Alors que le mois de l’ESS a démarré depuis le 1er novembre, l’Economie Sociale et Solidaire était le thème de la Rencontre Coopérative organisée mardi 4 novembre dernier au CRIJ à Orléans (Centre régional d’information jeunesse) à l’initiative du réseau bancaire Crédit Coopératif qui avait invité pour la circonstance clients et partenaires à échanger sur ce sujet d’actualité.
Par Eric Botton.
Une démarche ancrée sur les transitions
Luc Amiel Directeur de l’Agence orléanaise du Crédit Coopératif – Crédit photo Eric Botton
Introduite par Luc Amiel, directeur de l’Agence orléanaise du Crédit Coopératif (ex BFCC, pour les plus anciens d’entre nous), devant un parterre d’une cinquantaine de participants, la rencontre laissait rapidement la place à la directrice du Développement du réseau, Virginie Dulchain, pour insister sur la singularité de l’organisme, dont l’histoire remonte à plus de 130 ans, et préciser que le Crédit Coopératif se voulait aujourd’hui la banque des transitions : transition environnementale, transition sociétale, transition générationnelle, transition entrepreneuriale.
À l’origine en 1893, c’était la Banque Coopérative des Associations Ouvrières de Production, construite avec des moyens dérisoires, et dont l’objectif était alors de permettre aux petites entreprises coopératives, sans garanties, d’accéder au crédit, avant de devenir en 1938 la Caisse centrale de crédit coopératif, avec pour vocation le développement des SCOP, les sociétés coopératives de production dont le succès de Duralex vient de rappeler l’actualité.
Le choix d’investir autrement
Aujourd’hui, se positionnant comme l’établissement financier emblématique de l’ESS, le Crédit Coopératif accompagne 18 000 associations ou mutuelles et 70 ONG, mais aussi, depuis 1984, une clientèle de particuliers. Quand on devient client au CCO, rappelait Imad Tabet, directeur du marché des particuliers et chargé du développement de celui-ci, on choisit de confier son argent à une banque qui investit à 100 % de façon responsable et solidaire. La volonté affichée est clairement de travailler pour une autre économie et un autre avenir, avec une approche résolument humaniste. Comme en témoigne d’ailleurs le programme AGIR, qui flèche précisément l’utilisation des dépôts faite par la banque :
- agir pour la planète,
- agir pour une société plus juste,
- agir pour entreprendre autrement,
Ainsi, grâce à l’argent qu’il dépose, chaque titulaire de compte de dépôt peut choisir de contribuer au financement d’un domaine particulier : aide aux personnes en situation de handicap, développement des énergies renouvelables, éco-activités… participant ainsi à une société se voulant plus juste et plus inclusive.
C’était ensuite au tour de Michel Borel, président de l’Adapei 45 (l’Association départementale d’amis et de parents d’enfants inadaptés), et de Bruno Mounier, directeur de la FCEN (Fédération nationale des Conservatoires des Espaces Naturels) de témoigner de leur partenariat avec le CCO, et des actions concrètes qui ont pu être menées dans ce cadre. Pour l’Adapei, par exemple, la création d’une plateforme de services coordonnés, la première de ce genre en France, ou encore, pour la FCEN, le renforcement de la maîtrise foncière au travers de l’aide à l’acquisition de parcelles ensuite sanctuarisées (aujourd’hui, 100 000 parcelles acquises et protégées, représentant 300.000 hectares, et réparties sur 4 500 communes).
Un déficit de communication à combler pour attirer la jeunesse
Au travers de ces témoignages, la démonstration était faite qu’une banque peut réellement jouer un rôle plus engagé et solidaire, plus respectueux des hommes et de leur environnement. Thèmes qui auraient dû attirer davantage la jeunesse. Mais, peu nombreux mardi soir, Imad Tabet reconnaissait que les jeunes ne représentaient aujourd’hui que 6 % des sociétaires, et qu’il subsistait encore un réel retard de communication. Qui connaît en effet la particularité du CCO et ses engagements actuels, alors qu’on le sait, ceux-ci parlent largement à notre jeunesse ? Sûrement un axe prioritaire à travailler davantage dans le cadre du plan stratégique du réseau coconstruit pour la période 2025-2030.
Rappel : https://www.mois-ess.org/tous-les-evenements