Malgré les menaces budgétaires qui pèsent sur elle, l’Économie Sociale et Solidaire ne baisse pas les bras. Institutions, partenaires et médias étaient invités le 22 octobre au Bouillon (Campus d’Orléans-La Source) par la Chambre régionale de l’ESS pour la présentation de l’édition 2025 du mois de l’ESS (du 1er au 30 novembre). Avec à l’affiche 3 000 événements organisés partout en France, dont une cinquantaine en région Centre-Val de Loire.
Table Ronde « Les jeunes interrogent l’ESS » organisée par Radio Campus – Crédit Photo Eric Botton
Par Eric Botton.
C’est en présence de Sophie Brocas, préfète de région, de David Jacquet, vice-président de la Région Centre-Val de Loire délégué à l’Économie, et autres acteurs du secteur, que Caroline Dumas, directrice de la Cress, a annoncé l’événement et sa raison d’être : mettre sous le feu des projecteurs les acteurs de l’ESS dans toute la région, pour faire connaître leurs actions et leurs initiatives, au service de la population, afin de faciliter la rencontre avec les usagers dans les territoires.
Il faut dire que l’ESS dans notre région, c’est plus de 8 000 entités, représentant plus de 95 000 emplois, et s’appuyant sur plus de 510 000 bénévoles. Et c’est aussi et surtout de la proximité, du lien social et un appui quotidien pour beaucoup de citoyens. Structures éducatives, d’aide aux individus et aux familles, d’accompagnement, d’insertion dans l’emploi, d’accueil de personnes âgées dépendantes, ou encore de personnes en situation de handicap, mutuelles, assurances, activités culturelles, clubs sportifs amateurs… ils appartiennent la plupart du temps au champ de l’ESS. Et nous en sommes presque tous utilisateurs, directement ou indirectement.
Tour à tour les acteurs ont témoigné de l’impact social majeur de l’ESS, qui compte assurément dans le paysage, de sa capacité d’innovation, des modèles économiques soutenables qu’elle porte et qui, contrairement aux idées reçues, la rendent finalement moins dépendante aux aides publiques que peut l’être le secteur privé.
La jeunesse appelée en renfort
Pour autant, et malgré leur engagement, les différents acteurs ont rappelé qu’au-delà des difficultés budgétaires, le secteur manque cruellement de forces vives et doit impérativement se rajeunir. Seulement 17 % des salariés de l’ESS, et à peine 4 % des dirigeants, ont moins de 30 ans. D’où la thématique sur la jeunesse retenue pour cette 18e édition, des jeunes d’ailleurs appelés à témoigner à leur tour, et à échanger avec les représentants de l’ESS présents autour d’une table-ronde organisée en partenariat avec Radio Campus : « Les jeunes interrogent l’ESS », afin qu’ils puissent exprimer leurs attentes et leurs éventuels engagements vis-à-vis de l’économie sociale et solidaire.
Pour conclure, David Jacquet rappelait les valeurs humaines et la solidarité que véhicule l’ESS, bénéficiant du soutien de la Région (qui fêtait notamment l’an passé les 20 ans du dispositif « Cap Asso », 3 500 emplois créés). Sophie Brocas de son côté estimait que les valeurs de l’ESS correspondent aujourd’hui aux aspirations des nouvelles générations, un secteur créateur d’emplois et qui contribue à l’unité du pays et à la vie de sa démocratie. « Si on n’a plus ça, ce sont les extrêmes qui l’emporteront, et les extrêmes, c’est l’obscurité », alerte la préfète. Des propos qui ne peuvent que résonner dans nos têtes à l’approche des futures échéances électorales.
Tous les événements organisés pendant le mois de l’ESS sont à retrouver sur : www.mois-ess.org/tous-les-evenements
Plus d’infos autrement :
Ça ne tient plus ! : mobilisation pour soutenir les associations