Du 6 au 12 octobre, toute la France est invitée à reconnaître la place des seniors dans la vie quotidienne. Une semaine dédiée à ceux qui veulent voir la vie en bleu, même si la leur ne fut pas toujours haute en couleur.
Par Mag’Asine.
« Ce n’est pas parce que l’on a des cheveux poivre et sel qu’on doit sucrer les fraises ! ». L’aînée de la tribu n’a pas mâché ses mots lors de la réunion hebdomadaire, rapidement suivie par ses anciennes camarades de classe. Certes, la formule était un peu épicée, mais ne manquait ni de saveur ni de bon sens, et encore moins d’à-propos, alors que s’approche une nouvelle Semaine bleue. Coordonnée par l’Uniopss, celle-ci veut « mettre en lumière les contributions de tous les « vieux », quels que soient leur âge et leur niveau d’autonomie, à la vie économique, sociale et culturelle de notre pays. Elle insuffle un nouveau regard sur le vieillissement, renforce les liens entre les générations et nourrit la solidarité auprès des plus fragiles ». Un beau programme qui promet plusieurs centaines d’initiatives dans l’Hexagone, et plusieurs dizaines dans notre région. Que des bons crus, et même quelques nectars hors d’âge nous attendent.
À Saint-Aignan, en Loir-et-Cher, l’opération Voir la vie en bleu a commencé le 8 septembre et se terminera le 30 janvier 2026, « pour mettre en avant la notion de « Vivre ensemble » au sein du territoire. » À Sully-sur-Loire, ce 4 octobre, ce sont 12 chorales de personnes âgées ou plus jeunes qui participeront à la 37e édition du festival des Chorales. Le 8 octobre, la Communauté de communes Terres du Haut-Berry propose « des épreuves intergénérationnelles, ludiques et participatives » entre ses établissements EHPAD et ses centres de loisirs. En Île-de-France, un très fermé établissement intergénérationnel attend aussi avec impatience la venue prochaine d’un ancien président de la République âgé de 70 ans pour partager ses expériences avec les autres pensionnaires.
Toutes ces initiatives sont destinées à favoriser les rapports entre générations, à créer du lien. Notre époque en a besoin, au vu de ce qui se passe autour de nous, en Amérique comme à l’intérieur de notre pays où le repli sur soi ressemble à une forte régression. Le très Berrichon Christophe Matho, auteur et éditorialiste, écrivait récemment que « pour comprendre comment on en est arrivé là, il ne faut pas nier un reflux conservateur en réaction à certaines avancées sociétales perçues comme trop rapides ou trop radicales par une partie de la population américaine ». Triste constat, peu festif. Mais il y a peut-être un espoir.
En ce début octobre, deux Loirétaines aux pseudos ludiques viennent de créer une nouvelle association pour « ramener le meilleur du rétro dans vos vies et partager ensemble des moments inoubliables ». Ainsi, au sein de Rétro’festive, le duo formé par Lady Mercury Doll et Lady Delissia promet des shows et des défilés, des animations vintage et des concours, dans une ambiance « festive, glamour et pleine de style ! ». Même si elles nous invitent à faire « le grand plongeon dans l’univers rétro des années 20 aux années 60 🇺🇸 », ces dames loin d’être des boomeuses devront assurément faire attention de ne pas nager à contre-courant, au risque de nous faire confondre rétro et réac…