La Scène Nationale castelroussine a présenté le programme de sa nouvelle saison devant une salle comble, avec mini spectacle et « troisième mi-temps. Magcentre est allé redécouvrir programme, mangement et spectacle à Jeu-les-Bois, car il n’y a pas que Châteauroux qui compte, pour la culture.
Par Pierre Belsoeur.
Une vingtaine de chaises et autant de spectateurs pour la présentation du programme. (Photo PB)
Jeu-les-Bois, 414 habitants, porte du Boischaut-sud, un vendredi soir de septembre. L’air est doux, le bar associatif «La Secousse» affiche complet, tout comme la terrasse. Ce soir on accueille « Equinoxe en Campagne», présentation décentralisée de la Grande Scène Nationale. «La Secousse» est l’une des douze destination de l’équipe d’Equinoxe qui y a dépêché Robin Téral, du service action culturelle et deux techniciens pour mettre en place le matériel de projection, mais aussi les éclairages et la sono pour le spectacle qui va suivre.
Souvenir Olympique
Le temps pour Anna Sabathé de rameuter son monde et la vingtaine de chaises de la salle d’animation est occupée. La coordinatrice (voir encadré) rappelle aux membres de l’association les rendez-vous à venir, et la présentation commence. Comme une bonne projection vaut mieux qu’un long discours, Robin ne s’attarde pas sur la façon de réserver les places, tout est dans le fascicule distribué à l’entrée et sur le site https://www.equinoxe-chateauroux.fr
Sur la soixantaine de spectacles à l’affiche de cette saison 2025-2026, le plus étonnant sera sans doute ce concert Olympique programmé le 18 janvier 2026. L’orchestre de la Garde Républicaine, la cantatrice Axelle Saint-Cirel (celle qui chantait la Marseillaise, sous la pluie, sur le toit du Grand Palais ) et l’accordéoniste (castelroussin ) Félicien Brut seront associés pour vous faire revivre la cérémonie d’ouverture de Paris 2024 .
Pot d’accueil avec galette aux patates, avant le spectacle, au café épicerie. (Photo PB)
Rhabillez l’Avare
L’Avare, pour les amateurs de théâtre, c’est le classique des classiques. Clément Poirée a conservé le texte intégral pour les acteurs du théâtre de la Tempête, mais, est ce la tempête justement qui a fait s’envoler leurs vêtements ? ils n’ont rien à se mettre sur le dos… hormis Harpagon (John Arnold) en costume traditionnel. Le public est donc prié de s’associer au spectacle en apportant vêtements et éléments de décor. La liste des besoins sera consultable à l’accueil d’Equinoxe. Ça fait un peu cheep en période de décroissance , mais c’est hilarant.
«Contre-Nature» et autres danses
Le 18 décembre, c’est la compagnie de Chaillot, théâtre national de la danse, qui débarque sur la grande scène pour faire vivre la dernière création de son directeur Rachid Ouramdane. Dix danseurs qui s’envolent, tournoient dans de spectaculaires portés. Dix autres spectacles de danse sont au programme tout au long de la saison.
Du cirque déjanté
Les circassiens sont toujours les bienvenus à Equinoxe. Une dizaine de soirées ou après-midi leurs sont réservés. Dans le mode déjanté le collectif Franco-Portugais TBTF pourrait bien récolter la palme avec son Fame TV, dérapage très contrôlé de tournage d’une émission de télé comme à l’époque des Carpentier, avec chauffeurs de salle, animateur survolté… un super lot de consolation si vous n’avez pas pu avoir de place pour le concert olympique ,cinq jours plus tard.
Un public souvent très jeune dans les gradins du jardin. (Photo PB)
Mais encore
Le groupe acrobatique de Tanger donnera Ka-In le 13 novembre. « La Distance» une création du directeur du festival d’Avignon en coproduction avec Equinoxe ravira les amateurs de jeu et de mise en scène le 1er décembre. André Manoukian et son piano ( 27 novembre) Sandrine Bonnaire ( sur la scène du Centre Culturel Albert Camus d’Issoudun) le 19 décembre, Alex Lutz (7 février)l’anglaise Mica Millar ( 12 mars) seront de passage dans l’Indre cette saison . Et puis évidemment les festivals: «l’Argent de poche» en février , «Retour vers le Futur» en mars et «Après le Dégel» en mai.
Mais allez voir sur le site et ne perdez pas de temps pour composer vos abonnements.
Jules Houdin et Guilhém Charrier dans « Au commencement était la chute.» à prendre au premier degré, ou pas, selon l’âge du spectateurs. (Photo PB)
La Secousse, une utopie en campagne
En haut de la côte, pas loin de l’école, de l’église et de la mairie, l’ancienne Auberge Saint Roch était vide depuis un certain temps. Le conseil avait racheté les murs du dernier commerce du village, espérant l’arrivée d’un nouveau restaurateur. En vain. Un collectif de Jocolais ( c’est le gentilé des habitants de Jeu-les-Bois) a alors proposé de faire de ce lieu un espace de vie sociale. L’idée, lancée en 2020 a pris corps en 2021. Il fonctionne avec une direction collégiale de sept personnes et une coordinatrice, actuellement Anna Sabathier dont le poste est financé par un Cap Asso du conseil régional et la Caisse d’Allocation Familiale. Pour adhérer à l’association il faut payer une cotisation.
« On donne ce que l’on veut … à partir de 20 centimes d’euro, sourit la coordinatrice. On peut alors consommer au café associatif, faire quelques courses à l’épicerie solidaire, faire ses commande à l’AMAP Cagette et Fourchette. Le café asso est ouverts les mercredis et vendredis de 17h30 à 21h30. Il y a aussi le café des mômes le mardi à partir de 16h30 avec des animations pour les 6-11ans et on lance à la fin du mois un café des ados dans lequel les 11-17 ans pourront organiser un programme de sorties et activités. Une fois par mois le « Café des parents» leur offre un moment d’échanges «avec garderie pour les enfants) .»
La Secousse propose également un atelier Salsa, le jeudi soir, et des soirées spectacles, concerts, karaoke. Elle compte actuellement une quarantaine d’adhérents venant de Jeu où de villages alentours eux aussi privés de commerces.
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