Les formations professionnelles au cœur des préoccupations du CESER Centre-Val de Loire

En préalable à la session du conseil régional de ce jeudi 16 octobre, le Ceser (Conseil économique, social et environnemental) vient de se réunir avec au programme les nouvelles propositions du Conseil, très proches de celles de 2024. Son président Pierre Allorant justifie cette continuité par le fait que « peu de mesures ont été adoptées l’année dernière ».

Le CESER appelle à la revalorisation des métiers de l’industrie et sur une meilleure accessibilité pour les personnes en situation de handicap. Illustration ©Unsplash


Par Charlotte Guillois.


Après un point sur le budget, qui s’annonce « pire que 2024 » selon Pierre Allorant, la session a abordé le thème de la réindustrialisation de la région, au centre des auto-saisines du CESER. Deborah Sciou, vice-présidente de la commission « Économie – Activités – Emploi », rappelle que le Centre-Val de Loire est certes « une petite région, mais la quatrième au niveau industriel ». La région compte en effet des atouts notables, comme une forte densité d’entreprises sous-traitantes ainsi qu’une position géographique centrale. Mais elle possède aussi des limites, comme une absence d’ouverture maritime et une ruralité importante.

Pour pallier ces difficultés, le CESER propose de revaloriser les métiers de l’industrie grâce à trois actions clés : la décarbonation, en accompagnant les entreprises dans la réduction de leur empreinte carbone ; la numérisation, notamment en sensibilisant les sous-traitants à la cybersécurité ; et les ressources humaines, en améliorant la qualité de vie au travail. « La région n’est plus en voie de désindustrialisation, on remonte », assure Déborah Sciou, concluant sur une note optimiste.

Les formations agricoles : la nécessité de trouver un nouveau public

Un autre sujet central, qui a déjà été abordé aux Assises de l’Alimentation du 7 octobre, est celui de la valorisation des métiers agricoles, encore trop « méconnus du grand public » selon la conseillère Martine Rico. La Région souhaite développer une transition numérique pour attirer les jeunes et moderniser l’image du travail agricole.

La précarité des agriculteurs, qui est pourtant un sujet très actuel, n’a étrangement pas été mentionnée. Si le CESER insiste sur la nécessité de recruter un public nouveau, comme les jeunes et les adultes en reconversion, et de renforcer les formations continues, ils sont restés plus vagues sur l’enjeu financier, pourtant déterminant pour la viabilité de ces métiers. Les obstacles mis en avant à l’orientation vers ces filières sont la méconnaissance du grand public et le manque de formation, mais n’oublions pas de citer également les revenus mensuels inférieurs au SMIC et la piètre retraite à la clé.

Les « publics fragiles » face à la formation professionnelle

Les formations professionnelles constituent donc une priorité pour la région, tout comme leur accessibilité. Le CESER s’inquiète particulièrement pour les jeunes en « situation de fragilité » : en état de handicap, présentant des troubles dys- ou issus de familles dysfonctionnelles.

Actuellement, 553 apprentis RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé) sont recensés dans la région. Pour mieux les accompagner, une enquête en ligne a été diffusée et a récolté plus de 600 réponses d’apprentis, d’élèves infra-bac et de jeunes de 15 à 18 ans. Ce questionnaire visait à en apprendre plus sur leurs difficultés quotidiennes. Le principal obstacle identifié ? La pénibilité des trajets. Les jeunes apprentis doivent en effet cumuler les déplacements entre leur domicile, leur centre de formation et leur entreprise d’accueil.

infographie RQTH
Infographie sur les aides et aménagements possibles lorsque la RQTH est obtenue par un travailleur en situation de handicap.


Afin de favoriser l’intégration de ces publics fragiles dans l’apprentissage, le CESER formule cinq préconisations : renforcer l’accompagnement individualisé, adapter la pédagogie et l’environnement de la formation, sécuriser les parcours et anticiper les ruptures, adapter le financement pour soutenir la qualité et l’accompagnement spécifique, faciliter la mobilité et l’hébergement temporaire.

Des aides de l’État sont par ailleurs disponibles pour les firmes qui s’engagent dans cette démarche inclusive. Annick Noble, vice-présidente de la commission « Environnement – Mobilités », évoque à ce sujet le témoignage ému d’un chef d’entreprise ayant accueilli des jeunes autistes : « Il leur confiait des tâches très spécifiques, qu’ils exécutaient à la perfection ». Mais la stigmatisation du handicap reste un frein majeur : de nombreux jeunes refusent d’être reconnus comme tels, tout en nécessitant un accompagnement adapté.


Plus d’infos autrement :

Menacés, les CESER de France réunis à Blois pour réaffirmer leur légitimité démocratique

Commentaires

Toutes les réactions sous forme de commentaires sont soumises à validation de la rédaction de Magcentre avant leur publication sur le site. Conformément à l'article 10 du décret du 29 octobre 2009, les internautes peuvent signaler tout contenu illicite à l'adresse redaction@magcentre.fr qui s'engage à mettre en oeuvre les moyens nécessaires à la suppression des dits contenus.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Centre-Val de Loire
  • Aujourd'hui
    • matin 6°C
    • après midi 17°C
  • dimanche
    • matin 11°C
    • après midi 18°C
Copyright © MagCentre 2012-2025