Une fréquentation française stable en hôtellerie, le retour d’une importante clientèle étrangère, une Loire à Vélo toujours aussi plébiscitée, un hébergement de plein air bien rempli et un patrimoine qui fait toujours recette : même si les chiffres sont encore à affiner, la tendance 2025 est encourageante avec une saison satisfaisante pour les ⅔ des professionnels du tourisme en terme de fréquentation. Petit bémol toutefois, crise oblige, les touristes ont moins consommé au resto…
Le 17 septembre, le Président de la Région Centre-Val de Loire, François Bonneau, a présenté le bilan de la saison touristique 2025 aux côtés de J.P. Roiron, président du CRT, et de Karine Gloanec-Maurin, conseillère régionale déléguée au tourisme. Photo Estelle Boutheloup
Par Estelle Boutheloup
« Un événement rare comme les J.O., une météo pluvieuse… 2024 a été difficile mais on a sauvé les meubles. On attendait donc beaucoup de cette année », campe le président de Région François Bonneau, en conférence de presse le 17 septembre dernier. Une année 2025 avec des premiers retours sur la saison satisfaisants pour les deux tiers des professionnels du Centre-Val de Loire en termes de fréquentation et de leurs chiffres d’affaires même si « la restauration affiche des résultats ambivalents avec, d’un côté, plus de fréquentation mais de l’autre, un ticket moyen en baisse avec la crise du pouvoir d’achat », confie le président.
Un bouquet d’atouts
Nature, culture, patrimoine, gastronomie, œnotourisme… Il faut dire que la région exploite avec grande réussite et ce, depuis déjà quelques années, le combo slow tourisme-art de vivre qui lui permet de conforter son attractivité entre ressourcement, environnement et sérénité. Plus encore ! Première région de vélo de France « et sûrement d’Europe en 2026 », pour le président François Bonneau, le Centre-Val de Loire propose près de 5200 km d’itinéraires et boucles aménagées pour découvrir châteaux, monument, jardins et sites naturels : « Le vélo devient une image emblématique de ce que l’on vient trouver comme expérience globale, c’est une nouvelle ambition d’approche. » Avec plus de 55 millions d’euros de retombées économiques par an pour les territoires, la Loire à Vélo marquait il y a 20 ans le lancement du cyclotourisme en Centre-Val de Loire avec l’ouverture de nouveaux tronçons et cette année une Mad Jacques vélo, la plus importante jamais organisée avec 700 participants.
Au final, une saison cyclo qui enregistre une progression de la fréquentation sur la Loire à Vélo de 2% en juillet-août et +9% entre janvier et août par rapport à l’an passé, de +3% et +9% sur la Scandibérique, +2% et +7% sur la Cyclo Bohème et -2% et +9% sur le Cœur de France. À la recherche d’expériences variées, le touriste peut ici compter sur des territoires riches et dynamiques qui s’appuient sur les grands sites, les parcs et jardins qui ont, eux aussi, fait de bons résultats, et des ailes de saisons nourries d’événements à succès : Festival des Jardins de Chaumont sur Loire, Les Nouvelles Renaissance(s] !, AR(t]CHIPEL, Automne Gourmand, Noël en Val de Loire. « Un 2e souffle pour les différents territoires de la région et un pari d’une année et non d’une saison touristique est gagné ! », poursuit François Bonneau.
1ère région de Vélo, le Centre-Val de Loire est le paradis des cyclotouristes avec des fréquentations qui ne cessent d’augmenter. Photo RCVDL.
Pour les 20 ans de la Loire à Vélo, la plus importante des Mad Jacques a accueilli 700 participants. Photo CVDL
Camping : « un goût de pétard mouillé »
Des atouts boosters d’offres qui viennent conforter la clientèle française dont la fréquentation reste stable cette année, mais qui captent et séduisent la clientèle étrangère revenue, elle, en force, avec une fréquentation notable notamment dans les hôtels avec 12% de nuitées en plus par rapport à 2024, c’est mieux que la moyenne nationale (+8%) hors Ile de France. Pour autant le contexte conjoncturel se fait ressentir avec des revenus globalement à la baisse : – 6% en juillet-août et – 2% entre janvier et août. Même son de cloche pour les campings avec 80% des gestionnaires qui se disent satisfaits de la fréquentation de leurs établissements « surtout sur les emplacements nus (tentes, caravanes, camping-cars…) », souligne Romuald Javelle, président de l’Hôtellerie de Plein Air en Centre-Val de Loire, « au détriment du locatif à la traîne et des services qui ont moins bien fonctionné. Résultat, une saison qui a le goût d’un pétard mouillé avec un chiffre d’affaires absent. »
Le patrimoine fait toujours recette
Avec un patrimoine exceptionnel classé à l’UNESCO, le cru 2025 est également bon pour les grands sites du Val de Loire avec une augmentation de 5% dont 9% pour Chaumont et 2à 3% pour Chambord. « Juillet a été bon mais août en recul avec la canicule et le printemps très bon, comme quoi les ailes de saison peuvent être décisives », constate Laurence Bizard-Hamilton, présidente de l’association des Châteaux de la Loire. Aussi connus que la Vallée des Rois en Égypte, les Châteaux de la Loire mise sur la désaisonnalisation, le ré-enchantement et à la résidence face au contexte géopolitique et climatique incertain : « les pierres et le verre ne suffisent plus, il faut de l’immersion, de l’émotion, rester actif pour donner des raisons de revenir. » À noter, que sur l’ensemble des sites de la région, ce quelque 11 millions de billets qui ont été achetés. « La région a trouvé son identité à travers une audace entre culture, patrimoine et nature qui permet d’être dans une dimension d’innovation », rebondit Karine Gloanec-Maurin, conseillère régionale déléguée au tourisme.
Patrimoine, culture, cyclotourisme, jardins, balades sur la Loire à bord de bateaux traditionnels forment un bouquet d’atouts dans l’offre touristique régionale. Photo EB
Baisse du pouvoir d’achat, les restos trinquent
Désormais l’une des régions françaises reconnues pour son œnotourisme, les caves touristiques du Centre-Val de Loire savourent aussi cette saison. Pour preuve 69% des exploitants s’avouent satisfaits de leur fréquentation et 66% de leur chiffre d’affaires. Tout comme les restaurateurs avec un bémol toutefois : 52% font grise mine au regarde de leur chiffre d’affaires, 2 professionnels sur 3 jugeant le ticket moyen en baisse. En cause, la baisse du pouvoir d’achat et l’appréhension à la dépense. Un constat perceptible également au niveau national avec un vacancier sur cinq avoue avoir réduit sont budget resto pour les vacances, privilégiant planches et pique-nique.
De plus en plus remarquée pour son développement touristique et des loisirs (pas moins de 4,4 milliards d’euros sont consacrés à la consommation touristique) et référence européenne en matière de tourisme de nature, la Région souhaite encore aller encore plus loin avec de nouvelles ambitions d’ici 2030 : faire vivre de nouvelles expériences aux visiteurs, faire de la région une référence nationale en matière d’hospitalité touristique, développer un tourisme solidaire et responsable ou encore servir l’intérêt des habitants. Car François Bonneau le rappelle : « le tourisme est l’une des poutres charpentières de notre identité régionale. »
Photo de Une : Domaine de Chaumont-sur-Loire. Photo Estelle Boutheloup
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