Claire Mollière, nouvelle venue en politique, et la tête de liste Nicolas Orgelet, vice-président EELV d’Agglopolys en charge de la transition écologique et énergétique, ont été désignés pour porter le projet du collectif Blois en commun. Positionnés en rupture avec le maire socialiste sortant Marc Gricourt, ils répondent à nos questions.
En charge de la politique de transition écologique de l’Agglomération, Nicolas Orgelet a été désigné tête de liste de Blois en commun pour « sa capacité à fédérer et à porter des idées innovantes ». Crédit photo JL Vezon.
Propos recueillis par Jean-Luc Vezon.
Qu’est-ce qui motive votre candidature ?
Claire Mollière et Nicolas Orgelet. Notre liste citoyenne, composée de personnes encartées ou non, entend renouveler les visages et les idées au sein du futur conseil municipal. Notre démarche est née en septembre 2024. Durant une année, nous avons bâti un projet qui, à nos yeux, correspond à l’intérêt général. La décision de conduire une liste autonome a été prise en octobre par tous les militants lors d’un séminaire de deux jours animé par Fréquence commune, un tiers objectif.
De sensibilité de gauche, nous souhaitons participer à réirriguer (sic) la gauche blésoise en portant un projet de justice sociale et environnementale dans lequel la façon de gouverner sera différente. Gouverner en équipe, pas en surplomb. Prendre soin de l’existant. Travailler avec tous les quartiers. Ne pas déléguer la démocratie à quelques-uns. Voilà qui résume bien notre démarche résolument novatrice.
Comment ont été désignés les têtes de liste ?
Nicolas Orgelet. Il n’y avait pas de candidat pressenti. C’est le collectif de 50 membres qui m’a choisi après que le portrait de la personne idéale pour diriger la ville a été défini collectivement. J’ai accepté cette mission et souhaité former un binôme avec Claire qui possède toutes les qualités nécessaires. Originaire d’Olivet, conseillère en communication auprès d’acteurs de la transition écologique, des mobilités et de la santé, elle est très investie. Ce processus sera à l’image de la façon dont nous dirigerons la ville si nous sommes élus. J’ajoute que 10 femmes et 10 hommes ont également été choisis. Cette liste n’est pas définitive car nous discutons avec d’autres partis et collectifs de gauche. EELV et Génération.s nous apportent leur soutien mais dans notre esprit, les partis ne sont là qu’en appui. L’engagement citoyen et la volonté de redonner foi dans la politique passent à nos yeux par cette prise de distance.
Parlez-nous de votre programme ?
Claire Mollière et Nicolas Orgelet. Les 150 mesures seront présentées dans les prochaines semaines. L’objectif principal sera d’abord de prendre soin de la ville et des habitants qui doivent passer avant les grands projets. Qu’il s’agisse de patrimoine, de voies cyclables, de végétalisation, d’alimentation, de vivre-ensemble, de commerce… nous prendrons en compte les préoccupations concrètes des habitants. Il est donc possible que nous remettions en cause certains grands projets. Les habitants, les associations, les entreprises, les commerçants seront associés à tous les projets dont la réalisation se fera à fiscalité constante sauf nouveaux efforts demandés aux collectivités.
Votre approche repose aussi sur l’exemplarité des élus…
Claire Mollière et Nicolas Orgelet. En effet, les Blésois doivent retrouver confiance dans la politique. C’est pourquoi chacun des membres de notre collectif a signé une charte des élus dans laquelle il s’engage à ne pas exercer plus de deux mandats exécutifs d’affilée, à ne pas cumuler les mandats, à consacrer au minimum deux jours par semaine au mandat mais aussi à reverser 8 à 12 % des indemnités au collectif Blois en commun pour des actions de citoyenneté ou d’éducation populaire. Il est temps de ramener de l’éthique et de l’exemplarité.
Que répondez-vous à Yann Laffont, votre collègue élu communautaire EELV qui a apporté son soutien à Marc Gricourt en affirmant que les politiques publiques ont été mises en œuvre avec ambition et détermination par la majorité ?
Claire Mollière et Nicolas Orgelet. Nous ne commenterons pas les propos des uns ou des autres. Yann Laffont a participé au collectif et voté contre une liste autonome. C’est sa liberté de suivre un autre chemin et nous ne lui en voulons pas. Notre liste souhaite clairement avancer plus vite sur ces politiques publiques, qu’elles touchent les transitions écologique et énergétique, le logement, les transports, le commerce ou la biodiversité.
En matière de commerce de centre-ville, quelle est votre approche ?
Claire Mollière et Nicolas Orgelet. Nous voulons construire une stratégie avec tous les acteurs à qui nous demanderons ce dont ils ont besoin. C’est notamment le cas pour le commerce qui souffre et à qui nous voulons offrir de nouvelles perspectives. Pourquoi la ville n’achèterait-elle pas par exemple des locaux commerciaux via la foncière ? Il faut aussi renforcer l’habitant et tester de nouvelles activités. L’économie ce n’est pas seulement des visites d’entreprises.
Quel score espérez-vous ? Les listes de gauche fusionneront-elles entre les deux tours ?
Claire Mollière et Nicolas Orgelet. Avec notre projet de renouvellement, nous espérons arriver en tête au 1ᵉʳ tour. Au second tour, la porte restera ouverte pour une union de la gauche qui respecte nos valeurs et notre identité. Nous osons être ce que nous sommes dans le respect de nos partenaires de gauche.
Claire Mollière a été désignée à la quasi unanimité du collectif Blois en commun pour constituer un binôme avec Nicolas Orgelet. Crédit photo JL Vezon.
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