Galop d’essai à domicile pour le ministre Nicolas Forissier

Le ministre délégué au Commerce extérieur et à l’Attractivité a réservé son premier déplacement à un fleuron industriel de l’Indre, l’usine Harrys du groupe italien Barilla. Il inaugurait également ses rencontres « Une heure avec les chefs d’entreprises ».

Autour du directeur du site, le cortège du ministre (au centre) a découvert les chaines de fabrication automatisées. Photo PB


Par Pierre Belsoeur.


Est-ce ce qui s’appelle manger son pain blanc en premier ? En tout cas c’est l’odeur du pain de mie qui aura été la première sensation berrichonne des conseillers du ministre délégué au Commerce extérieur et à l’Attractivité en accompagnant la première sortie officielle de leur protégé.

Montierchaume, capitale du pain de mie

Miloud Benaouda, directeur général France de la société Barilla a l’habitude des visites ministérielles – il avait notamment accueilli Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture en 2018 à Montierchaume – et est capable en trente minutes chrono de faire l’historique de l’usine de Montierchaume, insister sur les rapports avec le monde agricole, sur les investissements permanents pour anticiper les normes environnementales, mettre en avant les résultats économiques et se désoler du dénigrement systématique de l’industrie agroalimentaire.

Miloud Benaouda Barilla
Miloud Benaouda a fait en trente minutes la présentation du poids du site de Montierchaume dans le groupe Barilla. Photo PB


Le ministre quant à lui connaît parfaitement l’histoire de l’invention du fameux pain de mie Harrys, par le boulanger castelroussin Paul Picard, à la demande des américains de la Martinerie, le rachat d’Harrys par Barilla en 2007 et le regroupement des activités sur le site actuel en 2014. En 2004 il était déjà ministre, chargé de l’agriculture, de la pêche et de l’alimentation et sa première élection de député de l’Indre date de 1993. Alors pourquoi une première visite dans l’Indre ?

Une entreprise modèle de l’Indre

« Barilla est une des fiertés du département. Harrys s’inscrit dans la transmission des savoirs. La marque est la quatrième préférée des consommateurs. Je suis le ministre de l’Attractivité et nous sommes en face d’un exemple parfait, car si Barilla a investi en reprenant Harrys, c’est parce qu’il y a un environnement positif autour de cette marque. Alors c’est vrai qu’on nous alerte sur la compétitivité. Les charges sociales pèsent 50 milliards de plus en France par rapport à l’industrie allemande. Pourtant la France reste le premier pays qui attire les investissements étrangers », vante le ministre.

« Et puis il y a une symbolique dans cette visite, c’est ma façon de remercier notre département qui abrite un modèle d’excellence sur le plan de la réussite économique, de la gestion de l’environnement et de la qualité des rapports humains. »

Barilla visite ministre Forissier
Dans l’usine entièrement automatisée, « l’araignée » déploie ses bras pour attraper les paquets de pain et les ranger dans les cartons. Photo PB


Nicolas Forissier ne venait pas seulement admirer le défilé des pains de mie, avec ou sans croûte, sur les huit chaines de production de l’usine entièrement automatisées et saluer les 450 salariés du site, de très loin le plus important de Barilla France. À sa déambulation dans l’usine succédait une rencontre d’une heure avec un certain nombre de chefs d’entreprises afin d’entendre leurs doléances et propositions. Un schéma qui sera dupliqué dans chacun de ses déplacements.

Le cri d’alarme des CCI

Le ministre du Commerce extérieur se veut le capitaine de l’équipe France pour aller conquérir des marchés à l’extérieur. Mais un de ses équipiers pourrait bien tirer la langue. Le réseau des chambres de commerce est un partenaire non négligeable pour organiser les missions exports des PME. Or les ponctions de leurs budgets sont en train de réduire considérablement leur marge de manœuvre. « Dans trois ans on est morts », se désolait voici quelques jours le président de la CCI de l’Indre. Nicolas Forissier ne se veut pas aussi défaitiste et rappelle que c’est au Parlement qu’il appartient de construire ce budget. Façon élégante de se débarrasser du sujet.

Parlementaire, il ne le sera plus puisque son ambition était de passer la main à sa suppléante en redevenant maire de La Châtre lors des prochaines élections municipales de mars 2026. Cette promotion ministérielle n’a fait qu’anticiper cette transition. Quoi qu’il arrive, c’est à Alix Fruchon qu’il reviendra désormais de défendre ce siège de député Les Républicains de l’Indre. Le 13 novembre, Nicolas Forissier ne sera plus parlementaire… ni membre de LR puisque frappé par une mesure de suspension pour sa participation au gouvernement.


Plus d’infos autrement :

Municipales de Châteauroux : Frédérique Gerbaud change la donne !

Commentaires

Toutes les réactions sous forme de commentaires sont soumises à validation de la rédaction de Magcentre avant leur publication sur le site. Conformément à l'article 10 du décret du 29 octobre 2009, les internautes peuvent signaler tout contenu illicite à l'adresse redaction@magcentre.fr qui s'engage à mettre en oeuvre les moyens nécessaires à la suppression des dits contenus.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Centre-Val de Loire
  • Aujourd'hui
    • matin 8°C
    • après midi 17°C
  • samedi
    • matin 15°C
    • après midi 13°C
Copyright © MagCentre 2012-2025