Les SERM : une nouvelle colonne vertébrale pour la mobilité régionale

Le mercredi 5 novembre, de 16h à 16h30, lors des Rencontres Nationales du Transport Public (RNTP) qui ont eu lieu à Orléans, la SNCF a organisé une table ronde consacrée aux Services Express Régionaux Métropolitains (SERM). Ce rendez-vous a permis d’échanger autour de ces projets multimodaux ambitieux, pensés pour répondre aux besoins croissants de mobilité sur le territoire.

Bus trônant dans le hall des RNTP, accueillant les visiteurs. Photo : Charlotte Guillois.

 

Par Charlotte Guillois.

 

Les SERM incarnent aujourd’hui une véritable révolution dans l’organisation des mobilités en France. Inspirés du modèle du RER, ces projets multimodaux visent à mieux relier les métropoles régionales à leurs territoires périphériques, à désaturer les routes et à réduire l’empreinte carbone des déplacements. Lors des RNTP à Orléans, une table ronde a réuni plusieurs acteurs majeurs du projet : Francesca Aceto, directrice générale adjointe Communication de SNCF Réseau ; Radia Ouarti, directrice du programme SERM à SNCF Réseau ; Éliane Barbosa, directrice exécutive des gares régionales ; Philippe Fournié, vice-président de la Région Centre-Val de Loire ; et Laurent Quelet, directeur régional de SNCF Réseau. Ensemble, ils dressent un état des lieux des ambitions et des défis liés aux SERM de l’Orléanais et de Touraine.

Une vision à long terme : construire une mobilité régionale durable

« Le ferroviaire est la colonne vertébrale des SERM », affirme Radia Ouarti, soulignant l’approche progressive qu’ils vont adopter, en tirant d’abord le meilleur parti des infrastructures existantes avant d’en créer de nouvelles. Cette « trajectoire en marches d’escalier » permet d’adapter l’offre de transport aux besoins réels, tout en assurant la robustesse du réseau.

Le SERM de l’Orléanais illustre cette stratégie. Il s’appuie sur une étoile ferroviaire à huit branches, dont certaines jusque-là réservées au fret. L’objectif : instaurer une cadence soutenue (un train toutes les 30 minutes), ouvrir de nouvelles haltes (La Chapelle-Saint-Mesmin, Saint-Jean-le-Blanc, Orléans-La-Source…) et renforcer les correspondances avec les réseaux de cars, de tramways et de vélos. Ces évolutions s’inscrivent dans un plan ambitieux de décarbonation : -50 % d’émissions de gaz à effet de serre liées aux transports d’ici 2030, multiplier par deux la part des transports publics et par trois celle du vélo.

À lire : Le RER métropolitain tourangeau prend forme


Pour Philippe Fournié, la mobilité n’est pas seulement une affaire de transport, mais un levier d’aménagement du territoire. « Nous ne pouvons pas laisser s’éteindre des lignes qui font battre le cœur de nos territoires ». Cette politique répond aussi à une logique de justice spatiale : désenclaver les zones rurales et périurbaines, reconnecter les habitants à leur lieu de travail et d’étude, et rééquilibrer les échanges entre métropole et périphérie.

Dans l’ordre : Philippe Fournié, Éliane Barbosa, Francesca Aceto, Radia Ouardi et Laurent Quelet. Philippe Fournié prend la parole sur l’importance de la mobilisation citoyenne. Photo : Charlotte Guillois.

Restaurer la confiance et l’attractivité du transport en commun

Au-delà des infrastructures, les intervenants ont insisté sur un enjeu central : rétablir la confiance des usagers. « On ne peut pas se permettre de jouer au petit train », avertit Laurent Quelet : chaque renforcement d’offre doit être crédible, lisible et durable. C’est pourquoi la Région mise sur une politique des « petits pas », en améliorant progressivement les horaires, la régularité et la fréquence.

Pour Éliane Barbosa, cette attractivité passe aussi par une meilleure expérience voyageur : accessibilité PMR, information en temps réel, billetterie intégrée. À l’horizon 2025-2026, un Pass Orléanais et une application unique (MaaS), permettront d’utiliser train, car ou tram avec un seul titre de transport.

La mobilisation citoyenne est essentielle. « Il faut que tout le monde se sente concerné : élus, associations, habitants », souligne Philippe Fournié. Les SERM ne sont pas seulement un projet technique : ils redessinent les liens quotidiens entre territoires et habitants, et incarnent une mobilité plus juste, fluide et durable.

À Orléans comme à Tours, le SERM apparaît comme un projet de société autant que de transport, structurant le territoire, reconnectant ses habitants et inscrivant la mobilité dans une transition écologique et solidaire nécessaire.


Plus d’info autrement :

À Châteauneuf, le Loiret enclenche sa révolution des mobilités

Commentaires

Toutes les réactions sous forme de commentaires sont soumises à validation de la rédaction de Magcentre avant leur publication sur le site. Conformément à l'article 10 du décret du 29 octobre 2009, les internautes peuvent signaler tout contenu illicite à l'adresse redaction@magcentre.fr qui s'engage à mettre en oeuvre les moyens nécessaires à la suppression des dits contenus.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Centre-Val de Loire
  • Aujourd'hui
    • matin 12°C
    • après midi 12°C
  • dimanche
    • matin 8°C
    • après midi 14°C
Copyright © MagCentre 2012-2025