Le chef de file de l’association « Tous Orléans » vient de dévoiler son programme avec 107 mesures détaillées et chiffrées. Il cherche désormais une alliance avec d’autres forces de centre-gauche pour monter une liste de rassemblement. Faute de quoi son initiative pourrait tourner court.
Par Jean-Jacques Talpin
Yann Chaillou de _Tous Orléans_. Photo Magcentre
Malgré sa jeunesse (32 ans) Yann Chaillou a déjà derrière lui un long passé militant avec plusieurs participations électorales. Venant de la gauche, se réclamant désormais du centre gauche, il a créé l’association « Tous Orléans » qui vient de le désigner chef de file pour les prochaines municipales. Fort de son expérience de 2020 quand il avait participé à l’aventure électorale de Nathalie Kerrien, il veut renouveler l’expérience en 2026. Pour cela l’association vient d’éditer un programme électoral particulièrement fourni avec 107 mesures, très détaillées et même (trop ?) chiffrées. Lucide, Yann Chaillou sait que sa solitude électorale se traduirait par une lourde défaite. Il se lance donc dans une course aux alliances en espérant s’associer avec d’autres individualités en mal d’ambitions municipales comme Caroline Janvier ou Ludovic Bourreau. Voire même à gauche avec la liste PS-PC ou les écologistes d’OSE. Pour l’instant les sollicitations ne sont guère probantes.
Un nouveau stade de 20 000 places
Yann Chaillou doit donc constituer une liste paritaire de 55 noms. « Mais c’est compliqué reconnaît-il les gens ne veulent plus apparaître ni s’engager ». Il part donc à la chasse aux noms et aux alliances malgré le dédain de la gauche qui finira par se réunir et qui sait que l’électorat Chaillou se reportera au second tour sur une dynamique de la gauche (hors LFI !). Pour séduire d’éventuels candidats, « Tous Orléans » vient de publier un volumineux projet, le seul aujourd’hui sur la place publique, avec 107 mesures que ses adversaires ne manqueront pas de piller pour leur propre campagne. Impossible de citer l’ensemble du programme qui se décline autour de trois priorités : le sport, l’aménagement et la sécurité. Pour le sport il plaide notamment pour un nouveau stade de 20 000 places aux Montées, pour la candidature de la ville aux Jeux Olympiques de la Jeunesse ou la création d’un marathon. La sécurité verra l’emploi de 130 policiers municipaux (contre une centaine actuellement), le déploiement de 700 systèmes d’alerte de la police dans les écoles, l’espace public et les commerces, le recrutement d’une « garde urbaine » de 100 membres pour la tranquillité publique.
Une gare unique à Fleury
Le programme milite aussi pour un nouvel aménagement avec le lancement d’études pour créer une gare unique à Fleury-les-Aubrais, le lancement d’une Zac à la place de l’actuelle gare, la création de 500 logements étudiants.
Des mesures originales et sympathiques se détachent également du programme : ouverture des bars jusqu’à 4 heures du matin en intérieur et 2 heures en terrasse, aménagement d’un « Lab’O social » à La Source, lancement d’une monnaie locale, rénovation du château de Charbonnière, ouverture d’un « camping vert » au Parc de Loire. Yann Chaillou veut aussi supprimer le parking du Martroi pour végétaliser la place, piétonniser 30 nouvelles rues et en débaptiser plusieurs dizaines pour leurs donner des noms de femmes, adoption de l’uniforme à l’école et organisation de référendums citoyens, rénovation des fêtes de Jeanne d’Arc et de Loire, création d’un musée Jean Zay, etc.
« Orléans peut s’endetter ! »
Pour réaliser ce programme 2026-2032 ou chaque grand projet a été chiffré Yann Chaillou prévoit d’investir 357 millions d’euros en six ans. C’est sans là que le bât blesse car ce programme-catalogue représente des investissements considérables,avec des recettes non assurées et des prévisions financières particulièrement optimistes. Et cela alors que dans le même temps Yann Chaillou veut geler durant trois ans l’ensemble des tarifications (cantines, piscines, centres de loisirs, etc.). L’équation financière apparaît donc relativement contestable bien que Yann Chaillou estime qu‘Orléans « est une ville riche, bien gérée financièrement depuis 20 ans et qui peut donc s’endetter sans trop de risque ». Seule économie envisagée : la suppression de 65 postes d’agents publics dont la durée du travail pourrait passer de 35 à 32 heures. Avec ce « travail sérieux » Yann Chaillou veut montrer la crédibilité de son équipe et rallier à lui tous ceux qui veulent changer Orléans pour une « ville plus audacieuse, plus accessible, plus émancipatrice et plus protectrice ». Reste désormais à faire passer le message !
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