Les partis de droite, de l’extrême au centre, ont déjà placé leurs pièces sur l’échiquier politique en vue des prochaines élections municipales. Une liste RN (ouverte) est en gestation, sous la houlette de l’ex-parachuté Ugo Iannuzzi, alors que Philippe Mercier a annoncé conduire une liste divers droite. Du côté du maire sortant Yann Galut (divers gauche), on dit qu’on est au travail pour Bourges, et on attend aussi que ça se décante.
Deux candidats à l’hôtel de ville de Bourges ont annoncé la couleur. Photo Magcentre
Par Fabrice Simoes.
À Bourges, les élections municipales sont d’ores et déjà dans la tête de plusieurs candidats. Les premiers postulants déclarés à la succession de Yann Galut – pas encore candidat lui-même mais ça viendra – viennent de la droite républicaine et de l’extrême droite. C’est d’ailleurs le parti extrémiste qui a posé le premier ses jalons vers l’hôtel de ville. Dans la capitale du Berry, le parti désormais présidé par Jordan Bardella est absent du scrutin municipal depuis 1995. Quant à une présence au conseil municipal, il faut remonter jusqu’en 1989.
Et c’est peut-être parce qu’il part d’un peu plus loin que ses potentiels adversaires politiques, quant à la connaissance du territoire au moins, qu’Ugo Iannuzzi, le représentant du RN s’est positionné très tôt. Candidat malheureux lors des dernières législatives, et un premier parachutage électoral raté dans la première circonscription du Cher, le responsable de la communication de son groupe à l’Assemblée nationale veut s’inscrire dans une continuité berrichonne. Il devrait mener à la bataille électorale la liste « Bouger Bourges ». Pas encore figée, celle-ci veut s’ouvrir à l’ensemble des composantes de la droite berruyère, au-delà même de l’Union des droites pour la République (UDR) d’Éric Ciotti et du Solognot Alexandre Avril.
Dans ce sens, au Berry Républicain, le journal local, Ugo Iannuzzi a tenu à préciser vouloir tendre la main à d’éventuels partenaires. « Ma première action, ce sera d’adresser une lettre ouverte à Philippe Mercier (conseiller municipal DVD), à Véronique Fenoll (vice-présidente du Conseil départemental DVD), à Pascal Blanc (ancien maire Mouvement Radical) ou encore à Philippe Mousny (conseiller municipal ex-LR) qui ont forcément en commun de vouloir reprendre la ville à la gauche », a-t-il émis. Quant au programme, lui aussi n’est pas encore figé même si le candidat lepéniste a donné des indications sur certains axes de réflexion. Par exemple, les subventions au milieu associatif sont dans le viseur. « Est-ce qu’elles sont bien réparties ? ». Ou encore la gratuité des transports pour tous. Il interroge entre autres la possibilité d’un système de titulaires de cartes sous conditions de ressources, de nationalité. « Est-ce que la gratuité peut bénéficier à tout le monde ou aux citoyens français ? » Des propos qui peuvent cliver mais aussi satisfaire une partie de l’électorat berruyer, même si, au final, « ce serait déjà une victoire d’intégrer le conseil municipal en tant qu’élu d’opposition ».
L’union oui, mais plutôt au centre droit
Pour couper court à toute tentative de récupération, Philippe Mercier (DVD), actuel leader de l’opposition au conseil municipal, a rapidement fait savoir qu’il mènera la liste « Unis, changeons de cap » en mars prochain. Si le clin d’œil est d’abord dirigé vers le centre droit, c’est aussi une réponse sans équivoque à la proposition d’union avec le RN. Ce sera non pour l’ancien adjoint au commerce et à la sécurité entre 2014 et 2020, sous le mandat de Pascal Blanc. Au premier comme au deuxième tour : « Quand je dis pas de négociation avec le RN, c’est pas de négociation avec le RN. Ni aujourd’hui, ni demain. »
L’union c’est plutôt avec les représentants Les Républicains, Renaissance et Horizons qu’il la souhaite. Un travail de longue haleine si on en juge ses propos au journal local. « Être un candidat de droite qui a pour vocation de rassembler le centre, ce que nous n’étions pas parvenus à faire en 2020 est un long cheminement. Je suis en passe de faire travailler ensemble des gens qui ne se parlaient plus. On s’était planté lamentablement avec une union de façade au second tour. » Être le candidat de la droite et du centre, et ne pas vouloir « être enfermé dans un cadre trop partisan » afin de ne pas renouveler l’échec de la précédente échéance, est désormais son crédo ! D’ailleurs, « sans l’union que nous sommes en train de bâtir ensemble, je n’aurais pas été candidat ». Il explique que la liste sera équilibrée avec « pas plus de LR, que d’Horizons ou de Renaissance ». Même, la porte n’est pas fermée si « des personnes de centre-gauche, de centre-droit et plus à droite que moi veulent nous rejoindre ». Philippe Mercier, lui non plus, n’a pas souhaité dévoiler les axes de son programme. « La campagne sera là pour cela, estime-t-il. Mais la colonne vertébrale, ce sera le quotidien des Berruyères et des Berruyers. Je ne suis pas dans une démarche dogmatique. »
Chacun prend ses marques tandis que, pour répondre à l’appel du RN, Véronique Fénoll tout comme Pascal Blanc ont décliné officiellement l’offre. Philippe Mousny, lui, ne donnera pas de réponse à titre personnel mais tiendra compte de l’avis de son groupe d’opposition municipale.
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