et dispositifs mais qui va permettre à Châteauroux, après la réhabilitation de l’ancienne usine textile des « Cent mille chemises » ou des usines Balsan, de construire des logements sans artificialisation des sols. Le nouveau quartier disposera même d’un jardin… mais pas de commerces.

Résidence inclusive pour personnes âgées

Le programme prévoit d’accueillir 250 personnes dans un cadre agréable, en particulier des ménages issus des quartiers prioritaires de la ville (on a beaucoup détruit d’immeubles, dans le quartier Saint-Jean en particulier) mais aussi des personnes âgées dans une structure originale. Dans un des bâtiments collectifs, treize logements sont réservés à des personnes âgées. Douze T2 et un T3 qui sera l’espace commun de la résidence et disposera d’une chambre d’amis permettant aux locataires qui le souhaitent d’héberger un parent de passage.

Cette « Maison KOYO » propose à ses résidents trois appartements à chaque étage et un salon commun permettant rencontres et échanges. En fait c’est la vie de la résidence qui doit générer ces échanges puisque les décisions sont prises en commun. Cela dit, lorsque la porte de l’appartement est fermée, chacun peut vivre comme s’il était resté à son domicile.

L’esprit Koyo, expliquent ses promoteurs, qui fonctionne depuis quinze ans en Belgique, vient, comme son nom l’indique un peu, du Japon, champion du monde du vieillissement (derrière Monaco !) « L’esprit Koyo c’est prendre conscience de son vieillissement (…) prendre en main cette nouvelle partie de sa vie en étant l’acteur. » Bernard Jouandin, fondateur de l’association au plan national, dont le coordinateur local sera rémunéré par une aide du Département de l’Indre, assure avoir déjà six futurs utilisateurs engagés dans la discussion du projet de vie de la future résidence du « Moulin des Brasseurs » (3)

(1) Le Fonds Friche est un dispositif du ministère de l’Environnement destiné à la réhabilitation des espaces urbanisé afin d’éviter l’artificialisation des sols.
(2) Action Logement collecte le 1% logement versé par les entreprises par rapport à la masse salariale.
(3) Un deuxième projet est en cours de réflexion en Loire-Atlantique


Plus d’infos autrement :

On vieillira bien, chez Paulette, à Châteauroux

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