La ministre démissionnaire de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations est venue à Orléans remonter le moral des militant-e-s de Renaissance. Objectif : préparer les esprits au « compromis sans reniement ».
Par Jean-Jacques Talpin

Aurore Bergé (au centre) avec la députée Stéphanie Rist cl Magcentre
On les dit abattus, résignés, voire désespérés. Et pourtant les militants du parti présidentiel Renaissance bougent encore ! Ils en ont apporté la preuve vendredi soir à la Chapelle Saint-Mesmin pour leur rentrée politique animée par Aurore Bergé, ministre démissionnaire de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations. Plusieurs dizaines d’entre eux sont ainsi venus écouter un message réconfortant même si les questions de la salle allaient vite montrer l’inquiétude des militants. « C’est vrai reconnait Nicolas Bertrand président de Renaissance Loiret tout comme la députée Stéphanie Rist, nos adhérents sont inquiets. Mais il n’y a pas d’autre solution que de porter un message d’espoir. C’est une question de survie politique pour nous ! ».
« Pas d’autre choix que de dégager des consensus ! »
Et la survie passe nécessairement par l’ouverture de la majorité et le dialogue notamment avec la droite et LR. « Il n’y a pas d’autre choix » reconnaît Aurore Bergé pour qui ce rapprochement ne pose guère problème, elle qui fut militante UMP avant de rejoindre Emmanuel Macron en 2017. Mais par-delà cette coalition avec LR la question essentielle est celle d’un “accord de non censure » en particulier avec le Parti socialiste et cela « sans se renier, se dédire ou revenir en arrière ». « Nous n’avons pas d’autre choix que de dégager des consensus » plaide la ministre démissionnaire, ce qui passe par une « nouvelle méthode » pour répondre à « plus de justice fiscale sans fragiliser les entreprises ». C’est vrai aussi avec la réforme des retraites que les socialistes veulent annuler alors que Renaissance plaide pour son maintien mais avec des aménagements. Mais passer un accord avec le PS, « même si la tutelle de LFI est de moins en moins présente » suppose aussi des répondre à cette question « le Parti socialiste est-il encore un parti de gouvernement prêt à gouverner et à prendre ses responsabilités ? ».
« Le PS est-il encore un parti de gouvernement ? »
Pas d’autre choix que d’y croire en s’appuyant sur les municipales considérées comme « un juge de paix » qui prouveront ou pas que le PS a coupé définitivement ses attaches avec La France Insoumise. Cet accord de non censure est considéré par Aurore Bergé comme la dernière bouée de sauvetage afin « d’agir jusqu’au dernier jour du quinquennat ». Mais lucide elle reconnaît que « les concessions que nous allons faire vont coûter cher, mais ne pas les faire nous coûterait encore plus cher ». Les adhérents de Renaissance sont donc inquiets pour l’avenir et l’importance du grand écart qu’il faudra réaliser pour se maintenir durablement sur le scène politique, nationale et donc locale.
Jusqu’à quel prix faudra-t-il donc avaler des couleuvres socialistes pour éviter une guerre civile !
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