Entre confiance aléatoire et pré-campagne des élections municipales, toutes les formations politiques se préparent à d’âpres marchandages. Les grandes braderies de la rentrée offrent un stock impressionnant de vestes réversibles à bas prix.
Entre promos sur les valises et négociations politiques, la rentrée est définitivement lancée. Photo Magcentre
Par Mag’Asine.
« Un portefeuille ministériel n’a pas de prix. Certains se vendent aux enchères et d’autres se bradent à l’encan ». Mobilisée par la rentrée des classes, la tribu taupienne continuait de prendre l’air cette semaine, laissant les galeries à la garde d’une intérimaire peu loquace mais rêvant d’un aléatoire contrat de « service civique », comme propose régulièrement l’association Magcentre. Après la grande braderie d’Orléans du week-end dernier, c’est à Chartres, Blois et Châteauroux que les amateurs de bonnes affaires trouveront cette fin de semaine celles propres à satisfaire à bas prix leurs besoins ou leurs désirs les plus insolites. Rien à voir toutefois avec celle de Lille, la plus grande d’Europe, elle aussi ces 6 et 7 septembre, et encore moins avec la grande braderie politique qui se prépare dans la foulée, du 8 au 10 septembre, dans tout le pays. La taupinette se serait bien vue petite souris pour découvrir ce qui peut se dire dans les bureaux des différents partis.
La volonté du Premier ministre de réclamer un vote de confiance à l’assemblée lors de la séance de ce lundi 8 septembre ouvre toutes les perspectives, même si le résultat le plus probable semble être la chute de son gouvernement. « A 15h, François Bayrou prendra la parole devant les députés, avant que les oppositions ne s’expriment à leur tour », nous disent les sites officiels. Et les oppositions sont nombreuses, entre coupeurs de têtes et soutiens agacés, commissaires du peuple et renverseurs de tables. Se croyant lucide, le sénateur centriste du Loir-et-Cher Bernard Pillefer estime que « la stratégie du MoDem, c’est un rapprochement du PS aux LR pour contrer les extrêmes… mais avec un PS qui reste proche de LFI, c’est du rêve ».
Ce rêve semble pourtant peu partagé par les électeurs. Anticipant une dissolution de l’assemblée, un récent sondage indique que « la gauche obtiendrait 23,5 % si elle était unie (28 % en juin 2024), alors qu’une alliance entre les socialistes, écologistes et communistes recueillerait 16,5 % des voix contre 10 % pour les insoumis. Et les divers gauche auraient entre 5 et 6,5 % des voix ». Voilà qui conforte quelques stratégies locales pour les élections municipales de 2026, où LFI fera souvent bande à part au premier tour même dans des villes actuellement gérées par une gauche unie, comme le PS à Tours, face au maire écolo. Chez les élus, les “promotions du moi” sont toujours en vitrine.
La grande braderie politique ne fait que (re)commencer. Après le 8 septembre, l’autre inconnue est la mobilisation prévue le 10 septembre par ceux qui veulent bloquer le pays face à une gestion gouvernementale qui pour eux débloque. Et entre les deux, le 9 septembre, une manifestation nationale se profile pour mettre en lumière le sort peu enviable des femmes privées de la garde de leurs enfants à cause d’un système judiciaire trop rigide. Quand les parents s’écharpent, les enfants sont fichus.
Sans conteste, les grandes braderies qui s’annoncent ressemblent plus à des opérations pour solde de tout compte qu’à des promotions exceptionnelles. Tout en sachant qu’au final, ce seront toujours les mêmes qui paieront la note.
