Académie d’Orléans-Tours : une rentrée sereine ?

À l’heure où la rentrée cristallise tous les espoirs de réussite, Jean-Philippe Agresti, le recteur de l’académie d’Orléans-Tours, affiche une confiance résolue dans cette nouvelle année scolaire qui s’annonce riche de promesses.

Jean-Philippe Agresti, recteur de l’Académie d’Orléans-Tours – cl PV



Par Philippe Voisin


Sa méthode miracle pour réussir son pari, c’est l’anticipation. Oui, on veut bien le croire, mais « Monsieur Réponse à Tout » doit cependant être en même temps le grand régulateur des incertitudes du quotidien et l’exécutant des contraintes budgétaires et politiques de son administration centrale.

Dans sa conférence de rentrée, le représentant de la fragile ministre de l’Éducation nationale a fait un large tour d’horizon des problématiques qui secouent l’École. Il faut bien reconnaître que la somme joliment illustrée qui nous est présentée traduit un imposant travail de communication des équipes qui l’entourent.

« Nous sommes prêts »

Jean-Philippe Agresti l’affirme, cette rentrée scolaire est sereine parce que des progrès ont été réalisés dans l’organisation académique et que les moyens sont maintenus compte tenu de la baisse démographique. Dans la région, 18 postes supplémentaires ont été affectés aux collèges. Une brigade de remplacement doit répondre aux besoins dans le 1er degré. « Nous pouvons assurer qu’un enseignant sera présent devant chaque classe, sauf contretemps de dernière minute ». Mais il concède que, dans notre région, le vivier de remplaçants reste faible, notamment en français et en lettres.

Concernant le climat scolaire, c’est une des priorités des services pour faire bloc autour des enseignants menacés. Un service spécialisé de défense et de sécurité placé sous l’autorité du cabinet disposera de délégations départementales pour lutter contre les comportements violents. Pour répondre aux irritations des personnels face à l’agressivité de certains parents d’élèves, le recteur brandit sa charte de bonne conduite. Les remontées des rapports d’incidents seront obligatoires pour tous les établissements publics et – c’est nouveau – privés.

La protection des élèves et le Domaine de Chalès sous surveillance

Les contrôles seront renforcés dans les établissements privés. Une équipe d’inspecteurs dédiés est constituée. La fréquence des interventions variera suivant les alertes signalées. L’académie Saint-Louis du milliardaire conservateur catholique Pierre-Édouard Stérin à Nouan-le-Fuzelier en Sologne est sous surveillance. Les préoccupations politiques et syndicales ont été entendues. Actuellement, l’institution n’a pas enfreint le code légal de l’éducation. Les autorités qualifiées n’ont donc pas pris le risque d’être désavouées devant la justice administrative. (AFP)

Le 119

Le numéro d’appel d’urgence gratuit et confidentiel déjà en fonction est modernisé. Les procédures de traitement des signalisations ont été revues. Toute alerte sera transmise immédiatement aux équipes académiques.

Le portable en pause

L’utilisation du téléphone portable dans les établissements scolaires est le point de départ de conduites collectives de harcèlement. Le dispositif adopté en 2018 consiste en une mise à l’écart des téléphones pendant la journée d’école. Neuf collèges de l’académie poursuivent l’expérimentation qui sera progressivement généralisée(1). Les consignes sont données pour sensibiliser les parents. L’an passé, 1 500 cas de harcèlement ont été signalés.

Rendre la profession d’enseignant attractive

Le recteur ne parle pas du sujet qui fâche, la rémunération. Il n’en a pas les moyens. Alors l’argumentaire s’appuie sur la réforme de la formation des profs. L’académie propose déjà des formations universitaires « aux métiers de l’enseignement » en alternance jusqu’au master dans les six départements. Suite au Grenelle de l’éducation, une école académique de formation continue propose des parcours personnalisés à chaque personnel. En 2024-2025, plus de 6 000 sessions ont été réalisées. 

L’enseignement technique et professionnel

Jean-Philippe Agresti le souligne : la région Centre-Val-de-Loire est la quatrième région industrielle de France. Le besoin en formation professionnelle est considérable. C’est un secteur qui est prioritaire et le recteur attend avec impatience le résultat de l’appel d’offres aux entreprises locales pour contribuer à la mise en œuvre de nouvelles filières. Déjà, une quarantaine s’est déclarée intéressée. Quatre millions d’euros sont espérés ; ils viendront compléter la dotation en fonds publics. Le bac professionnel a été créé il y a 40 ans comme les lycées professionnels.

C’est au programme en 2025-2026

L’académie s’intéresse à l’intelligence artificielle. Le lycée de Nogent-le-Rotrou et le lycée Jehan-de-Beauce à Chartres (28) font partie des 20 premiers établissements en France à lancer une expérimentation d’intégration de l’IA dans une classe pilote. Une option compréhension de l’IA sera proposée aux élèves du lycée professionnel de Châlette-sur-Loing (45).

(1) Sancoins (18), Châteaudun (28), Châteauroux (36), Saint-Laurent-Nouan (41), Montargis (45), Châlette-sur-Loing (45) et Orléans (45).

Les chiffres de la rentrée

  • 428 320 élèves sont concernés par la rentrée scolaire 2025. 14% sont scolarisés dans le privé sous contrat. Le pourcentage monte à 18,15% dans les collèges.
  • 17.421 élèves sont en situation de handicap
  • À noter les fortes disparités selon les départements qui correspondent au déséquilibre démographique : 53,1 % des élèves sont inscrits dans les établissements du Loiret et d’Indre-et-Loire. Les deux départements du Berry, Cher et Indre, totalisent seulement 17 % des effectifs.
  • L’académie d’Orléans-Tours comptait 32 387 enseignants en 2024. 88% exercent dans le public.
  • 2 452 établissements scolaires sont recensés : 2 042 écoles, 286 collèges et 124 lycées (chiffres 2024)

À noter la sortie de « le un l’hebdo » n°558 consacré à l’éducation :
« À quoi bon apprendre ?
Pourquoi investir du temps et des efforts à acquérir des connaissances que les machines sont désormais capables de régurgiter et d’ordonner bien plus vite que nous ? Parce ce qu’il en va sans doute de notre humanité, de sa survie et de sa liberté… »


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Commentaires

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  1. Il est bien M. Le Recteur il est satisfait… il faudrait peut-être demander aux enseignants de langue vivante qui sont nommés sur 3 postes différents ce qu’ils en pensent !? L’administration ne se soucie pas de savoir comment les professeurs font pour essayer de vivre normalement avec des emplois du temps hachés et qui leur font perdre des journées entières avec des cours éparpillés !

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