L’un va courir 40 semi-marathons en 40 jours. L’autre enchaînera, 11 jours durant, autant de marathons. Un troisième vient de s’élancer sur les 4 800 km de la traversée des USA d’un seul tenant. Ils ont tous le même point commun : aucun ne court pour rien. Quelle que soit la distance à parcourir, chacun alignera les kilomètres pour soutenir des œuvres caritatives.
Gilbert Dantzer court une vingtaine de marathons par an. Photo Info-sports Loiret
Par Fabrice Simoes.
Depuis la fin des années 1970, la course à pied en général est devenue une activité sportive prisée. Alors que l’on pensait que le phénomène était en perte de vitesse, la pandémie du Covid a remis sur les devants de la scène sportive cette activité gratuite … si on ne s’inscrit pas dans des courses officielles. Ainsi, si le marathon était une épreuve mythique, c’est désormais devenu un Graal pour tous les quidams en mal d’endorphine. Et si, dans les années 1980, le journal L’Équipe se posait la question de savoir si passer la ligne d’arrivée après six heures d’effort était encore de la course à pied, dorénavant louanges et applaudissements sont légion pour une telle performance.
La preuve que la discipline va bien, les compétitions, au niveau régional, n’ont jamais autant été fréquentées. Par exemple, sur la distance olympique de 42,195 km, que ce soit à Tours, le 28 septembre, ou sur les bords du canal de Berry, entre Saint-Doulchard et Vierzon, le 12 octobre, les pelotons seront copieusement garnis. Cependant, au-delà de ces épreuves calibrées, l’aura de la discipline, au travers d’une multitude d’initiatives, permet de jeter un autre regard sur ce type d’effort.
De Vierzon à New York
On peut avoir la version ludique et festive, comme Gilbert Dantzer, et se prendre pour Jésus plus de 20 fois par an pour autant de marathons sans miracle autre que celui d’être allé au bout. On peut aller chercher une performance. Là, seuls ceux qui ont franchi la ligne d’arrivée en moins de 3h30, même celui qui aurait balancé ses godasses sur le mur du 32e km, savent de quoi on parle. On peut aussi rendre médiatique la pratique au-delà de son ego, de sa médaille, de son tee-shirt et de son diplôme de « finisher ». Et ils sont assez nombreux dans ce cas.
Il y a ceux qui ont lu « La grande course de Flanagan » de Tom Mac Nab, comme Stéphane Mathieu, un spécialiste d’ultra-marathon. Avec plus de 300 épreuves de 100 km au compteur, toutes terminées, il vise grand. Il s’est élancé voilà quelques jours pour une traversée des USA entre San Francisco et New York City. Tel un nouveau Forrest Gump, il devra effectuer la distance de 4 800 km (114 marathons) en moins de 42 jours pour établir un nouveau record. Dans sa foulée, le périple doit aider à récolter des fonds pour l’association « Les Parents d’Hugo » qui vient en aide aux enfants atteints de cancers.
Stéphane Mathieu traverse les USA et soutient les parents d’Hugo. Image Facebook de Stéphane Mathieu
En région Centre-Val de Loire, Renato Walkowiak, président-fondateur du programme Ping4Alzheimer, qui courra 11 marathons consécutifs dans 11 villes françaises, du 11 au 21 septembre pour collecter des fonds en faveur de la Fondation Recherche Alzheimer et promouvoir la prévention par le sport. Chaque étape sera l’occasion d’organiser un footing solidaire avec des coureurs locaux – les « Neurorunners » – et de tenir une conférence publique sur les bienfaits de l’activité physique pour la santé cérébrale. En région Centre-Val de Loire, c’est le 18 septembre que Renato posera ses valises sportives à Tours pour la huitième étape de son défi. Le départ sera donné à 10h au pied de la Basilique Saint-Martin. Deuxième étape en région, le 20 septembre, c’est Chartres qui se mobilisera contre Alzheimer avec une étape exceptionnelle au pied de la Cathédrale Notre-Dame, à la veille de la Journée mondiale Alzheimer.
À Vierzon, c’est le sapeur-pompier ultra-traileur Emmanuel Fabre, qui s’est élancé la semaine dernière dans une « tentative de record du monde » : 40 semi-marathons soit une distance totale de 844 km, en 40 jours, pour soutenir l’Œuvre des Pupilles des Orphelins des Sapeurs-pompiers de France.
Pour les uns comme pour les autres, l’essentiel est surtout la cause supportée et la performance chronométrique vient souvent au second plan, même si on parle de record du monde. Pour Stéphane Mathieu, le challenge sera tout de même d’aligner plus de 114 km par jour, excusez du peu !
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