Le cinéma des Carmes accueille le Festival Cinéma à la Folie. Initié et financé par la Fondation Érié, il présente des œuvres pour sensibiliser le public sur les multiples questions que soulève la santé mentale. Et les multiples a priori qui ne facilitent pas les solutions. De nombreux acteurs régionaux du secteur seront là.

Différente, de Lola Doillon. Photo Memento Distribution.
Par Bernard Cassat.
La santé mentale, on le sait, est souvent enfermée dans des clichés persistants qui rendent difficile une approche ouverte. Les fous, c’est les autres, bien sûr. Et lorsque soi-même ou un·e proche souffre de troubles mentaux, on reste totalement démuni et perdu.
Un certain nombre d’œuvres d’art abordent ces questions, de films notamment. C’est pourquoi la Fondation Érié, qui œuvre pour la santé publique et favorise des projets qui la concernent, a passé un partenariat avec le Fipadoc (Festival International du Documentaire de Biarritz) et le Festival La Rochelle Cinéma (Fema) pour monter un Festival de Cinéma à la Folie. Avec de nombreux partenaires locaux (l’Alliance pour la Santé Mentale), ce festival va tourner dans 8 villes moyennes de France dont Orléans fait partie. Pour présenter une sélection de films porteurs d’espoir tout en restant proches de la réalité. On sera loin de Vol au-dessus d’un nid de coucou, par exemple, un classique parmi les films sur la folie, mais une œuvre sombre, angoissante.
La région Centre très concernée
La situation de la santé mentale dans la région Centre-Val de Loire n’est pas des plus brillantes. En 2024, on comptait 8,9 psychiatres pour 100 000 habitants (contre 15,2 au niveau national) et 0,7 pédopsychiatre (contre 0,3 au niveau national). Près de 9 % de la population suivent un traitement régulier par psychotropes.

Le soleil de trop près, film de Brieuc Carnaille. Photo Vixens.
Les accès aux soins sont particulièrement difficiles et les urgences psychiatriques augmentent, notamment chez les enfants. Le Loiret était, en 2023, le département ayant le plus de passages aux urgences pour geste suicidaire (882 passages, correspondant à 30,3 % du total de la région). Deux tiers de ces cas concernaient des femmes.

Les Rêveurs, d’Isabelle Carré. Photo Christine Tamalet.
Le Festival Cinéma à la Folie va soulever toutes ces questions dans un esprit de dialogue. D’abord par le choix des films (à Orléans, quatre fictions et deux documentaires). Ensuite par les discussions qui suivront chaque projection, réunissant un·e expert·e cinéma et un·e expert·e de santé. Les nombreux organismes régionaux qui se sont associés à cet événement interviendront et renseigneront le public.
Et pour garder cet esprit d’ouverture à tous les publics, les séances seront gratuites. C’est la Fondation Erié qui finance toutes les manifestations.
Programme du Festival Cinéma à la Folie
Toutes les séances ont lieu au cinéma Les Carmes. Elles sont gratuites, mais on peut réserver sa place.
- Vendredi 3 octobre, 19h30
Différente
de Lola Doillon
En présence de la réalisatrice et suivi d’une rencontre
Le souffle du canon
En présence du réalisateur et suivi d’une rencontre
Eternal Sunshine of the Spotless Mind, 19h30

de Michel Gondry
Suivi d’une rencontre
Le soleil de trop près
De Brieuc Carnaille
Suivi d’une rencontre
Les Rêveurs, 17 h
d’Isabelle Carré (avant-première).
Suivi d’une rencontre
9h30 (séance ouverte aux scolaires)
Emprise numérique : 5 femmes contre les Big 5
Elisa Jadot
Plus d’infos autrement :
Santé mentale : la jeunesse loirétaine confrontée au stress et au harcèlement