Le conseil régional qui se réunit ce jeudi 16 octobre à Orléans discutera notamment des orientations budgétaires, préalables au vote en décembre du budget primitif de 2026. Comme cette année, la Région devra se serrer la ceinture et réduire la voilure de 45 millions d’euros pour répondre aux pressions de l’État.
François Bonneau assure que la Région conserve de « grandes ambitions » malgré les efforts d’économies imposés aux collectivités. ©Magcentre
Par Jean-Jacques Talpin.
Bis repetita ! Comme l’an passé le Centre-Val de Loire va sans doute devoir passer sous les fourches caudines du gouvernement qui va lui imposer une nouvelle cure de rigueur. La Région se prononcera ce jeudi sur ses orientations budgétaires avant le vote du budget 2026 dans quelques semaines. Mais pourquoi – et avec quelle crédibilité – voter des orientations et un budget alors même que l’État ne dispose toujours pas de son propre budget ? En clair, les collectivités territoriales qui fonctionnent en grande partie grâce aux transferts financiers de l’État ne savent pas encore à « quelle sauce elles seront mangées » l’an prochain. Alors même que le Ceser (Conseil économique, social et environnemental régional) estime que l’exercice est prématuré et alors même que de nombreuses collectivités renvoient leurs choix financiers à février ou mars, François Bonneau, le président de l’exécutif régional, se veut offensif. « Des entreprises, des collectivités, des associations comptent sur les financements et les investissements de la région, explique-t-il. Une réponse doit leur être apportée dès le 1er janvier pour leur donner de la visibilité. Il ne faut pas ajouter de la crise à la crise ! ».
« La messe n’est pas dite ! »
Mais quelle visibilité, justement ? Les premières esquisses budgétaires régionales s’appuient sur les projets du gouvernement Bayrou qui n’a pas fait long feu. Mais pour la Région une chose est certaine : elle devra se serrer la ceinture d’environ 45 millions d’euros (sur un budget 2025 proche de 1,7 milliard d’euros). Il ne s’agit là que d’une simple estimation qui pourra être affinée ultérieurement en début d’année par une décision modificative. « La messe n’est pas dite », se rassure pourtant François Bonneau qui attend des collectivités, notamment de l’Association des Régions de France, qu’elles se mobilisent pour contraindre le gouvernement (si gouvernement il y a…) à réviser ses choix. L’an passé le gouvernement avait déjà imposé une cure de 50 millions que la Région avait réussi à réduire à 45 millions. « En deux ans, déplore François Bonneau, ce sont ainsi des contraintes proches de 100 millions d’euros qui nous auront été imposées. C’est insupportable. On ne résoudra pas la crise que connaît notre pays en mettant les collectivités à genoux ! ».
Des études de médecine à Montargis en 2027
Malgré des recettes nouvelles (23 millions issus du nouveau « versement mobilité »), la Région devra donc faire des choix. Pas question d’abandonner de grands projets comme le nouveau lycée de Châteauneuf-sur-Loire ou la modernisation ferroviaire, mais d’autres chantiers seront lissés ou décalés dans le temps comme la solarisation des lycées ou la modernisation des internats. Pas question non plus de toucher aux ressources humaines même si le Ceser déplore que les économies promises passent d’abord par la réduction du nombre d’apprentis dans les services régionaux. Le Ceser aimerait d’ailleurs que la Région hiérarchise davantage ses actions en priorisant ses compétences obligatoires (lycées, transports, formation) au détriment des compétences facultatives (culture, sport…). « Justement la Région veut prioriser des grandes ambitions, répond François Bonneau, dans le domaine de la solidarité, de la santé et de la formation, notamment en lançant des grands projets dans les IFSI – instituts de formation en soins infirmiers – présents dans tous les départements ». En accord avec l’État, une première année de médecine ouvrira d’ailleurs dès 2027 à Montargis.
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