Le député de la circonscription de La Châtre-Issoudun-Argenton fait partie des futurs bannis du parti Les Républicains en rejoignant le gouvernement Lecornu II.
Nicolas Forissier dans les jardins du Palais Bourbon – (Photo Pierre Belsoeur)
Par Pierre Belsoeur.
« Il faudra être courageux pour y aller », avait pronostiqué Gil Avérous au moment où le gouvernement de François Bayrou allait être renversé. Nicolas Forissier vient d’avoir ce courage, ou cette inconscience en acceptant de devenir ministre du Commerce extérieur et de l’Attractivité dans la deuxième équipe dirigée par Sébastien Lecornu. Il s’expose du même coup à l’exclusion du parti Les Républicains dont il est président départemental dans l’Indre.
En juin 2024, alors qu’il se trouvait en position délicate, face à un candidat fantôme d’extrême droite qui lui avait mis dix points dans la vue, suite à la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République, il nous avait confié : « Il (Éric Ciotti) prend en otage une famille politique, prive les candidats LR de moyens de campagne puisque la trésorerie du parti est bloquée. Tout cela pour un plat de lentilles, un portefeuille ministériel. Je suis écœuré. » Pas sûr que ses amis LR soient moins tendres à son endroit. Mais il est vrai qu’il avait une position plus nuancée que certains de ses collègues vis-à-vis de la gauche. Il avait conservé son siège (en partie) grâce au retrait du candidat socialiste, le fils de Michel Sapin.
Le nouveau ministre du Commerce extérieur et de l’Attractivité avait jusqu’à présent un titre de secrétaire d’État (chargé de l’agriculture, de l’alimentation et de la pêche) dans le troisième gouvernement de Jean-Pierre Raffarin à son curriculum vitae. C’était en 2004 et il allait occuper cette fonction un an, un mois et un jour… jusqu’à ce que le « non » au référendum portant sur le projet de la Constitution européenne entraine la chute du gouvernement et l’arrivée de Dominique de Villepin. L’ancien maire de La Châtre a l’habitude de vivre dangereusement.
Combien de temps conservera-t-il son maroquin ? À la différence de Gil Avérous qui avait gardé son fauteuil de maire de Châteauroux, pendant les trois mois passés au ministère des Sports, Nicolas Forissier devra abandonner son mandat de député ce qui permettra à Alix Fruchon, sa suppléante, conseillère municipale à Châteauroux (qui était la candidate LR face à François Jolivet en 2017) de faire son entrée dans l’hémicycle. Pour combien de temps ? Car une nouvelle dissolution accompagnera à coup sûr la chute du gouvernement Lecornu.
Plus d’infos autrement :
Lecornu II : la députée Renaissance Stéphanie Rist nommée ministre de la Santé