Alors que l’Assemblée nationale fait des frayeurs au gouvernement sur le budget, les élus locaux concoctent quelques douceurs à l’approche des futures élections. Mais n’est pas Cendrillon qui veut, et toutes les citrouilles ne font pas carrosse, surtout en période d’Halloween.
Par Mag’Asine
« Tatatin ! Obtenir un casino, c’est pas de la tarte ». Réunie à Lamotte-Beuvron, la tribu taupienne comptait se la couler douce, mais s’est fait rattraper par l’actualité. En période de session législative, la grande argentière veillait au grain pour rappeler à l’ordre celles un peu trop dispendieuses. Équilibrer recettes et dépenses n’est pas une mince affaire, autant pour un ménage qu’une collectivité, et ce n’est pas en espérant sur des gains au loto que l’on assure son avenir. Pas plus qu’au tiercé, expliqua une érudite, habituée à pointer son nez sur les champs de courses locaux gérés par la Fédération française d’équitation, dans le beau domaine hébergeant son siège social sur la commune. Là où, chaque été, le Générali Open de France constitue, en réunissant plus de 20 000 personnes-jours, la plus grande compétition équestre du monde. Une paille !
Un charmant et généreux public qui donna à son imaginatif édile, Pascal Bouliac, l’idée d’installer sur son territoire un attrayant casino, rien que ça. Car si les eaux du Beuvron n’ont pas vraiment de vertus thermales, une loi de 2023 ouvre désormais la porte aux communes accueillant souvent des compétitions hippiques pour posséder de tels établissements de jeux. Banco ! s’est-il écrié, frissonnant à l’idée de voir débarquer une armée de bandits manchots. Et, croyant en sa chance, bien que régulièrement retoqué depuis plus d’un an, l’édile a récemment réitéré sa demande auprès du nouveau ministre de l’Intérieur, soutenu notamment par le président du Conseil régional. Mais rien ne dit que Laurent Nuñez, bien que natif de Bourges, sera plus sensible à ses arguments, qui donneraient à notre région le seul établissement de ce type. Et cela pourrait rapporter entre 1,5 et 2 millions par an à la commune. Quant au partenaire, tout se ferait sur appel d’offres, entre Partouche, Barrière et… le groupe Tranchant, dont le Benjamin éponyme possède justement une belle propriété en Sologne, riche en gibier engrillagé.
Toutefois, ironisaient quelques impertinentes, drôle d’idée que de remettre ça sur le tapis vert juste avant Halloween. Le premier magistrat lamottois compte-t-il sur quelques généreuses sorcières locales pour exaucer ses vœux, propre à faire d’une improbable citrouille des forêts un superbe carrosse tiré par de fringants chevaux venus des écuries fédérales ? Certes, il pourrait amadouer les responsables du ministère avec quelques friandises locales, telles des sucreries à la Tarte Tatin fournies par le Gourmand de Sologne, mais rien ne prouve que ce serait suffisant. Même si ce ne serait pas du luxe pour notre région, récemment bien marrie de la perte en peu de temps de quelques fleurons de prestige, entre l’annulation le 10 octobre dernier de la marque Vendôme pour LVMH, et la fermeture annoncée en janvier prochain du magasin Hermès à Tours, le seul dans la région. On ne peut que lui souhaiter d’avoir cette fois les bons atouts en main pour remporter la mise, et lui éviter, par désespoir, de jouer à la roulette russe.
Plus d’infos autrement :
La censure pour l’échafaud