Marc Fleuret a invité la presse pour un tour d’horizon des dossiers du dernier trimestre. Contrairement au chef du gouvernement, le président du Département de l’Indre n’a pas de souci d’argent… et donc les moyens d’investir dans un plan « Indre 2030 ».
La rivière Indre coule paisiblement au pied du château. Photo PB
Par Pierre Belsoeur.
Rien de tel que le deuxième étage du château Raoul pour prendre de la hauteur et faire un tour d’horizon des projets départementaux en cette rentrée 2025. La rivière Indre, tout juste réhydratée par les récents orages, baigne paisiblement le pied du château et l’état d’esprit du président Fleuret est tout aussi apaisé. Le centriste de droite est évidemment désolé du sort réservé à François Bayrou, mais dit en même temps comprendre la colère des Français et redouter le chaos que pourrait engendrer le mouvement du 10 septembre dans un pays qui a d’abord besoin « d’une certaine stabilité ».
Objectif 2030
À écouter le président, l’Indre reste à l’écart du tumulte. À l’écart, c’est le cas de le dire puisque le département continue de perdre des habitants, malgré les efforts de son agence d’attractivité et la multiplication des événements accueillis par le département : JO, Tour de France, festivals de musique, rassemblements thématiques, etc.
Pourtant cette communauté de plus en plus réduite, en termes de population (le département équivaut à une métropole avec ses 219 000 habitants), que Marc Fleuret dirige pratiquement sans opposition (6 conseillers contre 20), main dans la main avec Gil Avérous, maire de Châteauroux, est un cas particulier. Dans ce petit département tous les élus se connaissent et travaillent en commun (maires, conseillers départementaux et régionaux) quelle que soit leur étiquette, pour faire avancer les gros projets.
Une attitude qui laisse peu d’espace aux candidats extrémistes dans la perspective des élections municipales à venir. Comme le président n’a pas l’intention de se laisser séduire par les sirènes sénatoriales (il passe son tour pour 2026, mais n’aura que 64 ans en 2032 !) il peut consacrer toute son énergie à mener à bien une réflexion à moyen terme. Depuis un peu plus d’un an, les élus locaux, départementaux, régionaux, nationaux planchent sur vingt projets structurants pour le département.
Le président ne cédera pas aux sirènes des sénatoriales. Photo PB
Il se trouve qu’à la différence de beaucoup de ses collègues d’autres départements, l’Indre n’a pas de problèmes financiers. « Nous ne sommes pas endettés, la déviation de Villedieu (25 M€ pour six kilomètres) que nous allons inaugurer le 6 octobre a été réalisée uniquement par le Département. » Une santé financière qui permet également de lancer un plan de rénovation énergétique des bâtiments départementaux – les collèges en particulier – de 30 M€. « Nous avons une attitude vertueuse, qu’il s’agisse de construction ou de rénovation, nous ne lésinons pas sur le choix des matériaux, équipons les bâtiments de panneaux photovoltaïques, choisissons des chauffages à double flux, verdissons les cours de récréation… »
George forever
Et alors, ce fameux projet Indre 2030 ? On sait que vingt projets ont été sélectionnés. Actuellement la réflexion consiste à définir qui sera porteur de projet puisque beaucoup de dossiers sont de la compétence de la Région. Les fuites laissent entendre que le POLT fera partie du projet, tout comme l’éventuel Centre de Données que Google se propose d’installer sur la zone d’Ozans, et puis l’inévitable tête de gondole… George Sand qui a accueilli 20 % de touristes en plus dans sa maison de Nohant et qui va bénéficier d’un musée à sa gloire au château d’Ars, pour le 150e anniversaire de sa mort. De quoi décider les Indriens émigrés à rentrer au pays ?
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