La pianiste française ouvrira la vingt-quatrième édition des Lisztomanias de Châteauroux le 17 octobre. Derrière les paillettes de la scène, une équipe de bénévoles s’active pour assurer la logistique des cinq jours de festival. Rencontre avec Olivier Jarraud, nouveau président de l’association.
Olivier Jarraud et Josée Hamain, président et secrétaire de l’association des Lisztomanias. Photo PB
Par Pierre Belsoeur.
En marge de leur activité professionnelle, c’est souvent une passion ou un élan, qui justifient l’implication associative des bénévoles. Olivier Jarraud n’appartient pas à cette catégorie de militants. Son hobby, c’est la peinture et figurez-vous qu’il est peintre de l’armée. « Une fonction honorifique qui nous permet d’accompagner les troupes sur des théâtres d’opération, au Sud-Liban ou en Estonie en ce qui me concerne. En échange, on a la possibilité d’exposer nos œuvres dans des salons prestigieux. Il ne s’agit pas pour nous de peindre les combats, mais de faire les portraits des combattants. » Bon d’accord, mais quel rapport avec les Lisztomanias ?
À cette question, c’est Josée Hamain, la secrétaire de l’association qui répond. « Depuis plusieurs années, nous avons eu une valse des présidents, pour raisons professionnelles, de santé ou de manque d’implication. Olivier était membre du bureau, le plus fédérateur d’entre nous, son élection allait de soi. »
Pas seulement du piano
Vanessa Wagner qui ouvrira les 24es Lisztomanias (photo SD)
Olivier Jarraud n’est pas musicien, mais évidemment mélomane et il défend la musique de Liszt au-delà des notes. « Le romantisme est une renaissance après des décennies de guerres, une période où l’on peut reprendre espoir. Le message de Liszt et George Sand, ce ne sont pas des idées, mais de la pensée. J’aime la musique et les écrits de Liszt, c’est lumineux, ça fédère. Notre époque a besoin de ces choses-là. Les gens ont besoin d’espoir, les Lisztomanias y contribuent. »
Lorsque l’on pense à Liszt, bien sûr on l’associe au piano, mais pour cette vingt-quatrième édition, un unique concert sera consacré au piano seul. Mais quelle soirée ! Vanessa Wagner, concertiste internationale que l’on a pu entendre lors du Grand Piano festival d’Orléans, directrice par ailleurs du festival de Chambord, sera devant le clavier pour le concert d’ouverture le vendredi 17 octobre, sur la scène d’Équinoxe. La Rennaise, pianiste singulière qui a marié piano et musique électronique, offrira cette fois un répertoire plus classique, avec Liszt bien sûr, Erik Satie ou Philip Glass.
Élargir l’audience
En 2026 le festival fêtera ses vingt-cinq ans et célébrera également les cent cinquante ans de la disparition de George Sand à qui l’on doit l’idée de ce rendez-vous des mélomanes. « Si au mois d’août vous étiez encore à Nohant, nous pourrions réaliser notre ancien projet de festival à Châteauroux. » Cet écrit de la Dame de Nohant adressé à son pianiste préféré est rappelé en Une du programme de cette 24ᵉ édition.
La symphonie de Poche (Crédit William Beaucardet)
Le but de ces Lisztomanias, en dehors de célébrer le compositeur hongrois, était de convertir le plus large public à la musique classique. La création des Lisztomanias Humanitaires, voici sept ans, a matérialisé ce désir d’aller à la rencontre des publics les plus éloignés de la musique classique. « La Symphonie de Poche », le concert du samedi 18 octobre, illustrera le thème de cette édition « Modern Liszt », mais les quatorze musiciens réunis sous la direction de Nicolas Simon auront joué une première fois pour 1 100 enfants en concert pédagogique.
Concert Modern Liszt également le 19 octobre avec une carte blanche à Paolo Rigutto, le prof de l’académie d’interprétation, qui a réuni ses amis pour un concert Ravel, Gershwin, Rachmaninov, Glanzberg… avec un peu de Liszt bien entendu.
Un ciné-concert, le 20 au cinéma l’Apollo, permettra d’apprécier la virtuosité des improvisateurs Karol Beffa et Jean-Philippe Doulcet qui accompagneront la projection du Metropolis de Fritz Lang. Enfin la cinquième soirée permettra de découvrir l’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie, l’un des plus anciens orchestres de chambre au monde.
Et puis il y aura bien sûr l’académie d’interprétation le matin et les concerts de l’après-midi à la chapelle des Rédemptoristes, ainsi que les concerts dans les cafés. Mais vous découvrirez le programme, les horaires et les tarifs (très très doux) sur le site Lisztomanias.fr
L’équipe de bénévoles qui entourent Jean-Yves Clément le directeur artistique, Olivier Jarraud et Josée Hamain ne va pas manquer d’ouvrage pendant ces cinq jours (puisque le mercredi matin on se quittera) à l’auditorium Franz Liszt de la chapelle des Rédemptoristes avec le concert des jeunes solistes.
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